Theory

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Réforme démocratiques révolutionnaires (ci-dessous)

Commentaires à brûle-pourpoint de l'article de Manuel de Diéguez "Langue, culture et civilisation", (in lemonde.fr 02-08-03)*

(Avec un clin d'œil au Ludwig Wittgenstein " seconde manière ")

DESTRUCTION DIALECTIQUE COMMUNISTE: Lettre ouverte à toutes les travailleuses et tous les travailleurs de France

Suivi de l'Appendice: Sionisme ou communisme. Annie Kriegel et l'émergence de l'anti-communisme philosémite nietzschéen en France. 

 

 


REFORMES DEMOCRATIQUES REVOLUTIONNAIRES

OU

LAMENTABLE ROSSINANTE DU REFORMISME?  

 

Plan

Introduction

Réforme et révolution

Réforme révolutionnaire et loi de modernisation sociale

De la grève générale

Réforme révolutionnaire et danger de faire le lit du césarisme

Positionnement électoral et stratégie authentiquement réformatrice

 

La gauche toute entière se retrouve de nouveau confrontée à son vieux dilemme bien que sous une forme nouvelle. Aujourd'hui, en France comme en Europe, il ne s'agit plus de déterminer si la voie de la réforme ou celle de la révolution est la meilleure pour atteindre le socialisme, c'est-à-dire le régime capable de conjuguer l'égalité réelle des citoyens avec leur liberté politique. Mais il s'agit, encore et toujours, de savoir quel est le meilleur moyen dans les circonstances pour atteindre ce même objectif. En supposant l'existence de mécanismes de contrôle démocratique des processus de prise de décision dont la conquête du suffrage universel signe la naissance, le coeur du problème consiste à savoir comment transformer un système de propriété des moyens de production exclusivement dominé par la propriété privée, en un autre système où la pluralité des formes de propriété coexistera sous dominance des diverses formes de propriété collectives, allant des coopératives aux entreprises d'Etat, et exerçant leur rôle au sein d'un système de redistribution encadré par une planification adéquate à la Formation sociale en question. Il s'agit donc pour la gauche dans son ensemble de ne jamais confondre réformes révolutionnaires allant clairement dans le sens d'une telle transformation et réformes "gattopardesche" par lesquelles la bourgeoisie dominante utilise des partis nominalement de gauche pour imposer aux couches populaires des changements de façade pour mieux protéger leur mode de production et donc l'essentiel de leur pouvoir de classe hégémonique.

 

 

Ces transformations, lorsqu'elles procèdent dans la bonne direction, peuvent se faire progressivement selon les possibilités offertes aux gouvernements véritablement de gauche par les alliances de classe et leurs expressions politiques. Mais il arrive, comme aujourd'hui, que la lutte syndicale de la base puisse forcer l'allure; c'est justement lors de ces épisodes que la distinction entre les deux types de réformes doit être la plus présente à l'esprit de tous. En effet, une avancée même modeste dans la bonne direction constitue une victoire systémique difficile à remettre en question par la suite, alors que de simples victoires comme des hausses salariales nominales peuvent facilement être grugées par la suite grâce à des mécanismes telles l'inflation ou les restructurations. Par ailleurs, dans la phase cruciale qu'est la phase législative, l'irruption de la base pour en influencer le cours devrait être accueillie comme un appel à l'unité par toutes les tendances de la gauche gouvernementale et non-gouvernementale afin d'obtenir les réformes révolutionnaires les plus avancées possibles sans risquer de remettre en cause cette unité. Sans risquer non plus de fragiliser la solidité des liens de solidarité qui unissent de façon non antagoniste cette gauche avec les différentes couches syndicales et populaires face à la droite et aux autres représentants des adversaires de classe. Car cette unité et cette solidarité fondamentales que seule une savante pratique de l'hégémonie peut alimenter constituent, par définition, les variables déterminantes de l'ampleur et de la vitesse des réformes exigées. Il découle de cela que tout positionnement en vu des prochaines élections ne devrait pas se faire aux dépens de la recherche des meilleures réformes révolutionnaires possibles lorsque celles-ci ont été directement posées par la base et ses problèmes immédiats. En d'autres circonstances, ce positionnement est naturel et nécessaire à une saine pratique unitaire de la gauche plurielle. Il représente les nécessités de différentiation et d'articulation alliant la personnalité et la représentabilité de chacun avec sa contribution à un tout pluriel. Ceci est d'autant plus vrai que le système électoral à deux tours favorise justement cette pratique. Cependant, le positionnement électoral doit impérativement porter sur le programme de chacun tout en sachant assumer les succès et les retards sinon les échecs d'un gouvernement auquel on a participé. Au pire, la reconnaissance d'un échec ou d'un retard permet de réaffirmer la priorité que l'on accorde à la problématique sous-jacente et ainsi d'en appeler à un appui électoral massif en vue d'en renforcer le poids dans le programme commun qu'une nouvelle victoire de la gauche plurielle rendrait réalisable.

 

Lorsque les conquêtes du gouvernement de gauche sont globalement évidentes, cette attitude devrait naturellement s'imposer aussi à la gauche non-gouvernementale. Les expériences négatives britanniques et italiennes doivent servir de leçons à la gauche plurielle française; les deux démontrent l'inanité de cette gauche réformatrice traditionnelle entièrement empêtrée dans l'hégémonie bourgeoise et considérant le mode de production de cette classe comme la fin de l'histoire dont il ne faudrait plus rechercher le dépassement mais seulement l'adaptation aux circonstances du jour. La première encensée avec un brin d'ironie par The Economist (The Blair we like) aimerait croire à la disparition de la lutte entre capital et travail comme elle croit, dur comme fer, dans la disparition définitive du communisme; ce qui la pousse instinctivement, comme pour se rassurer elle-même, à se forger hâtivement une synthèse vacillante avec sa Troisième voie, malheureusement vite remise en cause par des désastres nationaux (paupérisme et racisme, délitement des services publics restants, pandémies inévitables etc...). La deuxième, croyant trouver un illusoire chemin de Damas dans la négation de son propre passé pourtant prestigieux s'automutile et ferme la porte au réformisme révolutionnaire demandé par Rifondazione comunista et finit par sombrer dans l'ineptie de la première sans pour autant en avoir les moyens économiques suite au vaste programme de privatisation qui augmenta la propriété étrangère en Italie au niveau record de 60%, ce qui explique sa recherche d'un rôle de sous-fifre dans l'OTAN dont elle chantera les "valeurs" avec l'application de muets du sérail, adeptes brillants du giolittisme et de connubii malsains. Par contre, toutes réformes véritablement révolutionnaires obtenues par la gauche plurielle française deviennent par le fait même des conquêtes du prolétariat du monde entier, ne serait-ce qu'en reposant sans myopie volontaire le dilemme de base: sur quel cheval les partis de gauche veulent-ils parier, sur la Rossinante du réformisme bourgeois ou sur le Bucéphale du réformisme démocratique révolutionnaire?

 

 

Paradoxalement la réponse semble être de nouveau fournie par le désastre citoyen sous-jacent à la "victoire" électorale de Tony Blair. Il récolte, en effet, ce qu'il a semé: sa stratégie de soutien actif à la création de ces "self-contented classes" choyées par le néolibéralisme, au détriment des plus larges couches populaires, encore amplifiée par une démocratie interne de parti et un mode de scrutin obsolètes sinon véritablement frauduleux, ne pouvait certainement pas produire autre chose qu'un taux de participation guère plus élevé que les taux si familiers aux U.S.A. Antony Blair disposera donc d'une ample majorité de 167 sièges pour avoir obtenu 42% des voix exprimées qui ne représentent au total que 59% de l'ensemble des électeurs habilités à voter. Le blairisme continuera donc son travail de sape tout en s'autorisant de donner des leçons sur l'avenir du "socialisme" grâce à une majorité westminsterienne imméritée et issue d'un taux de participation honteux dans un pays qui se targue d'avoir inventé le parlementarisme moderne! Il est alors possible de conclure que les besoins de légitimation minimum du capital contemporain le mène à préférer et à financer un parti (conservateur ou social-démocrate) capable de défendre les droits exclusifs de la propriété privée tout en articulant cette défense comme un sage et équitable équilibre. Se remémorant dès lors le mot de Verlaine selon lequel il convient toujours d'être "d'équilibre mais non pas de niveau", la gauche authentique y verra immédiatement le vaste champ d'action qui s'ouvre devant elle et son alternative révolutionnaire démocratique et que les troisièmes voies s'empressent d'abandonner.

 

        Réforme et révolution.

 

 

De même que le mode de production capitaliste peut se décomposer en mode de production immédiat (Pi) caractérisé par un contrat de travail formellement libre et un mode de reproduction (RE, reproduction élargie), le mode de domination politique qui lui correspond point par point met en cause tant le code du travail que les lois concernant la régulation économique et la redistribution sociale, aux deux niveaux national et international. Comme tout syndicaliste le sait d'instinct, les formes d'hégémonie de la bourgeoisie et/ou de contre-hégémonie des classes laborieuses sont inscrites tout au long de la chaîne, des conventions collectives, ou de leur absence, à l'ensemble des droits socio-politiques. Et c'est bien cette réalité maintes fois énoncée par les représentants authentiques des classes laborieuses et magnifiquement reprise par Antonio Gramsci qui constitue la réfutation finale des thèses d'Edouard Bernstein et des subséquents Rawls, Giddens et compagnie pour qui la mise en place de parlements pouvait prétendre offrir une représentation de la société entière et donc occulter l'aspect d'Etat de classe niché derrière cette démocratie bourgeoise, toujours caractérisée par des formes plus ou moins prononcées "d'égalitarisme censitaire". Le renégat Kautsky pourra donner un tel Etat de classe pour l'Etat patriotique de tout le peuple. Marx déjà dans Les luttes de classes en France et Rosa Luxembourg ensuite en saluant les luttes des ouvriers belges en 1891 et 1893 en vue de conquérir le suffrage universel, première grande conquête populaire démocratique, ne s'y trompèrent pas. Ce n'était qu'une étape, positive et nécessaire certes, mais incapable à elle seule de transformer le mode de production sous-jacent et son hégémonie politique. Dans le 18 brumaire, Marx montra la dérive césariste d'un suffrage universel cantonnant le contrôle démocratique populaire à la seule sphère parlementaire. Par la suite,  gouvernement de coalition et Millerand à l'appui, Rosa Luxembourg et beaucoup d'autres, n'eurent aucun mal pour montrer qu'une telle transition politicienne, prête à tous les compromis au niveau du mode de production lui-même, vouait la classe ouvrière à de cuisants échecs.(1) Malheureusement, le même reproche sera adressé à Jaurès de qui Jules Guesde disait pourtant avec admiration "ce diable d'homme", ce qui contribuera à alimenter une grave confusion dans la gauche, confusion encore aggravée après la victoire de la révolution bolchevique dont l'effet naturel d'entraînement découlant de son éclatant succès contribua à occulter la voie des réformes révolutionnaires démocratiques pour ne retenir que l'affrontement entre réforme et révolution, c'est-à-dire, en réalité, entre la voie bernstinienne d'une social-démocratie de plus en plus dévoyée, qui mena un jadis brillant Hilferding à s'étonner lorsque les sbires d'Hitler vinrent le chercher chez lui, et la voie bolchevique cherchant à casser l'appareil d'Etat bourgeois pour y substituer les appareils nécessaires à la dictature du prolétariat. Cette élimination d'un terme du débat devint vite l'élimination d'une alternative politique réelle, aujourd'hui plus praticable que jamais, celle des réformes démocratiques révolutionnaires mettant en cause l'intime correspondance entre le politique et l'économique que nous avons rappelé plus haut.

 

Lénine et les bolcheviques ne sont aucunement à blâmer: Lénine lui-même dans l'Etat et la révolution se concentre sur les problèmes spécifiques au maillon faible de l'impérialisme constitué par la Russie et admet par ailleurs sans mal l'alternative entre réforme révolutionnaire et révolution, dénonçant seulement les réformes d'une social-démocratie ouvertement renégate (Blair avant l'heure?). Lénine n'ignorait pas les débats de son temps et en particulier celui qui anima les tenants de l'anarco-syndicalisme comme Fernand Pelloutier et les tenants des partis de gauche dont Jules Guesde et Jaurès. Après la répression sanglante de la Commune de Paris tous durent faire leurs comptes avec un problème qui mettait directement en cause l'autonomie syndicale et l'unité des forces socialistes; fallait-il rechercher la participation, épauler la propriété publique et collective, espérer pouvoir conquérir l'Etat ou plutôt détruire l'Etat bourgeois? Pourtant malgré les distinctions les plus âprement vécues, tous ceux-là étaient d'accord pour se dissocier d'une social-démocratie servile qui condamnait le monde ouvrier et les forces de la Sociale à un incessant travail de Sisyphe sous la férule du réformisme légaliste bourgeois.

 

Rosa Luxembourg n'est pas non plus en cause qui avait pris la peine de défendre la révolution bolchevique tout en se livrant à une l'apologie très élaborée de la voie des réformes révolutionnaires plus adéquates au niveau de développement politique, syndical et culturel du prolétariat occidental.

 

La grève générale, comme mobilisation pédagogique ou comme préparation d'une situation insurrectionnelle, s'inscrit dans cette voie comme une possibilité mais en aucun cas comme une panacée au script déjà bien rôdé.

 

 

Il importe donc aujourd'hui de se réapprorprier cette alternative démocratique révolutionnaire et de poser clairement la question: quel type de transition? La réponse est déjà contenue dans la thèse, à savoir, toute transformation authentique, même minime à première vue, doit respecter à chaque niveaux et instances, les correspondances entre sphère politique et sphère économique et veiller à son inscription pointilleuse dans les lois de la République. L'absence d'une telle correspondance garantit la possibilité structurelle et légale d'un retour en arrière consécutif, dans le meilleur des cas, à la chute du gouvernement mais parfois aux mains mêmes d'un gouvernement nominalement de gauche. La gauche est alors confrontée de nouveau au fait brutal selon lequel le pouvoir de la bourgeoisie dépasse le simple exercice du pouvoir législatif par un gouvernement donné puisqu'il met aussi en cause l'ensemble des appareils politiques et productifs ainsi que le bon sens en vigueur qui en façonne quant à lui la compréhension et sert ainsi à en légitimer la perpétuation. La régulation du marché, à elle seule, ne garantit pas la mise au pas du pouvoir discrétionnaire du patronat sur les procès de travail et de production. Pour y parvenir, les lois doivent permettre l'affirmation d'une pluralité des formes de propriété des moyens de production de plus en plus ancrée sur le public et le coopératif et sur la culture associative qui en est le pendant.

 

Par contre l'existence d'une telle correspondance systémique constitue le meilleur obstacle à toute régression ultérieure et cela d'autant plus qu'elle est plus fortement inscrite dans le fonctionnement d'ensemble du système. Si d'aventure elle finit par être constitutionnalisée, elle ne dépend alors plus d'une majorité parlementaire conjoncturelle ou d'une opposition suffisamment menaçante, sujette elle-même d'un système électoral "démocratiquement frauduleux", dont le système canadien uninominal majoritaire à un tour constitue un des pires exemples. On comparera ainsi la valeur des protections constitutionnelles dans le cas de la laïcité en Italie ou de la parité en France et au contraire de leur absence dans les nationalisations renversées ensuite par le gouvernement de droite dirigé par M. Chirac.

 

       Réforme révolutionnaire et loi de modernisation sociale

 

Encore faut-il savoir de quel genre de correspondances l'on parle pour juger de leur justesse et de leur solidité future. La loi sur la modernisation sociale permet d'aborder ce problème de front dans un cas spécifique privilégié. Peut-on judiciariser purement et simplement l'interdiction des "licenciements boursiers" dans une économie certes mixte (i.e. importance des entreprises publiques) mais encore nettement dominée par le privé et une constitution libérale inscrite au surplus dans les contraintes émanant de l'Union européenne pour ne rien dire de celles émanant d'une économie ouverte au sein d'une économie mondiale capitaliste de plus en plus globalisée? Tenté de le faire immédiatement sans oeuvrer au préalable sur le rééquilibrage des formes de propriété cela ne risque-t-il pas de mener inutilement au déchirement de la gauche plurielle et d'être contre-productif vis-à-vis d'un électoral qui, inconsciemment peut-être, n'en ressentira pas moins les contradictions dans ses formes d'existence réelles et donc dans sa possibilité d'exprimer une solidarité large ou restreinte, généreuse ou naturellement défensive? Est-il possible, au contraire, sans forcément obtenir tout tout de suite dans les apparences légales, d'obtenir tout sur le principe et la direction des réformes? Ceci, bien entendu, en continuant d'utiliser les outils aujourd'hui disponibles pour protéger au maximum la base des effets délétères (fermetures et plans sociaux) prévisibles car issus de la contradiction opposant les problèmes de licenciement inscrits brutalement dans le présent et leurs solutions permanentes, certes authentiques, mais néanmoins nécessairement échelonnées dans le temps de la transition?

 

 

En nous en tenant à l'essentiel rappelons les aspects majeurs de cette loi de modernisation sociale tels qu'ils apparaissaient lors de la seconde lecture. La ministre Madame Guigou prit bien soin de rappeler les données constitutionnelles présentes qui affirment à la fois la protection de l'entreprise privée que le droit au travail. Ainsi, rappelant que la conciliation entre ces droits constitutionnels relevait normalement des cours, la loi prit aussi soin de rappeler les précédents judiciaires en matière de licenciements arbitraires qui constituent déjà une sorte d'encadrement de procédures de licenciement. Elle réaffirma l'opposition du gouvernement aux pensions d'entreprise (loi Thomas) et son appui au principe dit de la "Samaritaine". En amont des licenciements, elle renforce le droit à l'information et à la transparence et ainsi le rôle des comités d'entreprise. En aval des licenciements, elle aborde le problème des restructurations et des "reprises" d'entreprise et met judicieusement en cause les conseils régionaux pour certains aspects de la gestion de la main-d'oeuvre affectée et de la gestion des bassins de personnels disponibles.

 

Dans l'optique des réformes révolutionnaires dont nous avons parlé, il ressort qu'à défaut de pouvoir s'attaquer de front à la liberté d'entreprise ( ici, droit de licenciement et de fermeture), on pourrait néanmoins espérer en modifier certains paramètres grâce à la régulation économique d'abord, demain sans doute grâce à la possibilité de changer la forme de propriété elle-même donc de l'exercice du pouvoir décisionnel discrétionnaire du patronat et du management de ces entreprises moins citoyennes, par le biais de l'intervention de Fonds ouvriers. En l'état actuel de la proposition de loi, les questionnements et les désaccords portent surtout sur les interventions en amont des licenciements.

 

 

D'autres que moi mieux informés et rompus au fonctionnement du système pourront imaginer les correctifs et bonifications qui constitueraient des réformes révolutionnaires, aussi modestes soient-elles pour l'heure, tout en ressoudant l'unité de la gauche plurielle entre elle et avec sa base, dans la défense d'un bilan commun et de réformes à venir durant un second mandat. Pour ma part, je considérerais comme une victoire de la gauche toute entière, la possibilité légale pour les comités d'entreprise d'en appeler à la participation du Commissariat au Plan. Qui mieux que le Commissariat connaît en détail la situation des branches et des secteurs économiques et les restructurations nécessaires au maintien de la compétitivité nationale et à la préservation de l'emploi? Son rôle relèverait d'abord de la conciliation et de la persuasion (aides à l'appui) mais pourrait englober celui d'arbitrage suite à l'accord des deux parties, salariale et patronale. Ceci mènerait sans doute à la création souhaitable d'un bureau spécialisé à l'intérieur de l'organe de planification nationale, du fait des nécessités de la division du travail et de la spécialisation, au sein duquel les forces sociales (syndicat, Etat, patronat) jouiraient d'une représentation paritaire. Le Commissariat au Plan dispose des données concernant les subventions déjà accordées (dont une partie pourrait éventuellement devoir être retournée, en cas de fermeture, ou prélevée sur les ventes opérées sur les territoires national et européen , en cas de délocalisation); en liaison avec le ministère des finance et de l'économie, il peut aussi mettre de l'avant la meilleure utilisation possible des subventions futures et suggérer les restructurations ou les "reprises" d'entreprises les plus pertinentes. Ces subventions liées au maintien de l'emploi ainsi qu'à la restructuration/modernisation des entreprises seraient probablement inattaquables au plan européen. De plus, par ce biais, il serait possible de concilier les revendications de la base avec les prérequis d'une économie de marché régulée, tout comme il serait possible de réconcilier la gauche plurielle avec sa fraction non-gouvernementale constituée par Lutte ouvrière et LCR, dont les contributions à la théorie et à la pratique contemporaines des réformes démocratiques révolutionnaires sont aussi souhaitables, du fait de leur long militantisme authentique, que leur participation future à la gauche plurielle gouvernementale serait inévitable dès lors que le principe cette optique réformatrice révolutionnaire deviendrait commune. Au demeurant, les communistes et la base ne pourraient que se féliciter de l'accroissement du rôle ainsi dévolu à la planification. Mieux, toutes les tendances communistes, PCF, LO, LCR etc pourraient même entamer un processus commun visant à déterminer ce qui les différencient et ce qui les rapprochent, de façon à éviter de fausses oppositions et à mener, un jour, à une refédération des forces communistes, toutes tendances confondues, autour de cette conception de réformisme démocratique révolutionnaire, relayée par une démocratie interne rénovée selon les indications fournies par les riches expériences du passé et celles des membres et militant-e-s d'aujourd'hui. Le PCF contemporain ne peut pas en tout bonne foi être simultanément accusé de vouloir récupérer les manifs et de ne pas les supporter massivement!

 

Ajoutons que dès l'instant où une réforme authentique englobe de manière cohérente les aspects politiques et économiques en amont et en aval d'une contradiction réelle que l'on cherche à résoudre, les autres mesures pertinentes qu'elle contient s'en trouvent renforcées d'autant. Ainsi en irait-il des précédents juridiques auxquels la proposition de loi sur la modernisation sociale fait allusion ou des aspects novateurs comme ceux concernant le harcèlement moral. Encore que le texte de la loi pourrait rechercher les moyens de renforcer ces processus (judiciaires et administratifs) parallèles en recueillant nommément les expériences pertinentes avec l'inflexion voulue afin de les infléchir entièrement dans le sens désiré par la nouvelle loi.

 

Personne ne peut se cacher que certains "licenciements" seront toujours une des formes de l'utilisation rationnelle de l'économie quelle qu'elle soit, dès l'instant qu'elle adopte une conception de la rationalité économique mettant en cause l'émulation ou la concurrence entre entreprises de mêmes types pour stimuler leur productivité. C'est à plus forte raison ce qui ce passe dans un système à dominance capitaliste. La véritable question demeure: est-ce que le patronat conserve seul la domination sur l'utilisation de la force de travail par son contrôle absolu des moyens de production et du procès de production immédiat ou bien est-il amené à partager cette domination par le biais de formes de propriété mixtes et de moyens de régulation économiques adéquats? Cette question doit être formulée aujourd'hui en tenant compte des contraintes extérieures réelles au plan européen comme au plan mondial. Dès lors, puisque la société ne s'est pas encore donné les moyens d'intervention lourds au nom du prolétariat que constitueraient des Fonds ouvriers gérés par lui, même les licenciements boursiers sont à traiter selon la même logique plus large à laquelle il est fait allusion plus haut: aujourd'hui soumettre l'utilisation arbitraire de la force de travail à une intervention de contrôle du Commissariat au plan constituerait une avancée indéniable. La pratique d'un mode de régulation économique avancé que cela implique mènerait à la longue à de subtils changements dans la forme actuelle de la propriété privée même; elle ne serait pas encore coopérative ou socialisée comme cela est le cas avec les entreprises publiques mais le temps de l'arbitraire patronal et managérial entamerait un déclin définitif.

 

 

Bien entendu l'objectif dernier demeure le dépassement de la domination de la propriété privée des moyens de production dans une Formation sociale admettant une pluralité de modes sous dominance du social, du coopératif et du public. Outre les Fonds ouvriers, la transition vers une telle Formation sociale démocratique avancée devrait être soutenue par des règles européennes et internationales adéquates, telle l'harmonisation fiscale européenne (vénalement combattue par Blair) conçue dans l'optique de l'Europe sociale et, à défaut de Seuils Tobin contre la spéculation, la constitution d'une bande de fluctuation des monnaies principales -euro, dollar, yen et renminbi- proposée si judicieusement jadis par M. Oscar Lafontaine pour contrer les ravages inutiles causés par les privilèges régaliens immérités détenu par le dollar américain. Cette politique du dollar fort allant, en effet, de pair avec l'accroissements des déséquilibres des paramètres fondamentaux de l'économie américaine qu'une telle politique outrancière continuera à mettre sur le dos de toutes les nations utilisant le dollar comme moyen de réserve principal.

 

D'ici là, et à défaut d'obtenir un consensus européen clair sur certaines réformes de fond nécessaires à la constitution d'une Europe sociale, il importe de ne pas négliger la valeur de la moindre réforme capable d'actualiser un potentiel de réforme démocratique révolutionnaire quel qu'il soit en sachant toujours l'opérationaliser à tous les niveaux d'expression nécessaires à sa réalisation effective complète, niveaux économiques, politiques, judiciaires, culturels etc... A cette condition, si leurs effets ne déclencheront certes pas un bouleversement (révolutionnaire) de fond en comble, ils n'en provoqueront pas moins une lente accumulation de changements profonds qui finiront par accomplir le vieux rêve de tous les authentiques progressistes, à savoir "conquérir et casser l'Etat bourgeois" pour le remplacer par un Etat répondant de plus en plus aux volontés et aux besoins du peuple producteur et citoyen. La voie du réformisme démocratique révolutionnaire est une voie qui condamne sans appel les faux-fuyants des  Bernstein, Rawls, Giddens , Blair et Cie et qui reprend, dans le contexte d'une société démocratique avancée, une tâche révolutionnaire que ni Lénine, ni Trotsky, ni bien entendu Varlin, Guesde ou Jaurès et Emile Pacault ne s'aviseraient à désavouer. Une fois levée la fausse opposition entre réforme et révolution, il est bien évident que l'apport de tous les militantes et militants devient la source claire des forces capables de concevoir et de mettre en pratique ce dépassement aujourd'hui aussi nécessaire que jadis.

 

       De la grève générale

 

 

Nous laisserons de côté Georges Sorel et ses mythes chancelants. Comment concevoir alors l'outil de la grève générale dans le contexte contemporain. A supposer qu'une grève générale mettant en cause la majorité des salariés fut possible à déclencher aujourd'hui, quel but pourrait-elle avoir sans devenir contre-productive? Le gouvernement Jospin n'est ni un gouvernement Prodi ni un gouvernement D'Alema: face au déchaînement soutenu du néolibéralisme et aux inepties spéculatives des tenants d'une supposée Nouvelle Economie exemptée, par allez savoir quel miracle, des aléas des cycles économiques, le gouvernement de la gauche plurielle de France a su donner jusqu'ici une réponse décisive et calmement mesurée; les 35 h. et le partage du travail avec la parité en constituent les symboles et représentent un tournant, au moins théorique, pour l'ensemble de la gauche mondiale authentique. Face à ce bilan, une grève générale portant sur la proposition de loi sur la modernisation sociale ne saurait avoir un objectif insurrectionnel et ne peut donc viser que la mobilisation des forces des travailleurs dans le but de peser sur le processus législatif relatif à cette proposition de loi; toute grève ou mobilisation générale réussies des travailleurs contient aussi un aspect pédagogique qui investi tout autant les dirigeants syndicaux et politiques que la base. C'est pourquoi, face au gouvernement de la gauche plurielle, ces grèves doivent prendre un aspect constructif qui ne peut dès lors être abstrait de la nécessité de s'inscrire dans le processus législatif commun encore ouvert aux propositions d'amendement. Ces propositions seront rejetées par la composante majoritaire du gouvernement si elles attaquent de front les privilèges de la propriété privée garantis au demeurant par la Constitution qui, rappelons-le prévaut contre de simples lois. C'est une question de réalisme politique. A quoi bon risquer une loi qui engendrerait de fortes divisions si l'on est sûr en partant qu'elle sera invalidée par le Conseil constitutionnel? Peut-on viser une modification constitutionnelle sur une telle question à un an des présidentielles et des législatives? Par contre, il n'est pas sûr qu'elle serait aussi rétive pour considérer des amendements, pour l'heure modérés, mais allant clairement dans le sens d'une réforme révolutionnaire. Au lendemain des élections législatives, une gauche plurielle ressoudée et reconduite à la charge des affaires saura de nouveau profiter des données offertes par la réalité pour approfondir encore ces gains vitaux. Autrement, la grève générale reviendrait à placer les objectifs de positionnement électoraux des partis vis-à-vis de la base avant les revendications réellement réalisables et par conséquent avant son intérêt véritable.

 

Mais il y a pire. Une mobilisation générale bien intentionnée qui viserait des objectifs inaccessibles dans les circonstances présentes s'exposerait à produire le contraire de ses objectifs affichés en divisant la gauche et surtout en désolidarisant de grandes franges syndicales des objectifs affichés dès lors que ceux-ci seraient perçus comme les pénalisant inutilement autant que le patronat ou l'Etat patron dans une lutte perdue d'avance. Or, toute grève générale ne visant pas la création d'un état insurrectionnel, chose impensable aujourd'hui, constitue une défaite grave pour les travailleurs lorsque leur esprit de solidarité inter-catégories n'en ressort pas renforcé. Tant il est vrai que même les plus belles formules de la lutte de classe ne valent que par leur réinvention concrète selon les données fournies par la réalité présente.

 

Jadis l'Etat de classe de la bourgeoisie reposait sur une théorie libérale allant de pair avec un système électoral censitaire. Les conditions qu'un tel Etat imposait à la lutte de classe étaient très différentes de celles qui prévaudront après la mise en place de l'Etat-providence surtout a partir de la victoire soviétique contre le fascisme et le nazisme et la mise en place hâtive d'un Etat social, soit issu de la Résistance comme un compromis renforcé encore par le bipolarisme résultant de Yalta et de la Guerre froide, soit conçu par les bourgeoisies occidentales comme un ensemble de concessions nécessaires pour empêcher l'inéluctable avance du communisme à l'Ouest.

 

 

Avec l'Etat libéral classique, la lutte de classe visait un prolétariat industriel qui avec la paysannerie pauvre et moyenne constituait la majorité de la population laborieuse. Dans ces circonstances, la grève générale, outre qu'elle permettait d'affiner la conscience politique de ces classes, particulièrement du prolétariat industriel, avait le potentiel de paralyser entièrement le fonctionnement de l'Etat bourgeois et donc de le forcer à accorder des concessions économiques, syndicales et politiques qu'il n'aurait jamais accordées sans cela et que l'on ne pouvait pas espérer d'atteindre par la voie parlementaire du fait du faible niveau de démocratie réelle tant en ce qui concerne la franchise électorale que le fonctionnement des Parlements ou des autres instances de démocratie industrielle, sociale ou culturelle, sans même parler du contenu de classe des Constitutions nationales. De là le potentiel insurrectionnel que l'avant-garde politique du prolétariat ne dédaignait pas de considérer (ex. F. Pelloutier et les anarco-syndicalistes puis les Spartakistes); en effet, la bourgeoisie nationale n'avait d'autre choix que de composer rapidement sur son propre terrain ou bien de risquer l'affrontement sanglant, forte de son monopole de la force légitime. En 1936, la bourgeoisie affaiblie par la présence du Front populaire au gouvernement qui relaya certaines demandes de la base, préféra composer avec l'accord Matignon mais s'arrangea pour rogner rapidement ensuite les gains salariaux grâce à l'inflation. Parfois cette situation insurrectionnelle ne débouche pas du fait de l'absence de détermination des représentants politiques qui refusent pour toutes sortes de raisons d'assumer leur rôle (1968 et le Printemps de Prague furent les dernières mobilisations de ce type, toutes deux se heurtant de front à la nécessité mal gérée par les avant-gardes de composer avec les contraintes systémiques imposées par le bipolarisme issu de la guerre froide. Elles sont d'un grand intérêt car toutes deux arrivent comme à retardement mais en recueillant les solidarités issues du passé et donc, transformant la conscience ouvrière en donnée objective, elles sauront projeter leurs rêves de valorisation authentiquement humaine opposée à des hiérarchies exogènes vers l'avenir en dépit de la défaite. Je laisse de côté ici l'aspect de classe bourgeois ou non du système tchécoslovaque de l'époque, puisqu'aussi bien certains de ses dirigeants, en accord avec la base, voulaient en réformer révolutionnairement l'aspect de dominance jugé incongru pour un authentique socialisme à visage humain. (2)

 

A partir de la mise en place de l'Etat providence surtout après la seconde guerre mondiale, la structure des forces productives et celles du travail lui-même vont connaître une évolution dramatique. Pour simplifier, la domination numérique du prolétariat industriel sera lentement grugée par l'irruption des cols blancs  (jadis chers au sociologue Wright) et aux travailleurs oeuvrant dans les services, que l'on a longtemps voulu confondre avec les anciennes classes moyennes bien que relevant surtout de la fonction publique ou encore de la fonction administrative des grandes entreprises, en particulier les entreprises multinationales. Cette distinction entre travailleurs était en fait très artificielle pour toute les catégories ne relevant pas de la catégorie des cadres, ce que leur syndicalisation successive démontra grâce à la révocation des lois empêchant leur syndicalisation, consciemment maintenues jusque là, tant par les patrons que par l'Etat-patron. A ces modifications concernant la structure de la force du travail, l'Etat providence ajouta d'autres éléments nécessaires au maintien de la cohérence de cette nouvelle époque du capitalisme: planification contre-cyclique keynésienne (souvent dans sa variante de keynesianisme militaire), filets sociaux, etc...et surtout, du point de vue qui nous regarde ici, la nationalisation de certains secteurs de production stratégiques par le biais de la création d'entreprises publiques, le tout investissant progressivement toutes les sphères de la vie économique, sociale, culturelle, et créant une société à forme de propriété mixte sous dominance bourgeoise.

 

Afin de recentrer encore plus les idées, rappelons que durant la première guerre mondiale, moment où se met en place la première expérience de planification et de mobilisation des ressources nationales sous le contrôle des bourgeoisies nationales, cette mobilisation économique ne concernait que quelque 10% environ des activités des nations visant à soutenir l'effort de guerre du moins en Amérique du Nord; des activités par conséquent d'importance vitale; lors de la seconde guerre mondiale, du fait de la complexification du système de production industrielle, cette mobilisation concerna plus des deux tiers des activités. Or, cette complexification alla en s'accroissant, processus naturel encore soutenu ensuite par les administrations relevant de l'Etat providence mis en place par les bourgeoisies occidentales.

     

 

Dans le contexte de cette société de redistribution bourgeoise soutenue par des formes de propriété mixtes (publique et privée), la grève générale risque perpétuellement de heurter un écueil mortel: celui de pénaliser l'Etat (donc via la redistribution, les classes les plus vulnérables qui dépendant uniquement ou partiellement d'elle et par conséquent plus sujettes aux manipulations de toutes sortes visant à semer la division au sein du prolétariat) plus qu'elle ne pénaliserait un patronat jouissant désormais des avantages que lui confère la multinationalisation de sa capacité productive. La grève générale peut ainsi devenir aisément catastrophique pour la classe ouvrière car elle s'avère être une forme de lutte dépassée dans sa forme classique par l'évolution du mode de production et de sa forme épocale courante.

 

Cependant, un regard même cursif aux expériences de 1936, 1968, 1995 et 1996 en France montre comment certaines grèves largement soutenues par tous les travailleurs et la population en général, qu'ils y participent directement ou pas, peuvent atteindre les mêmes buts visés par les grèves générales classiques dès l'instant où elles démontrent une compréhension entière de ce risque de pénalisation inhérent à la structure de l'Etat providence et qui va bien au-delà de la problématiques des services dits "essentiels". Pour les mêmes raisons, les travailleurs italiens dans les années 60/70 inventèrent la grève perlée et expérimentèrent avec les grèves générales d'avertissement de 24h. et les grèves tournantes. Et même avec les arrêts généralisés (parfois "sauvages") de quelques heures seulement et l'ensemble de la boîte à outils forgée par les travailleurs y compris les grèves du zèle et les grèves sur le tas.

 

 

En 1968, la grève devint générale par la pression de la base qui força largement la main des organisations syndicales, même celles les plus liées aux intérêts de la classe ouvrière comme telle, et ne trouva pas d'aboutissement politique du fait que leurs représentants politiques ne pensèrent pas pouvoir tirer un parti durable de sa transformation en une insurrection ouverte. Par contre, en 1995/1996 une grève au départ sectorielle mais déclenchée dans un secteur stratégique par des ouvriers fortement conscients de leur exploitation exagérée ainsi que de leur force propre montra rapidement que sa capacité de paralyser le transport routier, et à terme si nécessaire tout l'appareil productif national, permettait d'atteindre sectoriellement la plupart des objectifs jadis atteints par une grève générale classique couronnée de succès; et ceci tout en éludant les conséquences négatives sur la cohésion des forces sociales tant qu'une utilisation habile des barrages filtrants permettait de maintenir la pression sans endommager irrémédiablement la production nationale ni la solidarité intercatégorielle de sorte que la grande majorité de la population s'identifia dès lors avec enthousiasme aux grévistes. C'est-là la grande leçon donnée par les camionneurs français et leurs représentants syndicaux et politiques dont le slogan "Tous ensemble", issu de la base et reconnu unanimement comme le symbole des luttes à venir, exprime toute la nouveauté vraie car recueillant spontanément dans une situation nouvelles les meilleures leçons du passé. C'est grâce à cette atmosphère de fête et au maintien de cette spectaculaire solidarité dépassant tous les clivages de métiers ou de secteurs que le gouvernment socialiste pourra par la suite mettre de l'avant son projet le plus avancé, soit le partage du temps de travail, projet qui vu de l'autre côté de l'Atlantique à l'époque apparaissait clairement pour ce qu'il était, c'est-à-dire le premier coup de barre non équivoque contre la logique dominante du capitalisme néolibéral et la première manifestation, depuis la révolution monétariste de Volcker/Reagan et ses avatars hexagonaux de 1983, par laquelle les travailleurs s'instituaient de nouveau en tant que sujets historiques à part entière capables d'inventer une forme de transition nouvelle. Il suffit, pour s'en rendre compte, de comparer les 35h, la défense d'une Europe sociale et, au plan international, de principes tel celui de précaution, avec la législation du gouvernment Harris de l'Ontario introduisant les 60 h. (assorties de mesures réactionnaires sur les heures supplémentaires et la désyndicalisation), avec le carcan destructeur de l'ALENA (et bientôt de la ZLEA) et avec les positions canadiennes américanophiles et suicidaires dans les négociations au sein de l'OMC. Ou encore avec le programme du Président Bush (néoliberalisme à tous crins et réductions d'impôt favorisant les plus riches, multiconfessionnalité visant à remplacer l'assurance sociale comme droit par l'assistance sociale reléguée comme jadis à des organismes de charité privés, privatisation de l'école publique, attaques ouvertes contre la laïcité etc, etc...)

 

L'esprit de cette solidarité oeuvrant pour une plus grande justice sociale et la mise en place d'une nouvelle époque républicaine de redistribution des richesses nationales ne s'est pas encore émoussé car les actions syndicales menées depuis lors ont toujours su faire la différence entre pénaliser le patronat ou même l'Etat en tant qu'employeur et pénaliser inutilement la population dans son ensemble, ou la cote du gouvernement de la gauche plurielle. De la sorte, les actions syndicales, même celles dont on dit qu'il faut parfois s'avoir les arrêter, peuvent s'inscrire toutes dans la tendance nouvelle de cette réforme démocratique révolutionnaire dont le mouvement d'ensemble est nécessairement composé par la contribution de toutes les grèves individuelles et de la solidarité de tous. Dans ce savoir faire des travailleurs et de leurs organisations syndicales et politiques réside le socle inébranlable sur lequel repose l'unité des forces progressistes dans l'action et la solidarité la plus large possible. Vouloir remettre en cause ces avancées issues des luttes concrètes au nom d'un retour à des formules notoires mais partiellement dépassées comme la grève générale classique surtout contre un gouvernement de la gauche plurielle au bilan plus que respectable pour un premier mandat relèverait de l'aveuglement ou pire. Pour les amants de la doxa, aucune lecture sérieuse des auteurs progressistes classiques sur la question, en tout premier lieu Rosa Luxembourg, ne permettra de faire l'économie d'une tentative de compréhension contemporaine du problème à partir des données conjoncturelles et systémiques d'aujourd'hui. La pureté idéologique relève des fins collectives et des moyens mis en oeuvre pour les atteindre lorsque ces derniers ont passé les tests de la réalité concrète parmi lesquels une large adhésion des militant-e-s et de la base. C'est pourquoi l'effort de tous les militantes et militants dans ce sens demeure une nécessité vitale de la lutte.

 

 

Cela dit personne plus que le patronat n'a une conscience claire des innovations stratégiques/tactiques apportées par le prolétariat et ses organisations, car il en subit à la fois la surprise et les effets. La gauche aurait tort de ne pas tenir compte de ce fait. L'utilisation frauduleuse des revendications légitimes de certains camionneurs chiliens par la CIA et les forces armées chiliennes tablait sur l'importance stratégique de ces secteurs pour paralyser et pénaliser économiquement le gouvernement d'Allende, à défaut d'obtenir la solidarité d'ensemble des Chiliens. La fermeture des LU-Danone, Marks & Spencer, AOM-Liberté, Bata etc... dans le contexte actuel ne semble pas répondre seulement aux impératifs des "licenciements boursiers" et de la défense à court terme des intérêts des actionnaires, elle semble aussi calculée pour frapper dans le maillon faible du dispositif (et des espoirs) des législations nouvelles concernant les relations de travail. On veut mettre le gouvernement de la gauche plurielle carrément face à face avec le vieux dilemme de la gauche, respecter le légalisme bourgeois et accepter d'émousser les lois surtout celles concernant les relations de travail quitte à désillusionner sa base, ou choisir d'aller de l'avant au risque de mécontenter l'aile plus à droite de cette gauche et espère-t-on l'électorat en général. C'est pourquoi s'imposent des mesures défensives et dissuasives adéquates et abstraites du champ immédiatement politique grâce à leur inscription dans la loi qui en rendra l'application automatique aux mains de l'administration: en particulier, le remboursement des subventions obtenues, et peut-être une forme légale de boycott partiel c'est-à-dire, en cas de fermeture boursière ou en cas de délocalisation injustifiée, la perception d'un impôt à l'importation des produits du groupe concerné jusqu'à concurrence des dommages causées, en particulier en ce qui concerne les salaires des travailleurs et les dépenses encourues pour assurer leur reclassement ou recyclage. Incidemment, ces formes de rétorsion légalisées et judicieusement ciblées ne seraient pas sans valeur dissuasive en cas de fermeture ou de délocalisation injustifiée particulièrement des firmes étrangères; elles permettraient, de fait, de faciliter les reprises d'entreprises grâce à la perception de ces amendes et surtout grâce à la libération momentanée de parts de marché ainsi rendues disponibles aux repreneurs.

 

Pour développer ces mesures défensives dans un sens favorable au soutien des revendications d'ensemble des travailleurs et au maintien de la solidarité malgré tous les aléas de la lutte, il convient d'approfondir encore la dialectique qui alimente la conscience de classe en tant que classe plutôt qu'en tant que catégorie. Ne nous cachons pas que le combat sera de plus en plus âpre qu'il touchera de plus près la propriété privée et le pouvoir discrétionnaire du patronat dans les procès de travail et de production. Certains échecs seront inévitables même avec un gouvernement de gauche plurielle qu'il serait vain de vouloir acculer inutilement. Les licenciements en général ne disparaîtront pas entièrement de si tôt, qu'ils soient liés au capitalisme ou plus largement aux nécessités d'adaptation de tout processus ayant aussi un élan propre. Ainsi les lois nationales, en particulier celles relevant de l'idéal d'une Europe sociale, en adoptant une position jalouse sur la question de la subsidiarité, n'en chercheront pas moins à utiliser toutes les ouvertures disponibles dans la nomenclature des institutions européennes pour entériner les avances allant dans le sens de réformes authentiques au niveau communautaire. Il devrait en aller ainsi, par exemple de la défense du principe des services publics et de la légitimité absolue des formes de propriété publiques ou coopératives. Le raisonnement vaut pour l'OMC. Par contre, il peut arriver qu'une loi réformiste révolutionnaire qui aurait passé le cap de l'examen par le Conseil constitutionnel soit néanmoins défaite pour sa non-conformité avec les engagements internationaux existants (et à dominance capitaliste tant en Europe qu'à l'OMC). Dans ce cas, il faudra savoir se contenter temporairement de la loi nationale la plus avancée possible et faire porter la priorité des mobilisations et des luttes sur la contestation multiforme de ces blocages institutionnels endogènes et exogènes. C'est pourquoi il convient de saluer aussi le remarquable travail accompli par M. José Bové et ses camarades qui ont de nouveau ouvert la voie dans ce domaine. La formation de coalitions pan-européennes destinées à faire progresser les dossiers relatifs à l'Europe sociale doit également être activement recherchée et encouragée. C'est un champ d'action très prometteur où doivent s'exercer à fond la pratique de la lutte et des alliances de classes afin de conquérir de nouveaux droits en sauvegardant les anciennes conquêtes populaires.

 

 

La gauche et tous ceux qui se battent pour une Europe réellement sociale et une OMC réformée sont parfaitement conscients de l'extrême habileté qu'à la bourgeoisie de récupérer, à des niveaux supérieurs censitaires qu'elle contrôle entièrement, ce qu'elle a été contrainte de céder aux niveaux national et local plus sujets à la volonté démocratique des citoyennes et citoyens. Par conséquent, tant que le gouvernement de la gauche pluriel demeure un gouvernement authentiquement à gauche, il convient, même dans l'adversité, de ne pas se tromper d'adversaire et de lui conserver sa capacité de peser efficacement sur ces institutions, pour l'heure trop externes, au bénéfice de "intérêt général" (dans son acception rousseauiste-marxiste).

 

        Réforme révolutionnaire et danger de faire le lit du césarisme

 

On a pu dire de Jaurès que le soutien qu'il apporta à la formation d'un gouvernement de coalition ne pouvait aboutir qu'à de terribles désillusions et finalement à faire le lit du césarisme. Les plus subtils, et les plus honnêtes, dont Rosa Luxembourg, comprirent vite bien avant le Congrès de Bâle que Jaurès était autrement plus authentique et plus solide qu'un Millerand. En tout état de cause on ne peut reprocher à Jaurès le désastreux retournement "patriotique" du renégat Kautsky.

 

Mais on peut aujourd'hui aborder la question autrement: Pourquoi la bourgeoisie suédoise toute empreinte des idées social-démocrates très avancées issus des travaux de Wicksell et Myrdal notamment fut-elle capable de monter une contre-offensive dévastatrice qui détruisit le coeur des réformes démocratiques révolutionnaires contenues dans le Plan Meidner? Ou encore pourquoi le premier gouvernement Mitterrand, capable de mener à bien la revendication réformatrice la plus avancée, acceptable aussi à la social-démocratie traditionnelle, à savoir la nationalisation de vastes secteurs stratégiques, finit-il par céder à ses notables pour adopter la politique du roseau avec Delors et Mauroy dans le but de survivre au déferlement de la révolution néo-conservatrice lancée dès 1979/1980 par Thatcher, Volcker et Reagan? (3)

 

 

Comment se fait-il que l'Etat providence fut sauvagement remis en cause par la bourgeoisie suédoise au moment même cet l'Etat providence aurait pu être poussé vers un Etat social très avancé dont la forme de redistribution aurait été fermement ancrée sur l'extraction de la plus value sociale par le biais des entreprises publiques traditionnelles, des entreprises mixtes rachetées en partie grâce au plan Meidner première mouture et donc par le biais d'une régulation économique encore plus performante? Après tout les entreprises privées phares en Suède (chantier naval et automobile) furent toujours les premières à bénéficier du renforcement de l'Etat providence bourgeois: soutien multiforme de l'Etat par le biais d'une savante planification, recyclage de la main-d'oeuvre, filets sociaux de toutes sortes capables d'offrir une flexibilité maximale aux entreprises lorsque les restructurations devenaient nécessaires pour défendre la place du pays au niveau international, etc. (4) La réponse n'est pas évidente tant que l'on n'a pas poser la question avec la plus grande clarté. Il s'agit toujours du coeur du problème: le même qui mena en France la droite à reprivatiser, à savoir la propriété des moyens de production. Or dans les deux cas, passé une dizaine d'années sous le nouveau régime (nationalisation extensive, et/ou rachat collectif par les Fonds ouvriers) un point de non retour domestique eut été atteint; la bourgeoisie ne jouissant plus du contrôle de l'accumulation du capital n'aurait plus eu les moyens financiers de racheter par elle même les entreprises d'une taille conséquente (sauf à accepter le bradage au capital étranger, ou la dilapidation mafieuse des biens nationaux à la Eltsine/Gaïdar/Sachs). A ce point là, en effet, le capitalisme n'aurait pas disparu à l'intérieur des FS en question, mais ses modes d'extraction de la plus value (absolue, relative et avant tout productivité) auraient été soumis à un mode nouveau celui de l'extraction de la plus value sociale dont la première des époques qu'il est susceptible de soutenir commence à se faire jour et dont l'idéal ultime demeure toujours la règle "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins".

 

Encore faudrait-il voir comment ces patronats réussirent de nouveau à faire passer leurs intérêts de classe particuliers comme l'expression de l'intérêt général par une manoeuvre hégémonique que la gauche aurait tort de sous-estimer.

 

Il faut reconnaître qu'aux fins de conserver la propriété privée des moyens de production, toutes les réformes "démocratiques capitalistes" doivent nécessairement distinguer entre la sphère politique d'une part, espace des droits démocratiques formels où le piège de son légalisme libéral tant dénoncé par les réformateurs révolutionnaires et les révolutionnaires les plus lucides (Rosa Luxembourg, Guesde et Jaurès, Lénine et tous les bolcheviques, Mao , Gramsci etc) est toujours prêt à se refermer, et la sphère de l'économie d'autre part, c'est-à-dire de la propriété privée que ce légalisme protège et qui pour être l'espace de l'exploitation voudrait néanmoins passer comme l'espace privilégié de la liberté humaine, preuve s'il en fut de sa dominance.(5)

 

Cette dichotomie ontologique de la démocratie bourgeoise présentée comme un tout harmonieux se retrouve sous une nouvelle frome épocale avec le keynesianisme, militaire ou non, tel qu'il fut appliqué après guerre: la contradiction d'une micro-économie abandonnée à Pigou, Marshall et compagnie et d'une macro-économie flirtant (grâce à Sraffa) avec les cycles marxistes M-P-M' et A-P-A' et octroyant à l'Etat le soin de planifier la Reproduction élargie à travers des outils minimums compatibles avec la propriété privée notamment l'adéquation S = I. L'Etat reste donc un Etat fermement bourgeois dont le rôle consiste à soutenir la croissance des entreprises privées grâce à ses interventions contre-cycliques soutenues par les filets sociaux qu'il met en place.

 

Bien entendu la victoire du plan White sur la proposition keynésienne d'une chambre internationale de compensation qui mena à la constitution du système monétaire international sous dominance américaine dès Savannah (incluant le commerce dès la rencontre de la Havane) fut le ver dans le fruit du keynesianisme national malgré les élaborations de croissances dynamiques d'un Harrod et la prise en compte du caractère d'économie ouverte et nécessairement subordonnée hors des USA. Cependant, dès le départ, les critiques plus ou moins bien intentionnés ne manquèrent pas pour dévoiler d'autres problèmes internes et opposer les nécessités électorales à la logique contre-cyclique; les manquements et relaps résultants de ces contradictions internes finirent par mener à une autre bâtardisation plus outrée encore que celle accomplie par les Hicks, Samuelson etc, ce qui fut évident lorsqu'un "excentrique" (6) Milton Friedman, hyper-ventilé par sa course folle sur les traces de l'"high-speed money" déclara, qu'en fait, "nous sommes tous des keynésiens"; ce qui permis à Volcker/Reagan d'en être effectivement, en pratiquant un friedmanisme de façade mâtiné de keynesianisme militaire. (On le voit, ce keynesianisme excentrique de Friedman anticipe sur les dérives conceptuelle d'un Blair explicant sa réélection par le "courage" du Labour party "to change ourselves ... to say to the people of this country, you have a political party that will run the economy, work with business, but still pursue the goals of social justice and opportunity for all. (...) We can have a politics in which head and heart are married together, in which ambition and compassion lie easily with one another").

 

 

En fait, la contradiction interne initiale du keynesianisme, en tant que systématisation théorique à multiple facettes de l'époque de l'Etat providence, mène à l'éclosion d'un phénomène déjà aperçu dans ses langes par Max Weber à savoir la bureaucratisation outrée de la vie individuelle et publique par un système sous dominance capitaliste qui résiste de toutes ses forces aux exigences populaires en faveur de la création des institutions de contrôle démocratique relevant de la démocratie participative comme complément de la démocratie représentative et qui revendiquent la décentralisation administrative, la création de conseil de quartier, la constitution d'authentiques comités de plainte des citoyens et offices d'ombudsman tant dans les organisations publiques que privées etc... Cette résistance aux demande de la base sera le talon d'Achille de tous les types d'Etat providence, américain, suédois etc ... et français s'il n'eut été des antidotes hérités par la conception républicaine et résistante de cet Etat providence particulier.

 

Il ne sagit pas en l'occurrence seulement de la difficulté pour la société bourgeoise partout dans le monde et en particulier aux U.S.A. d'abandonner sa conception des classes supposément dangereuses et paresseuses (7). Conception qui lui est toujours chère et pour cause, puisque cela permet d'accréditer l'idée que dans un système d'assistance sociale ou même un système plus évolué d'assurance sociale (8) les services rendus ne doivent aucunement subir les intrants ou le contrôle démocratique des récipiendaires. Ces services ne furent pas, en effet, conçus à l'origine pour assurer le bien-être ou la réappropriation par les récipiendaires de leur propre humanité, ils visent simplement leur "maintenance". Ce qui bien sûr, fait immédiatement de ces services, même les meilleurs services dispensés par l'Etat, des formes d'aliénation visant à rediscipliner la force de travail et à la conserver ou à la rendre de nouveau utile pour le capital. Les récipiendaires ne s'y trompent pas qui dénoncent avec véhémence la distance et la froideur des administrations lorsqu'ils n'en remettent pas en cause l'équité et la pertinence. Ils ne comprennent instinctivement pas pourquoi ils sont aussi inutiles à la bonne marche de la gestion et au contrôle de ces administrations que les ouvriers actifs ne le sont dans les entreprises, malgré leur connaissance intuitive du bien fondé des prétentions autogestionnaires des ouvriers de Turin du début du siècle, des chantiers navals de Dunkerque jadis, de Carmaux, de Lip plus près de nous. En lieu et place de vrais droits démocratiques entérinés par des mécanismes de contrôle démocratique appropriés des administrations (publiques ou autogérées) l'Etat providence bourgeois ne leur offre que des médiations publiques ou privées dont le souci principal est de gérer la contradiction entre micro et macro-économie, c'est-à-dire de concevoir l'être humain au mieux comme un facteur de production plus compressible, au demeurant, que les autres.

 

Ainsi au pays de Wicksell et de Myrdal, pays de social-démocratie avancée mais, en outre, pays présenté, à l'époque, comme étant en avance du point de vue de la liberté des moeurs et de la liberté dans les relations interpersonnelles, la bourgeoisie sut tirer tout le parti qu'elle pouvait tirer en faisant savamment porter au compte des tenants de l'approfondissement de l'Etat providence suédois toutes les colères accumulées par les citoyens suédois contre les aliénations subies du fait de l'hyperbureaucratisation, aliénations dont on a vu qu'elles relèvent des contradictions entre production et reproduction au sein de l'Etat providence bourgeois.

 

A titre d'exemple, dans un pays nordique où la privation de lumière solaire durant de longs mois peut causer des troubles psychologiques, elle n'hésita pas à attribuer le pourcentage élevé de suicides chez les jeunes à cette bureaucratisation, propre à réifier la vie, mise au compte exclusif du socialisme: nul besoin alors de s'interroger sur les vraies causes, puisqu'une réponse utile à ses intérêts de classe est toute trouvée et que l'on pourra, au besoin, la saupoudrer au goût de l'angoissante et goupillonesque introspection existentialiste scandinave de Kierkegaard pour se concilier de trop nombreux intellectuels.

 

 

 De la même façon, la Suède connue pour ses restructurations intempestives sur fonds de l'Etat afin de préserver la compétitivité du pays par l'intégration rapide des innovations les plus prometteuses, fut accusée de broyer l'individu et l'esprit créatif! Que dans le monde moderne cet esprit créatif puisse rarement avoir une incidence technique ou industrielle hors des équipes de recherche ou hors de structures appropriées importait peu, seul le retour au marché pouvait réinsufler la vie au corps atrophié par la bureaucratisation "socialiste". Foin de l'ouverture d'esprit grâce à laquelle les plus grands patrons suédois avaient pu emprunter librement jadis, à l'instar des japonais, aux expériences chinoises maoïstes concernant l'utilisation du capital humain (dûment débarrassées de leurs aspects révolutionnaires, l'innovation organisationnelle des brigades et des communes fut très partiellement reprise à des fins de légitimation et d'accroissement de la productivité dans les cercles de qualité des usines japonaises et dans la recomposition des tâches de travail sur les chaînes de montage automobile suédoises qui dès lors souffrirent moins du syndrome des lundis et des vendredis ou de l'extrême "turn over" des chaînes américaines correspondantes). Le présent exhibait d'autres priorités. On l'aura compris, pour ces patrons, il ne s'agissait plus de raisonner; leur réaction fut très nietzschéenne: une social-démocratie versant dans le plan Meidner signalait la mort, à terme, de la propriété privée; il s'agissait alors, par mesure préventive, de provoquer la mort de ce socialisme-là le plus rapidement possible. Le pire fut que de nombreux dirigeants socialistes suédois en vinrent rapidement à reprendre à leur compte ces basses excuses nietzschéennes avant même leur défaite électorale: c'est qu'ils avaient déjà accepté le rationnel culturel sous-tendant ces attaques et  rendu les armes en châtrant le plan Meidner (limitation très stricte du pourcentage des entreprises privées sujettes à l'acquisition des Fonds etc) qui ne devenait plus que l'ombre de lui-même et se réduisait à une simple addition nouvelle au dispositif de l'Etat providence bourgeois. Dès lors, le peuple en général et les travailleurs suédois, soumis comme les autres  au "roller coaster" monétariste déclenché par Volcker/Reagan agissant comme contrainte extérieurs lourde, n'avaient d'autre choix que la défensive, à savoir le respect des traditions historiques du "modèle suédois" pour les travailleurs permanents et l'écoute des sirènes des réorientations et des recyclages vers la nouvelle économie innovante pour les plus "fortunés" parmi les autres, ainsi assujettis au mirage de la "liberté" retrouvée mais à saveur yankee. Le retour de la social-démocratie au pouvoir montra qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que la majorité des Suédois prennent longtemps des vessies pour des lanternes: le but de la bourgeoisie n'en avait pas moins été atteint par la défaite de la vision réformiste révolutionnaire de cette social-démocratie particulière et son retrait vers un sage réformisme légaliste et respectueux de la propriété privée, au point de prendre à son compte les contradictions produites directement par la dominance de cette dernière. La perpétuation de cette contradiction impose que les travailleurs présentés comme les plus fortunés trouvent leur bonheur non dans la création d'un travail désaliéné par la participation au contrôle des moyens et des conditions de production mais plutôt dans l'euphorie des longues heures de travail "non-unionisé", souvent sur des gadgets, celle de l'enflure spéculative des stock-options versées partiellement en lieu et place du salaire et celle d'un lieu de travail supposément non conformiste qui ferait les délices d'un nouveau Wright, père putatif de ces nouveaux cols blancs blue-jeans qui à la lueur de la crise actuelle refont vite leurs comptes salariaux et sociaux (cette crevaison de la bulle spéculative n'étant que passagère grâce aux efforts du docteur Greenspan visant désormais à l'inscrire en permanence dans cette nouvelle époque du capitalisme néolibéral. Néanmoins les travailleurs de ces secteurs et les syndicats aptes à les représenter auront compris qu'il faudra désormais compter avec les cycles de vie plus courts des produits de la Nouvelle Economie et que la saturation des marchés potentiels sera d'autant plus rapide que des secteurs entiers de la main-d'oeuvre seront durablement relégués à la précarité et aux sous-salaires (under-class): ombres de l'ancienne surproduction/sous-consommation dans sa forme parcellaire nouvelle). Marx et les marxistes de toute obédience n'avaient pourtant jamais manqué l'occasion de montrer le statut structurellement précaire d'une certaine classe moyenne qui passe facilement de l'autosatisfaction à la vitupération contre l'époque ni de dénoncer le caractère borné, subordonné et oscillant de sa vision du monde, ce qui en fait la proie de choix de la bourgeoisie mais qui pourrait, par contre, en faire l'alliée de choix d'un prolétariat qui disposerait enfin des moyens autonomes (Fonds ouvriers) de sa politique de réformes démocratique révolutionnaires. Que l'on ne puisse pas compter sur le même travail tout au long d'une vie passe encore, mais que l'on doive se passer des droits syndicaux et sociaux du berceau jusqu'à la tombe, voilà un catéchisme propre à ne créer que des fanatiques illuminés et par conséquent à être rejeté par la masse plus sensée des citoyennes et des citoyens!

 

D'une certaine intelligentsia, il vaudra mieux ne pas parler, qui s'empressa d'agiter les drapeaux de Nietzsche et de Heidegger sans comprendre du tout quel drame antique (précisément celui de sa fausse conscience de classe) elle était en train de jouer en prétendant saluer la "liberté" en osant "audacieusement" jeter des pelletées de terre prématurées sur la tombe du socialisme dès lors qu'elle s'était persuadée que le socialisme était déjà mort et enterré! L'idéologie allemande demeure encore et toujours leur acte d'accusation anticipée.(9)

 

       Positionnement électoral et stratégie authentiquement réformatrice

 

 

Malgré toutes les critiques valables que l'on peut légitimement adresser au premier gouvernement de la gauche plurielle et dont beaucoup relèveraient sans doute plus de l'appréciation de la vitesse que de la direction des mesures adoptées, il convient de replacer ce gouvernement dans le contexte de son inauguration afin de porter un jugement honnête sur son bilan. De grandes choses furent accomplies: les 35 h constituent la première remise en cause du néolibéralisme triomphant; sans le gouvernement Jospin, l'accord AMI préparé subrepticement aurait assujetti les nations et l'OMC elle-même à la domination absolue des multinationales; il en va de même de l'idée d'une Europe sociale venant contrebalancer celle, bourgeoise de Maastricht. On pourrait continuer aisément. C'est pourquoi il convient d'éviter que ce gouvernement ne devienne la victime de ses propres succès par la suite de mauvais calculs à saveur électoraliste. Quel que soit l'avenir de la loi sur la modernisation, la lutte continuera mais en recherchant toujours l'unité la plus large possible entre les citoyennes et les citoyens, la base et ses représentants syndicaux et politiques. L'objectif devrait être d'infléchir toute réforme dans le sens de réformes démocratiques révolutionnaires; ceci reste vrai pour la loi sur la modernisation sociale comme pour toutes les autres lois; lorsque cet objectif s'avère momentanément impossible il vaut mieux, étant donné la nature authentiquement progressiste et innovante (au plan domestique à tout le moins) de ce gouvernement de chercher à préserver l'avenir pour des réformes plus poussées, dont l'occasion serait vite offerte par l'obtention d'un second mandat et, peut-être, de la Présidence.

 

 

Ceci devrait forcer toutes les militantes et les militants à pousser leur réflexion sur le sens et la discipline propres d'une gauche plurielle soumise au verdict démocratique de sa base syndicale et laborieuse et de ces électrices et électeurs. Le processus d'unification et de différenciation des programmes et des coeurs n'est assurément pas simple mais n'en est pas moins nécessaire. Surtout si, contrairement à l'Italie contemporaine, par exemple, toutes les tendances de cette gauche plurielle partagent quelques notions communes de réformes démocratiques révolutionnaires allant au moins dans le sens de leur conformité avec l'esprit égalitaire, libertaire et fraternel inscrit au fronton de la République; alors le temps de la différenciation des programmes politiques de chacun, expression de leur personnalité propre, reste compatible avec le temps de l'unification des éléments choisis du programme de chacun dans un programme gouvernemental commun engageant la responsabilité de tous, en particulier pour ce qui relève du bilan. Ceci est d'autant plus aisé en France que l'institution d'un second tour permet le libre exercice de cette dialectique de la différenciation et de l'unification. Bien entendu, les prétentions de chacun de peser sur la rédaction du programme commun dépendront de leur poids électoral respectif, c'est-à-dire du poids électoral conféré par les élections antérieures, corrigé à la hausse, s'il y a lieu, par le résultat des élections à remporter. Le problème le plus grave consiste à confondre l'éventuelle priorité secondaire accordée à certains éléments jugés vitaux de son propre programme pour des antagonismes irréductibles. Dans la vie réelle, le rôle irremplaçable d'un parti politique ne se résume pas à sa capacité d'imposer immédiatement son programme législatif mais aussi à savoir continuer à défendre les intérêts de ses membres en obtenant, à la longue, l'adhésion la plus large possible de l'opinion publique sur ces mesures cessées définir la nature même du parti.Tant que ce travail politique global demeure possible, la traduction législative de la moindre réforme démocratique révolutionnaire constituera une victoire pour la gauche toute entière, en dépit des impatiences. Je ne crois pas, en effet, que le PCF ou les Verts (ou même les partis hors du gouvernement) se soient jamais trouvés dans la situation d'un Bertinotti demandant à un Prodi, un D'Alema, un Amato ou un Rutelli de faire un simple geste de solidarité de classe (la fameuse et bien modeste svolta demandée) après des années d'austérité acceptée avec autant de discipline et de stoïcisme par les masses de la Péninsule au nom de la modernisation des institutions, de l'entrée dans Europe et de la poursuite de la lutte contre la Mafia et le crime organisé. Chacun naturellement conserve le devoir d'obtenir le maximum possible pour son parti; cependant aussi longtemps que le cap des réformes authentiques sera maintenu, le devoir consiste à bien peser les rapports de forces nationaux et internationaux dans lesquels l'action gouvernementale devra s'inscrire nécessairement de manière beaucoup plus directe que l'action individuelle des partis politiques en tant que partis. Tant que le cap sera maintenu ceci ne doit pas être vu comme une prosaïque politique du possible (sous dominance bourgeoise) donc d'une négation des aspirations légitimes de la gauche, mais bien plutôt perçu pour ce que cela est réellement, à savoir le soutien des conditions d'existence concrètes au sein desquelles les possibles authentiques peuvent émerger et plus ou moins rapidement se concrétiser. De la sorte, la gauche plurielle demeurera digne des leçons conférées par les travailleurs et brillamment résumées dans leur slogan phare "Tous ensemble".

 

Ceci admis, il n'y a aucune objection recevable au fait que les partis politiques de la gauche plurielle commencent, dès aujourd'hui, leur processus de différenciation en vue des prochaines élections. Cela est même très sain. A condition d'assumer honnêtement le bilan commun dans ses avancées spectaculaires autant que dans ses retards (minima sociaux? Fonds ouvriers? Etc) ou ses éventuels échecs (guerre du Kosovo fait pour le compte de l'OTAN alors qu'il fallait plutôt se concentrer sur la construction du pôle européen de sécurité et de défense?). Cette acceptation des responsabilités devient nécessairement le fondement obligé de la crédibilité du programme nouvellement présenté pour le compte du parti puisqu'aussi bien cette acceptation présuppose une évaluation et une autocritique lucide des actions accomplies: ainsi les électrices et les électeurs pourront rationnellement juger de la justesse des revendications de chacun face au programme commun qui émergera à la suite du processus de consultation populaire.

 

Répétons-le, les éléments du programme de chacun non retenus dans le programme commun conservent toute leur valeur: résultat de l'articulation d'une pensée cohérente propre au parti, ils continuent à servir de base d'information, d'éducation des membres et de référence lorsque les imprévus de la vie politique remettent les problématiques sous-jacentes sur le tapis et que les dirigeants n'ont pas le temps de consulter adéquatement les membres hors congrès. Autrement dit, ils irriguent la vie démocratique interne du parti qui ne se borne pas à sa participation forcément disciplinée et loyale au gouvernement de la gauche plurielle.

 

A supposer qu'aucune version de la loi sur la modernisation ne soit adoptée ou qu'elle le soit dans sa version actuelle ... puisque les travailleurs ne seront pas pour autant abandonnés à eux mêmes, il faudra reconnaître l'échec et expliquer à ces mêmes travailleurs la valeur du bilan passée comme la nécessité d'un renforcement électoral ouvrant sur une remise à plat de la réforme au second mandat. La solidarité de classe ne se borne pas au soutien actif des grèves. Lorsque la grève ne peut pas atteindre tous les objectifs qu'elle s'était d'abord fixés, la solidarité organisée du prolétariat doit encore se manifester dans la générosité des plans sociaux que les entreprises et les gouvernements doivent mettre sur pieds. Si en régime de propriété privée dominante on ne peut décréter la fin des fermetures et de l'exploitation du jour au lendemain, reste encore pour la société à prendre dignement en charge ce capital humain temporairement mis de côté et dévaloriser par les entreprises dans l'espoir de le racheter plus tard au plus bas prix possible.

 

Il ne faut jamais sous-estimer la lucidité de la conscience de classe des travailleurs. Faisons tout pour infléchir la loi afin d'éviter l'échec mais en dernière instance sur un pareil bilan ne laissons pas, s'il se matérialisait, un tel échec, certes important mais partiel, nous conduire vers un échec électoral aux répercussions globales pour les aspirations de la gauche toute entière. A la faveur d'un retour au gouvernement, il n'en faudrait pas plus à des logiques à la Robien ou à la Fitoussi pour éviscérer la loi des 35h. qu'il n'en a fallu à la droite pour reprivatiser les entreprises nationalisées par le Président Mitterrand. En de pareilles situations, il convient donc d'éviter les dissensions destructrices en resserrant les rangs et en s'expliquant honnêtement face aux travailleuses et aux travailleurs. N'oublions pas que les réformes de la gauche plurielle n'ont pas encore atteint leur point de non retour.

 

       Paul De Marco,

        Richmond Hill, le 10 juin 2001

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Notes:

(1) voir Marx Les luttes de classes en France de 1848 à 1850 et Le 18 brumaire de Louis Bonaparte ainsi que Rosa Luxemburg, Social Reform and Social Revolution, Bombay, 1951 et "The Belgian Experiment" et "Yet a Third Time on the Belgian experiment" datant respectivement du 26 avril 1902 et du 14 mai 1902, cités dans V I Lenin, Works, dont on trouvera un raccourci très utile dans Rosa Luxemburg by Tony Cliff, Bookmarks ed, 1980.          

                               

2) v. Le socialisme venu du froid édité par J.P Sartre pour mesurer l'héritage aujourd'hui galvaudé de cette expérience de renouveau socialiste.

 

3) N'oublions pas non plus que cette politique du roseau n'alla pas sans une compréhension lucide des conséquences découlant de ce choix et des tendance lourdes internationales. On se donna donc les moyens d'en contrecarrer les effets les plus délétères: par ex., au plan domestique, il y eut des mesures comme le RMI; au plan de l'insertion dans une économie mondiale capitaliste en pleine mutation, il y eut des mesures défensives telle la concentration bancaire  -Société générale etc...- et, après la reprivatisation de nombreuses sociétés publiques, la restructuration industrielle autour de quelques grands pôles capables de jouer un rôle constructif tant au plan européen qu'au plan mondial. Autrement dit l'avenir était sauvegardé ce qui permettra ensuite les courageuses avancées de la gauche plurielle. Ce qui ne veut pas nécessairement dire, que les choix n'auraient pas pu être différents en 1983.

 

4) Ce n'est pas pour rien que la Suède produira des experts de l'économie mondiale tel Galtung (qui à l'instar de Wallerstein et en élaborant sur leur conception de l'économie-monde de Braudel) concevront le monde, moins comme Jalée et d'autres (i.e. une monde essentiellement d'exploitation, qu'il faut par conséquent remettre en cause) mais comme un ensemble hiérarchisé comprenant un Centre, une Semi-périphérie et une Périphérie, le tout dominé par le Centre de sorte que la grande affaire consisterait à éviter de sombrer dans la Semi-périphérie ou la périphérie selon son point de départ, une fois bien sûr avoir péremptoirement écarté la stratégie de "delinking" qui avait pourtant bien servie jadis l'URSS, la Chine, Cuba etc...et, temporairement les USA lors de sa banqueroute politiquement décidée contre ses créanciers britanniques. Ainsi dans cette nouvelle macabre commedia bourgeoise point de salut hors du Centre et conséquemment de son catéchisme. Le tiers-mondisme classique, pour sa part, avait l'avantage d'ouvrir une vaste discussion sur la recherche d'alternatives possibles, allant de la décolonisation (v. par ex., discours de Césaire ou de Lumumba) à la Tricontinentale, des luttes de libération anti-impérialistes à la remise en cause de l'échange inégal ou même du défi américain et jusqu'à la création de zones monétaires capables de multipolariser le rôle régalien de monnaie de réserve par la création de zones euro, yen et, espérons-le, renminbi.

 

 

5) Ainsi le faux débat lancé jadis par Braudel entre les monopoles (marchands, féodaux?) soutiens supposés de l'autoritarisme et le marché, représenté par les petits producteurs indépendants, soutien couronné de la liberté. En fait, tirant anachroniquement les conclusions d'une analyse du féodalisme issue d'une étude par ailleurs admirable du monde méditerranéen, c'est bien la propriété d'Etat, en particulier telle que pratiquée par le socialisme réel qui était visée. A ma connaissance, cet anachronisme permis à Braudel de ne pas avoir à faire ses comptes théoriques et historiques avec, sinon l'entreprise globale mise en lumière dès les années vingt par des Berle et Means, mais surtout avec la théorie des monopoles et des oligopoles tel que des Sraffa, des Chamberlain et de Joan Robinson allaient être amenés à la développer du fait de l'évolution de la réalité même. Mais il y a plus: la gauche doit aussi faire ses comptes avec l'attitude si clairement exprimée par Lénine qui consiste à croire que la petite propriété privée fait le lit du capitalisme; ceci n'empêcha pas Lénine, toujours prêt à se mettre à l'école de la vie, à développer la stratégie de la NEP. Cependant, il y avait là une contradiction irrésolue mais malheureusement nichée dans un noeud théorético-pratique d'une importance stratégique vitale qui coûta la vie de plusieurs camarades (entres autres Boukharine) et qui provoqua des déchirements douloureux au sein du mouvement communiste toutes tendances confondues. On doit à Pierre-Philippe Rey une énorme clarification à ce sujet par sa reprise de l'analyse des rapports de la propriété foncière et du capitalisme agricole par Marx, l'idée qu'un même individu peut simultanément être le support de deux modes de production différents mais coexistant (d'après moi compatibles) dont l'un exerce sa dominance sur d'autre. C'est cette idée phare que j'ai essayé de reprendre dans ma conception de la plus value sociale, dont la dominance balayerait en pratique bien des faux débats sur autoritarisme et liberté ou sur égalitarisme et liberté. Dans ce contexte de coexistence de modes de production à dominance, la perpétuation de la petite propriété privée (commerçants et PME, encadrés et appuyés par des Fonds ouvriers entre autres) ne constituerait plus dès lors qu'un péché véniel, mieux, qu'une survivance utile au pluralisme social et culturel en ce qu'il constituerait un rempart supplémentaire d'importance considérable contre toute velléité de réaction nietzschéenne. (voir par ex. la réaction proprement hystérique de Flaubert à l'avènement de la Commune de Paris, la répression sanglante de l'expérience de Carmaux ou encore le mot d'ordre patronal entendu en 1936: "plutôt Hitler que le Front populaire").

 

La pensée écologiste et la théorie du développement durable contribueront sans aucun doute à dresser des barrières efficaces nouvelles contre cette réaction à fond primitif et barbare. Leurs critiques du productivisme prométhéen (particulièrement celles du rapport Bruntland et surtout de Rudolph Bahro) en favorisant l'internalisation de ressorts économiques et psychologiques nouveaux permettront une meilleure intégration dialectique de l'être humain avec la nature reléguant ainsi au passé les réflexes nietzschéens les plus primaires. Cela dit, le rôle négatif que l'on voudrait faire jouer au mythe de Prométhée dans cette histoire, n'est pas digne d'un être essentiellement baigné par la lueur civilisationnelle du devenir historique. Contrairement à une archéologie philologique bidon (inspirée de Nietzsche et Heidegger) Prométhée n'est pas la source de l'exploitation destructrice de la nature ni surtout de l'exploitation de l'homme par l'homme. Or, c'est bien l'encadrement et le dépassement de cette dernière qui reléguera définitivement les instincts nietzschéens au tas de fumier de l'Histoire. Pour l'heure, il faut encore compter avec les régressions impérialistes de George W Bush et Cie et leurs remises en cause des accords de Tokyo.

 

6) Ce jugement pénétrant revient à von Mises.

 

 

7) Encore énoncée insidieusement dans l'éthique protestante wéberienne et ses entorses monumentales à l'histoire: les catholiques villes d'Amalfi ou de Florence et Venise  avaient déjà parcouru l'histoire du capitalisme naissant avant la Hollande, l'Angleterre puritaine et les sectaristes du Mayflower; même Muntzer aurait à redire sur les libertés dont certains croient pouvoir s'autoriser avec l'Histoire pour servir leurs fins idéologiques.

 

8) Fin des années trente, une série de commissions canadiennes avaient montré que le New Deal américain pouvait avoir du bon. La crise força l'Etat libéral canadien -et les gouvernements provinciaux dont le Québec- à accorder de plus en plus d'argent public aux municipalités au bord de la faillite et aux organismes de charité en charge de l'assistance publique. Après la seconde guerre mondiale, on s'avisa qu'il serait plus rationnel et moins dispendieux de reconnaître cette assistance temporaire, devenue permanente par la force des chose, comme un droit, et donc de la concevoir comme un système d'assurance. Les avantages étaient multiples, les travailleurs financeraient les plans contributoires permettant ainsi une accumulation de l'épargne grâce à un système actuariel tirant le meilleur parti de la pyramide des âges de l'époque, l'Etat centraliserait l'offre des services couverts par ce système d'assurance plus rationnel et donc moins dispendieux que l'assistance et le patronat ainsi que le gouvernement tireraient les profits majeurs provenant du contrôle des fonds en question. Le Parti communiste canadien fit à ce sujet une lutte exemplaire en ce qui concerne le contrôle populaire du système d'assurance-chômage: bien que sa conception n'ait pas été retenue elle n'en dévoile pas moins tous les enjeux de la question dans ses aspects particuliers et généraux.

 

Plutôt, aux U.S.A. on vit les New Dealers faire appel aux conférences de Sir William Beveridge et de Keynes pour convaincre Roosevelt et le patronat que les possibilités contre-cycliques des moindres programmes sociaux offerts par l'Etat pouvaient faire des miracles pour amortir les effets des cycles économiques et surtout des crises.

 

Aujourd'hui l'Administration Bush revient très logiquement à un système caritatif abandonné à des organisations de charité privées puisque sa volonté de destruction de tout vestige de l'Etat providence (même dans sa version minceur, américaine) demeure entière. Faut-il alors s'étonner de la formation du goulag américain des prisons et des chambres d'exécution surtout destiné aux classes laborieuses et, de surcroît, appartenant à des minorités? Gramsci dans "Fordisme et sexualité" parlait de pédagogie coercitive bourgeoise opposée à une pédagogie positive moderne et progressiste. En effet! L'analyse tient d'autant plus pour le post-fordisme. Et tant pis si les "twenty-something" tant adulés, mais aussi facilement sacrifiés, par les maîtres de la nouvelle économie sont poussés à remplacer les stimulants trop 'industriels'et "vieillots" comme le café, le thé et la cigarette par des produits plus 'cool' comme le cannabis et le crack! Ces dangereuses incartades furent déjà cooptées jadis et portées au statut de mode de vie par les Ginsberg, le Burrough et autres Ken Kesey pour ne rien dire des teintes "day glow" réutilisées (à bon escient?) par un Steve Jobs et le potentiel stroboscopique des télévisions privées offrant des dizaines de chaînes toutes caractérisées par la même obscène vacuité mais contrôlables à merci grâce au providentiel zapping, forme concrète de ce "flow of consciousness" au rabais, qui n'a plus rien à voir avec un Joyce et son "commodius vicus of recirculation" préféré. La morale est toujours la même on risque moins à Queens que dans le South Bronx. Les ricorsi bourgeois n'ont décidèment rien de bon pour la culture!

 

9) A l'heure des mobilisations contre les "licenciements boursiers" est-il un seul commentateur de bonne foi pour soutenir qu'il n'est pas de liberté hors du marché, c'est-à-dire du droit exclusif que s'arroge la propriété privée et ses représentant de déterminer seule les conditions de rentabilité du capital et d'utilisation de la main-d'oeuvre? N'est plus recevable cette fameuse réponse de Casimir Perier à un élu: " Il faut que les ouvriers sachent bien qu'il n'y a de remèdes pour eux que la patience et la résignation". De nombreux citoyens de la République répondent clairement non à la première question et entendent bien opposer une marche lente mais sûre, poussée par le dur désir de transformer les conditions d'existence matérielles aux prétentions des usuels épigones du capital. Nombreux sont ceux qui verraient avec joie les espaces réels de liberté se démultiplier à mesure que les droits de cette propriété privée seraient contrebalancés par d'autres formes, collectives et publiques celles-là. Mais la trahison de certains clercs n'est pourtant jamais à exclure et l'est d'autant moins que les intellectuels organiques du prolétariat sont exclus des enceintes académiques et médiatiques. Alain Touraine et les siens sauront vite dissiper scientifiquement tous nos doutes là dessus!

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DESTRUCTION DIALECTIQUE COMMUNISTE: Lettre ouverte à toutes les travailleuses et tous les travailleurs de France

Suivi de l'Appendice: Sionisme ou communisme. Annie Kriegel et l'émergence de l'anti-communisme philosémite nietzschéen en France.

Table des matières:

Introduction

Unité ou dilution

Hénin (qui représente-t-il. Que sait-il du marxisme etc…)

Le programme Wurtz-Mélenchon-Buffet

Deux ''mythes soréliens'': l'opposition calculée au Traité de Lisbonne et le SMIC

Critique des inepties calculées relatives à la BCE.

Réformisme révolutionnaire, Europe sociale et Europe des Nations (recadrer les choses surtout vis-à-vis du PS)

Conclusion: Feu sur le Quartier Général!

NOTES (Parmi les notes principales:

Note: Hénin et les pêcheurs

Note: Besancenot vs Löwy

Note: Appendice: Sionisme ou communisme. Annie Kriegel et l'émergence de l'anti-communisme philosémite nietzschéen en France.

Note: Commentaire rapide de l'article ''Le poisson rouge et l'hyperinflation'', par Pierre-Antoine Delhommais''

Introduction

Objectif prioritaire des communistes aux prochaines élections européennes: Zéro élu(e)s issu(e)s du Pcf et de la liste Pcf-Mélenchon autrement connu comme ''front de gauche''.

C'est le seul moyen de purger le Pcf et de provoquer son réalignement sur un programme strictement anti-philosémite nietzschéen (dans le respect de la Question juive de Marx (1) avant la tenue des élections présidentielle et législatives. Le Pcf doit cesser de nous prendre pour acquis: notre rôle n'est pas de faire la courte échelle à des pitres! La Direction actuelle du Pcf doit être purgée, en tout premier lieu sa section Kriegel, aussi surreprésentée que destructive. (2) Deux gouttes font déborder le vase. D'abord la démagogie sur l'unité, qui vise en réalité la dilution communiste dans un magma subalterne au PS et à l'anti-communisme plus ou moins avoué mais à la mode depuis la chute de l'Urss. Ensuite la présence en tête de liste de vulgaires pitres comme Jacky Hénin (3) (qui n'a jamais rien eu de communiste mais qui est issu de la nombreuse camarilla philosémite nietzschéenne attachée aux basques de Mitterrand dont un des ''succès'' récents fut de nous reconduire au sein du Commandement militaire intégré de l'Otan, avec son cortège de guerres préventives.) Assez, c'est assez! Nous ne mangeons pas de ce pain-là! Le Front de gauche oscille autour de 2 %, peut-être moins. Cet article vise donc à créer un sursaut salutaire parmi les membres du Parti, restés très majoritairement fidèle au projet communiste, avant qu'il ne devienne une simple boutique familiale, népotique, électoraliste et ankylosée, tombée aux mains des usuels pitres et bas clergés philosémites nietzschéens. Celles et ceux qui veulent un parti philosémite nietzschéen doivent le créer de toute pièce en comptant sur leurs propres forces, sans chercher à phagocyter nos organisations et nos organes communistes.

Passons d'abord en revue la critique de la fausse unité et celle de la candidature de Jacky Hénin en tête de liste dans le Nord de la France.

A) La fausse unité. Nous demandions une Fédération communiste. Nous eûmes droit à un sinistre ''Front de gauche'', un montage électoraliste et subalterne, dont la vocation première est de faire préventivement barrage à l'unité communiste en France. La même ignominie se d9roule aujourd'hui en Italie au sein du Prc et du Pdci, du fait d'influences similaires. (4) De ce point, de vue le NPA a commis la même erreur quoique avec un contenu sensiblement différend.(5) Dans les deux cas, plutôt qu'un processus unificateur ouvert et dépourvu d'a priori sectaire, on nous a ingénument offert de nous inscrire dans une chapelle déjà constituée! Deux cages plutôt qu'un processus créatif commun. Or chacun de nous tient à ses convictions, bien que nous devions être capables de les passer objectivement au crible de la meilleure historiographie et de la meilleure critique marxistes. Comme nous nous réclamant tous du marxisme de première main, nous tendons tous vers les mêmes objectifs généraux. Le reste est affaire de démocratie interne. Le communisme, parti et mouvement se réclamant d'une démocratie achevée (ou démocratie socialiste), est beaucoup plus puissant en France que ne le laisserait penser le niveau théorique-politique des trop nombreux pitres incrustés dans la direction, se donnant pour des ''communistes'' pour mieux conserver la direction du parti du prolétariat entre leurs mains, dans une optique électoraliste purement subalterne au Pouvoir (ce qui est loin de signifier uniquement une subordination au PS.) Les militant(e)s et sympathisant(e)s communistes n'ont que faire des oppositions de chapelles obsolètes. Elles et ils partent des conditions présentes et regardent vers l'avenir; elles et ils embrasent leur passé communiste avec fierté, sans attribuer gratuitement mais de manière caractéristique les crimes soigneusement occultés du juif Yezhov et compagnie à Staline … ici comme ailleurs la problématique discutée nous oblige à d'utiliser le terme "juif"; ce n'est d'ailleurs pas feu Annie Kriegel qui pourrait nous le reprocher, voir l'Appendice plus bas. Ni personne d'autre parmi celles et ceux qui feignent d'ignorer ma critique de l'exclusivisme. Les communistes embrasent leur passé et leur présent dans un esprit de critique fraternelle constructive. L'unité préalable de tous les communistes authentiques devait par conséquent être conçue comme un processus ouvert, dépourvu de tout sectarisme et surtout exempt de toute volonté unilatérale d'encadrement et de contrôle par des directions aussi douteuses qu'incrustées. L'expérience des ''collectifs'', sabotée par des pitres aujourd'hui démasqués comme José Bové, avait démontré à l'envie que l'unité des communistes dans une Fédération, garantissant au départ un maximum de flexibilité, devait impérativement précéder la formation d'une ample union à gauche. Cette unité communiste d'abord, et anti-capitaliste (donc marxiste et écomarxiste) ensuite, devait être conçue comme un processus ouvert sans a priori, non comme une souricière à strictes fins électorales, sinon personnalistes.

Certaines conditions initiales étaient nécessaires pour lancer ce processus fédératif communiste préalable: 1) le respect et la défense sans faille du matérialisme historique de Marx, en particulier de la Loi de la Valeur 2) l'anti-philosémitisme nietzschéen sans faille.

Car l'occultation du matérialisme historique par le philosémitisme nietzschéen est une odieuse redite du fascisme rabbinico-nietzschéen propagé durant la 1ère moitié du XX siècle en compagnie du sionisme fascisant le plus outré; il est une trahison de la conception de l'émancipation religieuse, politique et humaine analysée par Marx dans la Sainte famille (qui comprend justement la Question juive.) Les fruits actuels de cette dégénérescence idéologique ne se vérifient pas uniquement dans la spoliation et la déportation criminelle du peuple palestinien de ses propres terres, au nom d'un idéal exclusiviste de ''séparation'' cherchant à justifier l'érection d'un ''Etat juif'', à la fois raciste et ghettoisé par ses propres soins à l'ombre d'un Mur de l'Apartheid pourtant déjà condamné par la Cour Internationale de Justice (sur l'Avis de la CIJ voir: http://www.icj-cij.org/docket/index.php?pr=71&code=mwp&p1=3&p2=4&p3=6&case=131&k=5a ) Voir également ma critique de Finkielkraut un triste sire qui du haut de son perchoir dans une Grande Ecole républicaine, l'Ecole Polytechnique, ose défendre ouvertement ce ''concept'', dans la Section Racisme-Facisme-Exclusivisme de mon site). Ces fruits gâchés ne se vérifient pas uniquement encore dans la crapuleuse oppression des peuples arabes et musulmans, tous directement visés par le recours aux nouvelles croisades théorisées par la Doctrine de la guerre préventive (dont l'Iran, la Syrie, le Liban et le Soudan). La vérité est bien pire: le danger ne vise pas uniquement les ennemis étrangers du philosémitisme nietzschéen impérial occidental, les opposants naturel au Grand Israël et à l'érection frauduleuse du temple illégitime de Salomon, pour lequel il n'existe pas la moindre trace archéologique ou historique vérifiable. Il vise en premier lieu les prolétariats occidentaux, avant tout les prolétariats de l'Europe de l'Ouest, relativement aisés et encore bien organisés, que ces pitres surreprésentés ont promis à un ''retour'' autoritaire vers la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage. Les nouveaux contrats de travail précarisés, voire négociés sur base personnelle, et par conséquent privés de toute tutelle, égrènent déjà en abrégé les éventuels chapitres de cette lamentable histoire régressive; or, nous sommes dans un contexte dramatique signé par la course globale à la flexibilité du marché du travail, qui vise à dégager une baisse constante des coûts du travail confondus avec les coûts de production; de ce fait, ces attaques frontales au Code du travail et aux droits acquis par les travailleuses et les travailleurs, représentent l'unique voie de secours encore disponible au mode de production capitaliste, après que l'Etat bourgeois eût dilapidé la "plus-value sociale'' pour payer les salaires individuels à la baisse par le démantèlement des entreprises publiques (déréglementation et privatisation), puis par le démantèlement des services sociaux, enfin avec la destruction des régimes publics de retraite et d'assurance-chômage … (un synopsis de cette tendance est disponible dans la Note ** et la Note 15 sur John Galbraith dans mon Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance librement accessible dans la Section Livres de mon site http://lacommune1871.tripod.com )

Cette offensive rabbinico-nietzschéenne se traduit par la volonté d'occultation et d'effacement du marxisme, l'arme théorique du prolétariat, dont en premier lieu aujourd'hui ma restitution sans aucun compromis philosémite nietzschéen de la Loi de la Valeur scientifiquement rétablie et intégrée dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie, du moins jusqu'à preuve du contraire; entre-temps je dois souligner que je ne mange pas de ce pain-là, de sorte qu'intellectuellement parlant, et en me référant à la déontologie universitaire, je demande des comptes... Car le marxisme n'est pas une ''narration'' à kippa: pour nous communistes, ce qui n'est pas scientifique n'est pas marxiste et inversement. La première donnée de tous ''discours'' scientifique étant justement l'égalité humaine, fondement qu'il importe de ne pas pervertir par l'apologie et la défense, plus ou moins ouverte, de lubies religieuses (la pire de toutes étant la croyance pathologique et débilitante en une ''race élue'', exclusivement, pour soi-même); ou encore l'apologie de modes de production reposant sur l'exploitation de l'Homme par l'Homme, y compris l'apologie de ses signes monétaires et de ses échelles de valeurs sociales, quand bien même se serait au nom d'une "social justice" à la Giddens et à la Rawls.

Au sein de ce processus unitaire communiste tous les partis ou groupes marxistes participant auraient naturellement retenu l'autonomie de leur propre organisation, du moins transitoirement, tout en déléguant à la nouvelle Fédération communiste le soin d'établir un programme de luttes, ainsi qu'un programme électoral commun susceptible de négociation avec d'autres partenaires de gauche. Durant la transition, chaque parti ou groupes participant aurait été représenté dans les instances de direction au prorata du nombre de ces propres membres inscrits, disons, 6 mois avant la création formelle de la Fédération communiste. Pour faciliter la confluence dans le respect de toutes et de tous, tout en anticipant l'avenir commun, on aurait pu prévoir que les sans-parti puissent se donner une structure politique propre au sein de la Fédération, ou bien adopter celle de la Fédération elle-même. Car il n'est pas bon de confondre groupes d'intérêts et partis politiques. En effet, sans refaire ici la critique marxiste de M. Duverger, il s'agit-là d'organisations ayant des finalités sociales et politiques différentes. Sur cette base, les membres auraient pu choisir d'avoir deux cartes (celle de leur parti de référence et celle de la Fédération), ou bien une seule (celle de la Fédération en tant que telle.) Il suffisait ensuite de se mettre d'accord sur la tenue d'un Congrès unitaire après la première expérience électorale commune, afin de décider de la marche à suivre (fusion ou continuation de la délégation politique à la Fédération communiste, avec maintien du droit de retrait de chaque parti membre en cas de divergences irréconciliables. Ceci devant permettre d'éventuels ajustement sans les drames liés aux scissions.) Ce processus aurait naturellement favorisé l'unité organique de tous les communistes dans la lutte quotidienne. Il aurait également remplacé les arides discussions abstraites sur le passé par de riches analyses portant sur la réalité mouvante actuelle et concrète, certes difficile à cerner précisément, mais parfaitement influençable par le Parti du prolétariat armé de l'analyse marxiste et de l'unité organisationnelle. (6)

L'unité des communistes ainsi conçue se traduirait rapidement par la formation du premier parti de France. Il reposerait sur un programme révolutionnaire sur le fond, quoique tactiquement ''réformiste révolutionnaire'', selon la voie pacifique vers le socialisme mentionnée comme alternative possible dans l'Etat et la révolution du camarade Lénine (voir www.marxists.org .) Or, c'est justement cela que les organisations subalternes en place ont voulu empêcher, y compris par le énième détachement tactique issu du PS (Il y a de quoi se tordre de rire ou bien de quoi pleurer de rage, selon les dispositions personnelles, quand vous entendez de vulgaires Weber prétendre savoir comment pensent les trotskistes et les autres groupuscules soi-disant ''gauchistes''. Ils ont sans doute lu Carl Schmitt et Léo Strauss, via Weil et compagnie, voire le vulgaire faussaire Michael Löwy, pour jouir, de manière tout à fait improbable, de tant de perspicacité!!!) Ces gens-là comptent pourtant sur notre naïveté pour leur faire la courte échelle électorale et pour se maintenir à la tête du Parti du prolétariat! Un comble, une insulte, mais également une grave erreur de calcul. Les communistes authentiques sont toujours disciplinés mais jamais opportunistes ni crédules. Nous apprenons d'ailleurs à mieux comprendre notre histoire, celle de l'Urss incluse, ainsi que le rôle joué par la surreprésentation de certains dans la première grande défaite du "communisme réel" en 1991, qui, soit dit entre parenthèses, ne saurait jamais être que ''réel''! On se rappellera qu'au grand désespoir de Jaurès et de Lénine, le renégat Kautsky avait déjà annoncé les couleurs en 1914, l'Allemagne étant alors le centre de ce que l'on pourrait appeler, pour faire court, le ''sanhédrin'', malgré une terminologie mutante; plusieurs autres le suivirent dont le grand théoricien dévoyé Hilferding qui pourtant ne se distingua guère du Dr Schacht dans les années 20 et 30, moyennant quoi il fut tout surpris lorsque les Nazis vinrent le cueillir chez lui! En France, Léon Blum ne brilla guère durant l'agression fasciste contre l'Espagne, ni, en général, avant la Seconde Guerre Mondiale, lui qui se prétendait '' de la race de Herder'', montrant par là, qu'à l'instar des dirigeants transversaux de la communauté juive allemande, dominante en Europe à l'époque, il connaissait et appréciait mieux le Grand Maître (!)Nietzsche que Herder! (Le Léon Blum Seuil, 1977, de Jean Lacouture, lu entre les lignes, me semble être le meilleur ouvrage pour ceux qui ne connaissent pas encore le personnage.) Il suffira de rappeler que les philosémites nietzschéens surreprésentés en Union soviétique détruisirent la patrie du socialisme de l'intérieur en moins de 7 années, alors qu'en seulement deux Plans quinquennaux, Staline avait transformé une Russie attardée, généralement considérée comme le maillon faible de l'Europe, en une superpuissance capable de défaire, seule, la première puissance industrielle et militaire de l'époque, à savoir l'Allemagne nazie. De fait, la surreprésentation des juifs dans les instances dirigeantes de l'Urss ne fut jamais aussi outrée que sous le naïf philosémite Staline, qu'ils assassinèrent ensuite avec la complicité du traître Beria, sans doute plus juif que Mingrélien. Nous sommes en effet en présence ici d'une très vieille histoire. On se souviendra d'ailleurs des diatribes du vulgaire Steiner contre Feuerbach et Marx: depuis le début, cette social-démocratie-là, avec sa surreprésentation philosémite nietzschéenne caractéristique, se constitua en la pire ennemie de l'émancipation égalitaire, républicaine et communiste. Ceci avait d'ailleurs était précédé par la trahison de la révolution républicaine au nom de la ''Tradition'' par Edmund Burke, tel que le relate Thomas Paine dans son exemplaire Rights of Man. Leçon à ne jamais oublier sous peine de se faire hara-kiri tout en détruisant nos propres idéaux de l'intérieur.

Sans l'unité préalable des communistes dans une Fédération ouverte, tout programme commun de la gauche sera un leurre, au mieux un amalgame de demi-mesures adoptées sans boussole ni compas. Je ne crois pas que se soit notre rôle de faire la leçon au PS, ou bien de chercher présomptueusement et fallacieusement à le remplacer comme le propose piteusement le Front de gauche de Mélenchon-Wurtz-Buffet. Il nous suffit de renforcer la mobilisation populaire et électorale des communistes et sympathisant-e-s sur nos propres bases programmatiques, pour être en mesure de négocier avec le PS un programme acceptable, chacun défendant ses propres classes et fractions de classes selon le contexte historique. Il va de soi que ceci suppose un PS solidement revenu à Jaurès. Sans un programme commun concerté avec les communistes, le PS ne pourrait d'ailleurs plus espérer accéder au pouvoir, du moins sans trahir le socialisme à la française, donc à être fatalement rayé de la carte. A défaut de pouvoir recadrer les orientations de la gauche avec toute la flexibilité voulue, les communistes devront jouer leur rôle d'opposition de classe, dure et sans compromis. A ce jeu-là, la cohérence théorique, l'unité organique et organisationnelle et le nombre importent, à moins de vouloir se cantonner à un rôle de tragique témoignage (racinien?) de ce qui pourrait être.

B) Jacky Hénin. (voir note (2) op citée) J'ai répété à l'envie en maints endroits que la fausse représentation politique et intellectuelle constituait le pire des crimes jamais perpétrés contre la démocratie véritable, et plus encore contre les intérêts vitaux du prolétariat. Venons-en donc au juif Jacky Hénin. Comme si l'''emmerdeur'' Cohn-Bendit ne suffisait pas! la délicatesse terminologique étant du républicain Chevènement qui sait pertinemment de quoi il parle dans ce cas-ci. Ainsi donc, voici Jacky Hénin tête de liste sur une des listes principales soutenue par le Pcf! J'affirme qu'aucun communiste digne de ce nom ne saurait se sentir représenté par un Jacky Hénin, acteur de télévision juif-français de seconde classe, avec un drapeau américain et une étoile de David (très précisément du genre fanatique qui déplaisait tant à Scholem) quasiment peintes tout autour de la tête, au point de décolorer dans la tonalité du discours et dans les inflexions de la voix. (Les Gens du Nord, si accueillants!!!) Un parti communiste et un Front de gauche ne devraient-ils pas plutôt présenter des travailleuses et des travailleurs, jeunes de préférence, ou des artistes et des intellectuels organiques ayant fait leurs preuves dans les luttes étudiantes, sociales et syndicales, plutôt que ces pitres toujours présents sans invitation, toujours issus de cette camarilla surnuméraire attachée jadis aux basques du Président Mitterrand? Certains chiffres défient de manière grotesque le bon sens commun autant que la Loi des Grands Nombres. Les juifs en France ne sont que 300 000. Sans doute, un peu plus en comptant les ''demi-juifs'' (!) à la Todd, révélés à eux-mêmes de fraîche date …à supposé qu'ils sachent mieux que nous, depuis l'arrivée de Sitruk et de son idéologie mossadiste-atlantiste à la tête de cette communauté numériquement marginale en France mais jadis fortement attachée à la République, ce que le terme ''juif'' signifie au juste! Vu le nombre, on peinerait donc à y voir un calcul électoral judicieux … surtout lorsque les Français d'origine musulmane représentent quelques 7 à 8 millions, une masse laborieuse attachée à l'égalité républicaine que les communistes auraient tord d'abandonner à Le Pen, en compagnie de millions d'ouvriers brutalement déclassés par le capitalisme néolibéral, mais dépourvus de moyens efficaces pour exprimer leur dépit et leur colère. On pouvait heureusement lire ce gros titre dans le journal Le Monde: ''L'extrême gauche progresse chez les chômeurs'' (02-04-09.) On sait que le gouvernement est passablement énervé de savoir que les jeunes des banlieues sont les plus gravement touchés par la crise, ce qui doit fortement taxer l'ingéniosité marchande dépourvue de ressources de M. Martin Hirsch. (Sur les manigances anti-républicaines et anti-laïques du juif Alain Bauer, ex-Grand Maître (!) du Grand Orient de France et de ses petites plumes à la Klugman, voir mon livre III dans le même site; il suffit d'utiliser le terme ''bauer'' avec la fonction ''rechercher'' pour arriver rapidement aux pages pertinentes. Nous ne mentionnerons pas ici les ''hussards de la République'' de cet autre juif-français, également pitre médiatique patenté mais désormais reconnu comme tel, Bernard-Henry Lévy …. Avec des Glucksmann et des Finkielkraut et tant d'autres, ces gens voudraient passer pour des ''nouveaux philosophes''; en rougissant paradoxalement de plaisir intérieur contenu, ces valets israélo-atlantistes commenceraient-ils à se prendre pour d'improbables nouveaux "maîtres à penser" au pays de Varlin, Lafargue, Aragon, Sartre et Althusser … et du général de Gaulle, sortant prudemment la France, de nouveau souveraine, du Commandement unifié de l'Otan? Il est vrai que nous vivons dans un monde marketing avec ses lessives idéologiques ''new and improved'' mais toujours composées à partir des mêmes émulsifiants rabbinico-neitzschéens à usage courant.)

Nous laisserons de côté ici tous les pseudo-socialistes à la Kouchner. Si nous avons eu droit à Jack Lang volant à la rescousse de Sarkozy à Sangatte, voilà Jacky Hénin déboulant sur le Littoral Nord pour prêter main forte à un Bernier égaré en haute mer politique entre Boulogne-sur-mer, Bruxelles et la Norvège, quotas de pêche obligent.(v. note 3 op citée) Avec de pareils secouristes, de grosses tempêtes sont prévisibles, les gens étant légitimement lassés de ces façons-là. Dans sa logique exclusiviste ainsi sécrétée, l'histoire bégaie inlassablement vers de nouvelles catastrophes socio-économiques et éthico-politiques.

Le programme Wurtz-Mélenchon-Buffet

Venons-en aux faits. Le programme européen de Wurtz-Mélenchon-Buffet, auto-déguisés en Front de gauche, à quoi se résume-t-il? A des tromperies lénifiantes philosémites nietzschéennes, des ''mythes soréliens'' choisis selon toujours la même logique et la même méthode destinée aux bas clergés par des pitres se prétendant "nihilistes éveillés". Elle consiste à jouer de tous les procédés sémantiques et sophistes pour prétendre défendre les intérêts du prolétariat et du peuple, tout en canalisant les mobilisations dans des projets qui ne sont, au mieux, qu'une variante plus populiste du programme philosémite nietzschéen dominant dans une sorte de transversalité directement ou indirectement maçonnique. Un exemple entre tous peut être tiré de l'expérience italienne de ces dernières années: vous êtes opposés à la guerre préventive de Bush, Sharon et compagnie, vous insistez sur le fait que l'Article 11 de la constitution italienne, en accord avec la Charte de l'Onu, déclare renoncer à la guerre comme moyen de résolution des conflits, lui réservant un simple rôle de défense du territoire national? Qu'à cela ne tienne: ces pitres se proclameront adeptes de Gandhi sans en avoir lu une traître ligne (mais avec l'appui empressé du pitre Balibar, oublieux de sa conceptualisation antérieure de la ''citoyenneté''), ils se proclameront en faveur de la ''non-violence'' (ce qui sera utile ensuite pour dénoncer les "terroristes" tout en bombardant les populations civiles à distance pendant que la torture sévit des geôles anti-constitutionnelles, voire dans les aéroports européens …) Puis, une fois arriv9s au gouvernement avec Prodi, ils voteront en masse pour le financement de toutes les missions guerrières sans le moindre état d'âme; de même, ils voteront en faveur de la modernisation et de l'élargissement des nombreuses bases américaines installées sur le sol italien (121 bases pour 110 régions! France: De te fabula narratur!), ainsi que pour l'achat du chasseur-bombardier offensif américain F 35, lequel correspond à une doctrine militaire étrangère, incompatible avec la constitution défensive et pacifique du pays!

Nous sommes ici en présence d'un procédé repris continuellement, par exemple à propos de la Palestine où on prétend mettre en équidistance les victimes déportées et les bourreaux violant toutes les lois internationales connues, de même que toutes les Résolutions onusiennes pertinentes. (C'est une méthode d'usage courrant quoique en moins verbeux que ce qui se vérifiait dans les salades "déconstructivistes" de feu Derrida, lequel poussa la tragique mais risible arrogance de façade à prétendre hermétiquement que cette "méthode" constituait son ''secret'', en sachant toutefois avant de mourir que des gens comme moi avaient déjà percé à jour ses mystifications, sans même le bénéfice des critiques toujours occultées de ses directeurs de thèse ou de ses premiers collègues; à part ce spectre de pseudo-intellectuel, bien d'autres supposés critiques aux petits pieds du structuralisme, en réalité d'Althusser, suivront en se cachant… Ceux-ci incluent les présumés critiques des critiques à la Sokal… Avouons: avec Derrida, quelle mort pathétique de pitre révélé à soi-même! Lorsque, dans la République de Planton, Socrate conseillait de lever les blocages logiques par un ''coup de théâtre'', il ne proposait pas troubler sciemment les eaux pour berner un éventuel adversaire, et soi-même par implication : au contraire, fidèle à sa méthode d'investigation, il proposait de tenir compte de la complexité de la réalité non encore élucidée, donc non encore réductible à une exposition entièrement scientifique, en l'analysant sous un nouvel angle pour mieux l'appréhender; Hegel appelait cela des ''dirremptions''. Nous sommes loin des méta-foutaises (pace Hilbert …) des pitres Derrida et compagnie. De même, un Glucksmann n'aura pas pu faire autrement que de lire mon Pour Marx, contre le nihilisme (il aurait alors dû prendre le temps de penser à l'utilisation qu'il fait de la mémoire de son père ou des droits humains), pour mesurer ainsi à cette lecture ce qui, en dépit des tortures israélo-otanesques, différencie la ''pratique théorique'' marxiste des âneries rabbinico-nietzschéennes-atlantistes, Tchétchénie, Dostoïevski, Manhattan et autres complicités illégales en prime … Allez savoir quelles belles pensées philosophiques vinrent à l'esprit de ce ''nihiliste éveillé'', juif de surcroît, en voyant les pompiers de New York partir vaillamment à l'assaut de plusieurs dizaines d'étages dans des tours déjà condamnées? Hi Han! disait le Zarathoustra de leur ''maître-produit'' Nietzsche, à qui la syphilis, symptomatiquement choppée à Paris après l'écrasement de la Commune, avait servi de premier rite de passage spirituel (on entend presque notre jeune poète communard Arthur Rimbaud chanter sarcastiquement ''Paris se repeuple'' …); sa pendaison au cou du pauvre canasson blessé marquant indéniablement son second et définitif rite de passage.)

Deux ''mythes soréliens'': l'opposition calculée au Traité de Lisbonne et le SMIC

Je me bornerais à analyser ici deux de ces ''mythes soréliens'': l'opposition calculée au Traité de Lisbonne et le SMIC.

Premier ''mythe sorélien'': l'opposition au Traité de Lisbonne. Ces gens sont par nature racoleurs. En effet, le référendum du 29 mai 2005 avait produit des fruits inespérés: relayant quelques intellectuels organiques par le Camp du NON, il se solda par la victoire du rejet du projet de constitution néolibéral européen à hauteur de 54,68% des votes exprimés, dont 79% d'ouvriers, 70 % de chômeurs et 67 % d'employés. Tous les pitres médiatiques et les philosémites nietzschéens du PS (dont de nombreux sont passés sans grands écarts à Sarkozy, certains sans même restituer leur carte de membre …) en furent pour leurs frais: ce fut une belle raclée. A vrai dire, chacun s'en rend compte, elle les rendit encore plus hystériques que d'ordinaire, les poussant à activer sine die leurs usuels ''servi in camera'' et leurs serviles bas clergés inféodés, infiltrés nombreux dans nos rangs.

Remarquons en premier lieu, que ce Traité de Lisbonne est strictement illégal car il n'a pas obtenu l'unanimité nécessaire au sein de l'UE pour pouvoir entrer en vigueur. A vouloir être sérieux dans son opposition à ce Traité, on remarquerait d'abord qu'il s'agit d'un traité entre Etats souverains, plutôt qu'une constitution supranationale dûment approuvée. A ce titre, il peut être résilié unilatéralement advenant que la gauche arrive au pouvoir avec l'aide des communistes. Il aurait alors fallu signifier au PS la nécessité préalable de cette résiliation avant toute entende programmatique ou simplement électorale. En effet, inscrire une véritable Charte sociale européenne prépondérante, capable de conditionner l'interprétation des articles de la constitution, n'est pas une avenue envisageable. Car, à en juger par celle mise en discussion lors du référendum du 29 mai 2005 pour calmer les esprits les plus rebelles par des promesses, elle est conçue au rabais pour plaire à des Blair ou à la CES, cet ensemble reformaté des syndicats dit "libres" créés après la Seconde Guerre Mondiale par la CIA avec l'appui de l'AFL-CIO, de la SFIO et de ses semblables dans les pays de l'Europe de l'Ouest. Dans tous ces cas, que l'on nous propose de contrer au Parlement de Strasbourg un Traité de Lisbonne non avenu, ou qu'on nous propose d'y insérer une Charte sociale au rabais, un résultat calamiteux en résulte fatalement: à savoir la liquidation tacite, qui ensuite fera jurisprudence grâce à la Cour du Luxembourg et aux Directives de la Commission de Bruxelles, de la compétence nationale en matière sociale et les droits sociaux acquis. Par contre, tous les articles constitutionnels devront être interprétés en conformité avec l'infâme objectif visant la ''concurrence libre et non faussée''; quoique l'on en dise, cet objectif est maintenu bien que repoussé dans le corps morcelé du texte du pseudo-mini traité. Ce qui au vu des directives européennes en matière de semaine de travail ou de services publics, augure plutôt d'une rapide et dramatique régression. Or, lorsque l'on se conçoit subalterne au PS, cette voie de la résiliation du traité n'est simplement plus disponible.

Il en reste pourtant une autre. Le gouvernement actuel a abusé de toutes les règles constitutionnelles en demandant au Parlement, réuni en Congrès, de ratifier ce traité sans référendum, malgré les résultats du 29 mai 2005 sur un texte sensiblement identique sur le fond; maigre ratification d'ailleurs acquise par l'écart d'une seule voix. Il importait donc de saisir le Conseil d'Etat sur la question précise de la dévolution des pouvoirs constitutionnels non modifiables du peuple souverain, inscrits dans la Constitution française encore en vigueur, ainsi que sur la légalité d'un processus faisant ratifier par le Congrès un texte illégal du fait du Non irlandais, ceci en violation directe de tous les traités européens existants, qui insistent tous sur l'unanimité dans ce cas précis. Là encore personne ne s'avise même à poser la question, ni surtout à organiser un processus de contestation juridique. Bien entendu, il ne s'agit pas là d'un hasard mais bien d'un choix, un choix de subalternité électoraliste à un PS majoritairement philosémite nietzschéen … dans sa direction, quoique pas encore dans sa base, ainsi qu'il fut également démontré par le vote du 29 mai 2005. Cette improbable France-là ressemble chaque jour d'avantage à l'Italie de l'abusivisme mur à mur … pays qui croule sous la moindre secousse tellurique sans qu'aucun responsable n'ait à rendre de compte, ni en Italie, ni au sein de l'UE, qui débourse pourtant des fonds d'urgence et des fonds structurels, majoritairement détourn9s par les diverses mafias et leurs maîtres-clients politiques, sans jamais faire de suivi!

C'est un trait de l'exclusivisme que de vouloir imposer à la volonté souveraine des peuples les vœux d'une Autorité auto-sélectionnée, soucieuse de maintenir un contrôle toujours plus sévère sur les flux de communication (le peuple français ne fait pas exception à cette arrogante pratique, surtout depuis qu'il eût la possibilité de se prononcer par référendum sur la première mouture du traité constitutionnel néolibéral européen.)

Personne ne sera donc surpris de constater que la stratégie philosémite nietzschéenne, reposant sur les narrations démagogiques faisant offices de ''mythes soréliens'', ressemble, dans ces cas précis, aux Offensives du Printemps des syndicats japonais issus du régime mis en place par la Constitution proconsulaire du général MacArthur. Faire mine de s'opposer pour mobiliser les militants dans de faux barouds d'honneur, pour mieux empêcher qu'ils ne se donnent les moyens indépendants et efficaces de s'exprimer de leur propre voix, en canalisant le tout vers des culs-de-sac préalablement choisis pour conforter le Pouvoir. Le GUE, qui peut avoir d'autres raisons d'être, n'a en effet aucune chance de pouvoir modifier le Traité de Lisbonne seul. D'ailleurs, s'agissant d'un traité entre Etats membres, le Parlement européen n'a strictement aucun pouvoir à ce chapitre. Dans le meilleur des cas, on nous réchauffera le plan philosémite nietzschéen de Habermas-Joschka Fischer afin d'inclure dans le Traité de Lisbonne une charte sociale plus ou moins bidon … car compatible avec une semaine de travail légale de 48, 60, 65, voire 72 heures, durée hebdomadaire qui est loin d'être exigée par les seules autorités anglaises, déjà fort en avance dans la régression en ce domaine précis (Habermas qui ne connaît pas l'Epopée de Gilgamesh, ni le Traité theologo-politicus de Spinoza, qui en tout cas n'en donne aucun signe tangible, s'est efforcé de détruire l'impératif moral kantien, en soi antithétique aux prétentions sionistes et exclusivistes car universel, en faveur d'un droit assez singulier car très philosémite nietzschéen: on le comprend, par son universalisme méthodologique hérité de Vico, cet impératif kantien reste le fondement de la science laïque moderne, et par conséquent aussi de l'universalité des droits humains (''diritti delle genti'' de Vico très en avance par rapport aux conceptions rosicruciennes de Leibniz). Il s'agit d'une universalité non-conditionnée par de supposés "racines" judéo-chrétiennes aussi loufoques que singulières, ce que l'on ne rencontre pas dans le rosicrucien Leibniz par exemple, si cher à un Ernst Bloch pourtant désireux d'en retrouver aussi la trace dans l'histoire des Hébreux, sans vraiment comprendre ni Spinoza, ni Feuerbach, ni Marx; ce qui, incidemment, explique sans doute pourquoi il se mit prudemment à l'abri à l'Ouest … L'espérance, n'est-ce pas, a toujours eu ses clergés auto-sélectionnés et ses "orthodoxies" infiltrées (à la Georg Lukacs) jusque dans les universités… mais, justement, pas dans l'Internationale, voilà bien le hic!)

Prétendre que les élu-e-s du Front de gauche (de Wurtz-Mélenchon-Buffet) sont nécessaires pour modifier le Traité de Lisbonne est en réalité un leurre qui revient à écarter d'office tous les autres moyens juridiques et militants pouvant le faire avorter, tant en France que dans les autres pays membres privés de référendum, tout en poussant les citoyens de bonne foi dans une voie de garage, soigneusement pensée à l'avance. Cela ressemblerait presque à la stratégie typiquement policière de canalisation des foules pris en étau entre des casseurs provocateurs et la police (Gustave Le Bon à la sauce philosémite nietzschéenne, si l'on veut), car promises au passage à tabac, comme cela fut pratiqué à Rome contre les étudiant-e-s de l'Onde, puis à Strasbourg contre les opposants à la guerre lors du Sommet de l'Otan du 3 et 4 avril dernier…

Surtout cela évite d'avoir à confronter le devoir de cohérence logique et morale qui imposerait la rupture avec le PS, s'il ne respectait pas l'expression du peuple souverain exprimée le 29 mai 2009 en France (54,68% de Non) et le 12 juin 2008 en Irlande (53,8% de Non), surtout si les pressions communautaires sur l'Irlande devaient mener à la ratification ''unanime'' du Traité sous contrainte. Le PS est fortement divisé sur la question. Aussi, advenant que l'Irlande signât sous contrainte, la seule autre possibilité envisageable d'alliance avec le PS serait de conditionner son retrait du Traité de Lisbonne à l'approbation rapide par l'UE d'une nouvelle définition de l'anti-dumping dans le respect de la compétence sociale nationale exclusive et de l'Article F,3,3b du Traité de Maastricht protégeant les entreprises et les services publics. Puisque aussi bien, à la différence d'une constitution, un simple traité (et plus encore ce qui fut présenté comme un mini-traité) ne saurait modifier un traité antérieur sans le prévoir expressément.

Ceci n'a rien d'un discours "deconstructiviste": il s'agit d'être clair avec soi-même et avec les membres et sympathisant-e-s. Il importerait en effet de déblayer le terrain en vue d'une nécessaire entente programmatique éventuelle avec un PS rénové (c'est-à-dire un PS revenu de son escapade godbadesbergoise à Jaurès, pour le dire lapidairement) à temps pour les prochaines élections nationales qui sont cruciales à plus d'un titre. Une nouvelle définition de l'anti-dumping bien pensée et opératoire, conjointement avec la réaffirmation de la compétence nationale en matière sociale et d'entreprises publiques, relativiserait tout éventuel traité entériné à l'unanimité bien que sans référendum dans trop de pays membres. Ceci serait effectivement supérieur à une improbable ''préférence communautaire'', car sans devoir modifier les traités de libre-échange actuels, ni les accords existants au sein de l'OMC (chose elle aussi improbable vu le nombre et la nature des acteurs internationaux) la nouvelle anti-dumping changerait le cadre général de la même façon que le keynésianisme et l'Etat social issu de la Résistance avaient changé la conception antérieure de la concurrence et du libre-échange pour permettre l'émergence des Etats sociaux modernes. Cette nouvelle définition serait également d'emblée compatible avec l'UE et avec ses Etats membres, c'est-à-dire avec une Europe sociale fondée sur l'incontournable Europe des Nations.

L'évolution historique et démocratique ferait le reste. Le Front populaire de 36 fut siglé entre les socialistes d'une part et les communistes préalablement réunis entre eux et renforcé par le Congrès de Tour, d'autre part. Il ne fut pas siglé entre plusieurs groupuscules à gauche des socialistes. Et c'est cette large alliance, ne serait-ce que tactique dans l'esprit de certains socialistes à la Blum, qui permit les fortes avancées sociales que l'on sait sous la poussée du Pcf et des syndicats procommunistes. On n'imagine pas sérieusement Mme Buffet et M. Mélenchon songer à mettre sur pieds une alliance dont l'objectif réel serait d'éliminer le PS; j'en veux pour preuve le refus de prévoir un rôle indépendant pour le Front de gauche aux prochaines élections présidentielle et législatives comme le NPA ne s'est pas fait prié de le faire remarquer.

On veut donc nous mener en bateau, et ceci en pleine mobilisation prolétaire due au déferlement de la plus grande crise économique et financière depuis 1929... En Italie on souffre de cette même mesquinerie électoraliste par laquelle on prétend rééditer l'ancien "compromesso storico" des eurocommunistes, mais pathétiquement en modèle réduit, uniquement au centre-gauche de l'échiquier politique, ce qui tient plus de la pathologie électoraliste servile que de la myopie politique! En effet, pendant ce temps les sociodémocrates reaganiens italiens rêvent tout haut de modifier la loi électorale dans un sens bipartiste à l'américaine. Le Parti de l'Ane les fait saliver d'envie … Bien entendu, cette pathologie mène naturellement à mettre beaucoup d'eau dans son vin, pour rien; justement ce que recherchent les pitres renégats infiltrés dans nos rangs. Ce Front de gauche valant seulement pour les élections européennes, une énième fumisterie serait alors mise en place pour les élections nationales, afin de ne pas gêner les libéro-socialistes au sein du PS. On l'aura compris toute cette mise en scène vise à changer son fusil d'épaule sans changer en apparence de discours: on nous invite à refaire le 29 mai en juin, mais à vide! Le rôle de Mélenchon servant à faire miroiter la création d'un front de gauche qui est en réalité la mise en branle du même processus de dilution et d'effacement du communisme que la Section Kriegel et les philosémites nietzschéens subalternes au PS voire à Sarkozy! recherchent, parfois à visage découvert, depuis 1991. Or, personne n'est plus dupe. Les urnes le démontreront.

Deuxième ''mythe sorélien'': le SMIC européen. (Note ajoutée le 13 mai 2009. Le ''nihiliste militant'' se distingue du ''nihiliste éveillé'' par sa naïveté parfois complice. Quand celui-ci se livre à la ''déconstruction'' philosémite nietzschéenne, celui-là se fait caisse de résonance tout en développant béatement sa sophistique dialectique de seconde classe. Après l'écriture de cet essai, les candidats du Front de gauche se mirent typiquement à faire du ''damage control'', alors que les communistes authentiques parmi eux auraient rapidement dû ressortir leur marxisme. Voici ce que cela donne: Le Smic européen serait un ''salaire minimum européen égal à au moins 60 % du salaire moyen national'' (in http://humanite.fr/2009-04-30_Politique_Le_SMIC-europeen-n-est-plus-une-utopie ) Le camarade Le Hyaric, qui pour sa part pense probablement plus au fond qu'à la forme, résume tout rondement en affirmant: ''Oui, il faut créer les conditions d'un SMIC européen dont la base pourrait être de trouver un système qui permette de faire un salaire minimum en deçà duquel on ne pourrait pas descendre, qui serait la moyenne des salaires de l'Union européenne..'' (v. http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/05/13/patrick-le-hyaric-il-faut-creer-les-conditions-d-un-salaire-minimum-europeen_1192408_0.html ) ''On ne nous apprend pas à nous méfier'' chantait Jacques Brel. Bref, l' ''unité des contraires'', tenant plus de Michelet que d'Hegel, c'était déjà pas jo-jo, mais un SMIC se baladant allègrement au-dessus du minimum devra certainement être re-baptisé, ou demeurer dans ses nuages aristophanesques sans polluer l'Huma! Enfin, le tout est drôlement ''symptomatique''. Aujourd'hui même, sur TV5, M. David Pujadas m'a indirectement confirmé dans une sombre pensée qui m'était venue en lisant l'Huma et Le Monde, en parlant simultanément de la part salariale de la valeur ajoutée plutôt que du transfert de 11% du PIB des salaires vers les profits dans les dernières décennies- et de la supposée règle des Trois Tiers. 33,33 % iraient respectivement aux salaires, aux investissements et aux profits, avec en prime, pour les mêmes, les exonérations d'impôts et le bouclier fiscal sans la moindre contrepartie pour le monde du travail …) La réactionnaire Ségolène Royale n'a d'ailleurs pas hésité à prendre ces Trois Tiers à son compte. Une belle entourloupette salariale et sociale en vue, la machine médiatique étant déjà délibérément mise en mouvement depuis un certain temps! Tout cela parce que l'on compte sur la naïveté des gens en utilisant le concept de comptabilité d'entreprise ''valeur ajoutée''. Non seulement il suffit d'aller vérifier rapidement sur www.wikipedia.org, mais la lecture de la Contribution Urgence Sociale de la Nouvelle Gauche enlèvera tout doute à ce sujet. (v. http://nouvellegauche.fr/PDF/contribution_URGENCE_SOCIALES.pdf ) Les travailleuses et les travailleurs, refaisant leurs comptes sur la base de la fonction de production marxiste: c + v + pv = M, voudront sans doute récupérer la part salaire, salaire différé et contributions sociales perdue par v , et appliquer la recette des Trois Tiers du gouvernement à la part représentant la plus-value (pv) qui leur est systématiquement extorquée! On consultera également les articles suivants: a) http://www.humanite.fr/Partage-de-la-richesse-un-hold-up-de-60-milliards-sur-les-salaires b) http://www.humanite.fr/Partage-des-profits-la-mystification-sarkozyste . Face à cette offensive médiatique-politique nous continuons à réclamer un salaire individuel capitaliste en hausse correspondant aux 35 heures hebdomadaires, un salaire différé (pension, assurance-chômage, formation etc.) et un ''revenu global net des ménages'' (transferts aux ménages au titre des services sociaux d'accès universels) tous trois dignes du nom… Noter enfin que ce ''mythe sorélien'' du Smic européen n'est pas nouveau: il est très exactement le fruit de la création de la Gauche Européenne (Wurtz-feu Curzi- Bertinotti etc. …) formée contre ma demande expresse adressée à Bertinotti à qui j'avais demandé la formation d'une Fédération communiste européenne sans exclusivisme pour faire progresser l'Europe sociale. Nous avions eu plus de 3 millions de personnes défilant contre la guerre et contre l'agenda du capitalisme néolibéral global à Florence, ce qui fit peur! Les philosémites nietzschéens renversèrent donc la proposition de sorte que nous eûmes une infâme Gauche européenne avec des statuts condamnant le stalinisme mais pas le philosémitisme nietzschéen. Plus ça change, etc 5? Non! L'heure où l'on rend des comptes au prolétariat commence 0 sonner.)

Si d'aventure vous étiez pitre et bas clergé chargés de (dé)mobiliser le prolétariat européen, tout en favorisant par la bande la formation accélérée du "marché unique" néolibéral européen, que proposeriez-vous comme mythe sorélien? Rien d'autre qu'un Smic européen: cela fait bien, mais vous force à inscrire vos luttes dans le contexte de l'Europe néolibérale que nous refusons en faveur d'une Europe sociale reposant sur une incontournable Europe des nations. Pourquoi? Mais tout simplement parce que les lois économiques imposées par Bruxelles, Strasbourg et par la Cour du Luxembourg imposent une course salariale vers le bas; et cela avant même que ne soient généralisées la Directive Bolkestein et la Directive sur les 48, 60, 65 voire 72 heures, cette dernière étant déjà légalisée à moitié malgré ce que l'on voudrait prétendre (en France on s'achemine vers une légalisation complète de biais, en imposant d'abord un temps de travail plus long, via le frauduleux "travailler plus, pour gagner plus" - en fait pour gagner beaucoup moins et subir en prime les restructurations et délocalisations, surtout depuis le démantèlement par la droite de la Loi de modernisation sociale instituée par la ''gauche plurielle''. La base demande la réduction du temps de travail à temps plein, à plein salaire (salaire individuel capitaliste), le retour programmé à 37,5 années de contribution pour la pension publique avec le retour parallèle à une assurance chômage universelle, incluant la formation professionnelle et la gestion des basins d'emploi (salaire différé), ainsi que la réhabilitation des services sociaux et des entreprises publiques, en plus de la restauration des régimes strictement publics et laïques d'éducation et de santé (revenu global net). La base n'a jamais revendiqué un SMIC européen uniforme sans RTT et sans droits sociaux comparables. Or, les demandes de la base sont les seules qui à travers le contrôle collectif accru de la "plus-value sociale" correspondent vraiment à la rationalité économique.

SMIC européen: Voici ce que dit Wikipedia sur le SMIC: ''Le salaire minimum interprofessionnel de croissance[1], plus connu sous l'acronyme SMIC, anciennement salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), est, en France, le salaire minimum horaire en-dessous duquel aucun salarié ne peut être payé. Il est réévalué au minimum tous les ans au 1erjuillet, et plus souvent en cas d'inflation importante ou de choix politique. Le gouvernement de M. François Fillon (1er Ministre Français) prévoit que la réévaluation se fasse au 1erjanvier à partir de l'année 2010.

À la différence du SMIG, le SMIC ne tient pas compte que de l'augmentation des prix, celle-ci étant inférieure à celle des salaires moyens en période de croissance vive de la productivit9. Il fait donc intervenir un terme lié à la croissance, ce qui explique son sigle. Dans les périodes de récession, il ne se différencie plus du SMIG.'' Toujours selon cet article: ''Au 1erjuillet 2007, il y avait 2,01 millions de ''smicards'' en France, représentant 12,9% des salariés (hors secteur agricole et interim) [4]. Cela représentait au 1erjuillet 2006 9,0% des emplois et 8,1% de la population active. Au 1erjuillet 2007, 30,5% des personnes payées au SMIC horaire travaillaient à temps partiel[5]'' In http://fr.wikipedia.org/wiki/Smic

L'article de Wikipedia est intéressant, cependant on passerait à côté de l'essentiel en ne reliant pas la pratique actuelle du gouvernement en la matière à la proposition de Milton Friedman. Ce dernier proposait à l'origine la création d'un ''revenu minimum annuel garanti'' plutôt qu'un ''salaire minimum annuel garanti'', car le contrepoids soviétique était encore très fort. Le premier visait à accommoder le Welfare, le second s'appuyant sur la chute de l'Urss vise tout bonnement à mettre en œuvre le ''workfare''. Ce dernier cherche donc à maintenir les travailleurs dans l'abrutissement du travail déconnecté de toute productivité réelle, et privés de toute tutelle efficace par un Code du travail digne de ce nom, produisant ainsi lentement mais sbrement un ''partage de la misère'' au sein du prolétariat reposant sur la généralisation de la précarité. Ce qui est tout le contraire de la redistribution citoyenne des richesses produites collectivement par le bais de la RTT. J'en veux pour preuve l'empressement de la présidence sarkozyenne et du gouvernement Fillion, tous deux aiguillonnés par le Medef, à suivre M. Raffarin dans la suppression des 5 Smic pour n'en retenir qu'un seul. Manœuvre pleine d'arrière-pensées, du moins lorsqu'elle va de pair avec les contrats de travail atypiques, identique au pathétique et malhonnête ''travailler plus, pour gagner plus''. De fait, cela accompli, la même présidence et le même gouvernement arguent maintenant du fait que les jeunes travailleurs français étant déjà sous les 80 % du Smic, il s'agirait non pas de l'augmenter rapidement de manière sensible afin de préserver le pouvoir d'achat, mais bien plutôt de remettre en cause les protections statutaires résiduelles, pour introduire une flexibilité encore accrue sur le "marché du travail". Comme si travailler plus longtemps était le meilleur moyen de préserver l'emploi dans un monde capitaliste gouverné par la productivité croissante! Peu à peu travailler ne suffira plus pour vivre de sorte qu'un martin Hirsch proposera des moyens de ''soutenir le travail'' hors du processus de production immédiat et hors du contrat de travail lui-même! Démagogie médiatique à part, on remarquera également que cette flexibilité-là est loin de ressembler à la ''flexsecurity'' à la danoise avec ses années d'assurance-chômage de plein droit sans pression et sans ''workfare''! (J'ai également noté ailleurs que la ''flexsecurity'' danoise repose sur un ratio Multinationales/population beaucoup plus élevé, sur des systèmes contributoires encore sains et sur une fiscalité moins régressive. Quoiqu'il en soit, la France (pas plus que l'Italie ou aucun autre pays) n'a pas à copier des modèles étrangers non adaptés à ses propres conditions socio-économiques; elle doit plutôt revisiter et réadapter aux circonstances actuelles les orientations avant-gardistes données jadis par le Conseil National de la Résistance. Ce qui n'exclut pas l'examen critique des meilleures expériences étrangères. Enfin, dans le contexte scandinave, la flexsecurity signalait déjà un recul par rapport à ce qui était appelé jadis ''le socialisme à la scandinave'' dont l'objectif ultime était de contrer le socialisme soviétique; la crise actuelle démontre d'ailleurs son instabilité ontologique puisque le néolibéralisme permet au capital spéculatif global de phagocyter l'économie réelle, en méconnaissant dramatiquement l'importance de la ''plus-value sociale'' pour la productivité micro-économique et la compétitivité macro-économique des Formations sociales. )

C'est donc là une vielle recette qui vise à créer le cadre d'une énième réduction de l'emploi permanent, ainsi que des salaires et des services sociaux qui en découlent. Personne se sera surpris d'apprendre que Mme Lagarde nous vient de cette même Chicago University, alma mater des Chicago Boys, qui offrit d'abord un tremplin à von Hayek, à Milton Friedman et à Léo Strauss, puis à tant de grotesques néocons que l'on retrouva ensuite tout naturellement aux côtés de G. W. Bush pour théoriser le libre-échange à la canonnière, la guerre préventive inscrite dans des ''conflits de civilisation'' forgés à dessein, le ''régime change'' et la torture sous contrôle médical (!), cette dernière étant importée jusqu'au cœur de Harvard par d'autres juifs américains comme Derschowitz, encore en place malgré la déontologie académique! Nous sommes très en deçà du Smig, version Friedman-Mauroy consécutivement à la trahison de classe consommée en 1983.

Au niveau européen, le Smic ne pourrait logiquement signifier que l'adoption d'un seuil salarial minimum uniforme, sans considération pour le pouvoir d'achat. Incidemment, ceci ne peut se faire sans l'intégration monétaire rapide des pays de l'Est encore tenus à l'écart de la Zone Euro, ce qui montre bien ce que valent les attaques faciles et ignorantes de tous ces pitres contre l'épouvantail convenu de la BCE (voir là-dessus le premier chapitre de mon Livre III qui est consacré à cette supercherie, coûteuse pour la gauche et pour les syndicats. Car si la BCE méritent des critiques très âpres, encore faut-il savoir de quoi on parle. Voir plus bas ma dénonciation de cet autre ''mythe sorélien'' …)

La valeur de la force du travail, par conséquent le pouvoir d'achat et le standard de vie, dépend de la Formation sociale; ceci reste vrai dans le contexte interdépendant et globalisé actuel, quoique avec des médiations supplémentaires. Ainsi le salaire minimum oscille autour de 7 à 8 euros de l'heure dans les pays dominants de l'UE, mais seulement autour de 3 à 4 euros horaires en Slovaquie et en Roumanie, et bien moins ailleurs, surtout hors d'Europe. Cependant, si par ses thérapies de choc déjà expérimentées les disciples de Friedman dans le Chili de Pinochet et par des Jefferey Sachs et des Gaïdar et Cie en Russie, l'UE néolibérale n'avait pas rapidement détruit de manière planifiée les entreprises publiques, les services sociaux et les infrastructures, ces salaires nominalement bas à l'Est auraient néanmoins pu signifier la prospérité plutôt que la pauvreté actuelle, très soigneusement reproduite comme telle pensez à l'œuvre de démolition idéologique et politique de la Treuhand en Allemagne de l'Est ou encore à l'afflux de capitaux allemands et français en Pologne et en Hongrie, ou bien italiens en Slovaquie et en Roumanie etc., etc. Une Banque centrale capitaliste agit moins sur des moyennes que sur les données productives du Centre de sa zone qui définissent, via une productivité majeure, l'échelle de la valeur de la force de travail qui s'impose ensuite uniformément à toute la zone. Il en va de même lorsqu'une entreprise plus productive élimine ses concurrentes par le biais de la concentration et de la centralisation du capital, ces deux principales lois de motion du capital, fondées sur des volumes de profit plus grands, nés d'une productivité réelle plus grande. C'est pourquoi dans mon Tous ensemble puis dans mon Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance, j'avais demandé le respect par la BCE de ratios Cooke-McDonough nationaux, quoique centralement coordonnés par la Banque Centrale Européenne pour éviter cette masochiste asphyxie des régions ''périphériques'' par le Centre. Cette modulation monétaire, bien plus qu'une indésirable dépendance vis-à-vis du gouvernement du jour, était nécessaire pour plusieurs autres raisons, en particulier pour le contrôle de l'économie spéculative déjà dénoncée dans ces livres et dans mon essai de mars 1985 intitulé "Les conséquences socio-économiques de MM Volcker, Reagan et Cie", disponible dans la section Economie Politique Internationale du même site.

La supercherie des statistiques bourgeoises marginalistes était également déjà dénoncée dans ces écrits. Il suffira de rappeler ici que la pseudoscience économique bourgeoise ne reconnaît pas l'importance de la "plus-value sociale": elle tient les services sociaux publics et les entreprises publiques reposant sur le long terme, comme des obstacles majeurs à la valorisation du capital (de surcroît spéculatif et de court terme); en outre, elle ne dispose pas des outils nécessaires pour distinguer entre économie spéculative et économie réelle, ce dernier concept étant utilisé par moi en tant que marxiste, mais généralement repris par tant de pitres qui ne se rendent même pas compte qu'il dépend entièrement de la compréhension préalable des Equations de la Reproduction de Marx ainsi que du rôle de l'argent et du crédit dans les cycles du capital compris dans la Reproduction. Or, ces Equations ne sont ni complètes ni cohérentes sans ma restitution de la Loi de la valeur (voir Tous ensemble. On notera qu'écrire la composition organique du capital v/c plutôt que v/C (où C = c + v) démontre que l'on a rien compris à la Loi de la valeur, ni à la différence entre travail vivant et travail cristallis9. Ce qui n'empêche pas d'être payé apparemment surtout en ignorant ma démonstration!!!) Certains continuent encore à se ridiculiser en cherchant à remplacer la ''marge'' par la ''valeur ajoutée'' (7) Nous ne perdrons pas notre temps à leur conseiller de lire soigneusement la ''Dernière heure de Senior'' dans le Capital Vol I, ou encore le livre du camarade Boukharine Economic Theory of the Leisure Class. Ou encore ma Synthèse de la critique définitive au marginalisme.)

La logique capitaliste, tant microéconomique (entreprises) que macroéconomique (i.e. les politiques gouvernementales, les directives européennes et la gestion centralisée de la BCE etc.) imposent donc l'uniformisation des salaires, mais selon la fonction de production bidon de Solow-Samuelson, mise désormais à la sauce monétariste globalisée (voir ma Synthèse de la critique définitive au marginalisme.) Autrement dit, elle impose un salaire constamment tiré vers le bas. Ceci découle de la concurrence mondiale, mais également de la création constante d'une Armée de réserve interne, via l'introduction de technologies nouvelles, toujours moins intensives en travail, cette armée de réserve n'étant jamais totalement résorbée par l'introduction de nouveaux secteurs intermédiaires abandonnés à la logique aléatoire et gaspilleuse de la ''main invisible''. Ce qui constitue un argument irréfutable en faveur de la RTT de Marx-Lafargue, voire de Boris Vian.

Incidemment, la précarité, qui permet aux néolibéraux d'afficher des taux de quasi plein emploi factice, loin de faire diminuer la concurrence féroce entre travailleurs, l'attise tout en nourrissant un très fort ressentiment, qui permet ensuite le racolage sécuritaire xénophobe de la droite. Par exemple, l'Italie affichait un taux officiel de chômage de 7 % avant la crise, ce qui permettait d'occulter les ''chiffres réels chômage'' (v. Note ** dans mon Livre III), mais également le fait que seul 59 % de la population en âge de travailler est employée (la moyenne européenne étant de 67%), pendant que le ''travail au noir'' affecte quelque 27 % de la force de travail active.

Comme les chats, la sophistique bourgeoise retombe néanmoins toujours sur ses pattes: le ''salaire minimum annuel garanti'' hors de toute productivité réelle, donc hors de tous droits citoyens réels. Au plan idéologique, ceci prend l'allure débilitante de la ''social justice'' selon Rawls et Giddens dont tout le monde sait pertinemment ce qu'elle vaut, puisqu'elle fut appliquée par Blair et ses émules (y compris avec l'aide du CES). Elle repose en dernière analyse sur l'anticipation reagano-thatcherienne de la précarité imposée (workfare) ainsi que de la directive légitimant l'éviscération du Code de travail et le ''retour'' philosémite nietzschéen à la semaine de 48, 60,65, voire 72 heures par intermittence qui déplaisait si peu à un Alain Lipietz, autre pitre cruellement révélé … (D'un point de vue apparemment plus théorique, la théorie de la ''social justice'' est une variante de la ''théorie des jeux'' qui repose tout béatement sur la présupposition bourgeoise selon laquelle des acteurs rationnels préféreront toujours la ''collaboration'' au conflit afin de maximiser leurs gains. Robert Dahl racontait jadis les mêmes inepties lénifiantes d'une autre manière, en prétendant que, dans un régime démocratique formel, tout ''groupe de 4 acteurs'' pouvait faire la différence. Dahl illustrait ceci en analysant la démocratie à New Haven, Connecticus, plutôt que dans les deux grands partis américains ou au sein du Congrès. Ce qui est pratique puisque cela vous évite de prendre en considération la subordination systémique par le travail et la non-redistribution sociale des richesses, la différence de ressources à mobiliser par les acteurs en questions (propriété des moyens de production et de communication, franchise électorale non automatiquement attribuée, etc), ainsi que le cadre électoral restrictif, du fait du bipartisme de facto auquel s'ajoutent de très coûteuses primaires. Il en va de même ailleurs malgré quelques différences d'organisation; ainsi en Italie et en France, depuis de Gaulle, la droite modifie ce cadre quasiment avant chaque élection pour assurer ses scores (''casser la baraque'' disait le général dont les sources de financement électoral avant 58 restent encore enfouies dans les archives.) Dahl, comme tous les autres, oublie l'essentiel, à savoir qu'en Occident, sous la poussée de Burke et de Nietzsche, l'octroi formel du suffrage universel alla de pair avec le renforcement des franc-maçonneries, qui opèrent une sélection préalable quoique occulte à tous les niveaux, universitaire, médiatique, politique etc; ce qui aujourd'hui concerne aussi, hélas, certains partis communistes et par conséquent leur traitement mystificateur et occultant de l'authentique théorie marxiste supplantée par celles de vulgaires pitres marxologues plus ou moins ouvertement atlantistes mais abondamment diffusés. Sans cette présélection maçonnique le suffrage universel aurait bien d'autres conséquences! Bref, la ''social justice'' est une histoire puérile de bâtonnets de jeux, en tout cas avant que n'intervienne la matraque des Appareils d'Etat en réponse à la contestation du système en tant que tel, au nom de l'égalité réelle des acteurs (voir La Critique du programme de Gotha où il est expliqué qu'il appartient au droit de corriger les inégalités naturelles et sociales, l'inverse du ''marteau nietzschéen'' ….) En termes pratiques, la ''social justice'' revient à assurer le service minimum pour préserver et légitimer la paix et la hiérarchie sociale: si le nouvel ''esclave salarié'' peut se satisfaire du ''salaire'' minimum, ou mieux encore du ''revenu'' minimum sans droits et déconnecté de toute productivité, donc de toute citoyenneté effective, c'est gagné pour le capital… du moins, cela va sans dire, jusqu'à la prochaine crise de surproduction et de sous-consommation, ainsi que le montre l'évolution prévisible du néo-conservatisme et du monétarisme de Volcker-Reagan à G.W. Bush-Greenspan-Bernanke.)

Personne ne sous-estimera le fait que l'''excentrique'' Milton Friedman parlait encore pour sa part de ''revenu'' et non de ''salaire'' minimum annuel garanti. Selon la même logique mais avec un vocabulaire différent et des statistiques allemandes, un petit-bourgeois ''éveillé'' comme André Gorz parlait de ''temps libéré'' et de ''salaire social'' en prétendant ainsi dire ''adieu au prolétariat'', et sans doute aussi à son ''effrayante'' tendance ontologique à faire table rase des inégalités; d'autres encore, s'inspirant de l'offensive idéologique mitigée du Front populaire d'après les congés payés, parlaient de ''société des loisirs.'' En Union Soviétique, depuis belle lurette, on avait déjà expérimenté la nepreryvka la semaine de 5 jours par roulement. (Voir ''Spoliation'' dans mon Livre II) On aura compris que toute cette problématique, fondée sur l'inéluctable libération de la force du travail par l'augmentation séculaire de la ''productivité'', sans laquelle le capitalisme ne saurait paradoxalement exister, fondée également sur la volonté bourgeoise de dominer le prolétariat par son abrutissement au travail, est strictement dépendante de l'existence ou moins de l'alternative communiste, en l'occurrence avant 1991 de l'Urss. Après cette date fatidique, les philosémites nietzschéens se sont enhardis: ils remplacèrent leur objectif de création artificielle de ''travaux socialement utiles'', quoique payés moins que rien, via un ''revenu minimum annuel garanti'', par le retour à marche forcée vers la société du nouvel esclavage (salarié) et de la nouvelle domesticit9 dans laquelle il faut travailler de longues heures, sans aucun rapport avec la productivité réelle, pour gagner le droit de survivre, et surtout pour contribuer à financer les boucliers fiscaux de la minorité plus riche en ponctionnant la richesse sociale. En effet, selon Le Monde, de 1999 à 2008 plus de 60 milliards furent versés aux plus riches sous forme de réductions fiscales en France; (8) ceci advint avant la gabegie des plans de sauvetage donnant lieu à d'importantes restructurations, des d9localisations ou des coupures salariales, concurremment au versement de bonus, stocks-options et autres parachutes dorés aux dirigeants, sans exclure les dirigeants des banques ou des compagnies en difficulté, ou même déclarant faillite … J'ai depuis des années souligner la ponction supplémentaire sur les salaires. Dans une récente mise à jour, la Nouvelle Gauche fait état que: '' En 25 ans, la part des salaires dans le PIB a baissé de 11 %. Alors que les salaires et les cotisations représentaient 78 % de la richesse nationale au début des années 1980, ils ont baissé jusqu'à n'atteindre plus que 67%.'' (9)

Supposons pourtant de manière bien improbable que la politique puisse imposer un Smic européen uniforme. Il faudrait pour cela détruire préalablement ce qui constitue encore la base fondamentale nécessaire pour la construction éventuelle d'une Europe sociale, qui ne saurait être fondée que sur l'Europe des Nations, à savoir la remise en cause de la compétence exclusive nationale en matière de politique sociale, ce que même le Traité de Lisbonne n'osa tenter frontalement. On compte plutôt en ce domaine sur l'invasion anti-constitutionnelle de la Cour du Luxembourg …. Cela ressemble à un plat mal cuisiné, un plat cuit seulement à moitié. Sûrement que l'aide de Jacky Hénin sera précieuse au camarade Wurtz en ce domaine!

Efforçons-nous cependant de concevoir l'imposition politique, par le haut si l'on veut, d'un Smic européen respectueux du niveau actuellement pratiqué en France ou en Allemagne. La logique néolibérale ne sera pas abolie pour autant, elle s'imposera par d'autres avenues. Dans ce cadre, un tel diktat politique signifierait la ruine immédiate de tous les travailleurs des pays de l'Est puisque, à machines, processus productifs et salaires égaux, la différence dans la localisation des entreprises ne peut venir que de la concentration des services financiers, universitaires, sociaux, de loisir et ainsi de suite, comme l'enseignent, non seulement la théorie marginaliste de la localisation et du commerce de Marshall, mais également leurs moutures récentes prenant la forme de l'incorporation des technopoles dans l'aménagement du territoire. Ce sont là des théories que de pseudo-marxistes écrivant à plusieurs mains ont voulu donner comme version moderne de la théorie marxiste, précisément à l'heure où le monétarisme volckero-reaganien poussait à chapeauter les ministères des Finances et de l'Economie, jugés trop nationaux, par un ministère du Trésor reflétant en son sein l'interdépendance financière croissance sous la tutelle de la Fed, du Fmi et du G7; on ouvrait ainsi éventuellement la porte en France à des de Boissieu s'employant à substituer à la Planification indicative et incitative à la française leur Vénus aux tiroirs de la Lolf, si sensible aux charmes d'une ''global private governance'' cherchant à détrôner la plus prosaïque Formation sociale nationale, laquelle reste compatible avec le suffrage universel, l'autre étant affaire de représentation censitaire de l'actionnariat!

 

Voici donc ce mythe sorélien transformé en miroir aux alouettes soucieux de prendre deux pigeons à la fois dans ses filets: le pigeon travailleur de l'Ouest et le pigeon travailleur de l'Est. Car en définitive, ne serait-ce que par l'opération de la BCE actuellement hyper-centralisée, la logique capitaliste du fait de sa course néolibérale aux bas salaires, et du fait de sa conception de la ''concurrence libre et non faussée'', informée par l'économie spéculative, triomphera partout, pénalisant tant les ouvriers du Centre que de la Périphérie, mis cruellement mais globalement en concurrence directe.

Il serait donc plus utile de demander un meilleur contrôle de l'agrégat monétaire M3 à la BCE aujourd'hui obsédée par le seul agrégat M1 (grosso modo la masse salariale et ses évolutions nominales.) Et surtout une politique fiscale plus juste seul moyen de contrôler M3. Mais ceci ne saurait se faire sans une nouvelle régulation gouvernementale du secteur financier (re-cloisonnement, ratio prudentiel sévère, standardisation et traçabilité des produits dérivés, taxes plus lourde sur la spéculation etc.) Pour le reste demander à la BCE de faire le travail des Etats membres de la Zone Euro, c'est-à-dire outre la contribution à la fixation du taux de change, l'adoption d'une régulation économique et financière rigoureuse, alliée à une fiscalité républicaine progressive qui n'épargnerait ni les gains de capital, ni la spéculation, ni les grandes successions, relève de la supercherie manipulatrice. En outre, proposer de soumettre la BCE au pouvoir politique en lieu et place des Critères de Maastricht, qui représentent pourtant les derniers obstacles institutionnels à l'arbitraire néolibéral philosémite nietzschéen, lorsque ce pouvoir est majoritairement aux mains de la droite au sein de l'UE, revient à prêcher le laxisme le plus dévoyé en faveur des possédants, tout en prétendant se moquer de son monde dans la plus parfaite impunité!(voir le Rapport De Larosière. (10) Or, de ses recommandations on est certain que, ni la re-cloisonnement des institutions financières, ni les ratios prudentiels, ni la simplification et la traçabilité des dérivés financiers (voir mon livre III et les articles plus récents dans la Section Economie Politique Internationale) ne seront retenus, ainsi que le démontre le G20 etc... On se souviendra que ce G 20 a fait un peu de démagogie à propos des paradis fiscaux pour remiser l'affaire aussitôt le Sommet passé, sans doute parce qu'aucun paradis fiscal sur terre ne peut rapporter autant que la taxation régressive anti-républicaine, flanquée par le bouclier fiscal de la droite actuelle. De fait, sans ces régressions fiscales-là, les paradis fiscaux n'auraient plus aucun sens, puisqu'il s'agirait alors tout bonnement d'évasion fiscale.

Tout ceci n'est pas sérieux. Nous ne pouvons plus tolérer de tels pitres ignorants mais tendancieux dans nos rangs! Ces idéologues sont capables d'inventer des ''mythes soréliens'' à la pelle; ils se pratiquent avec la ''déconstruction'', une méthode de plagiat renversé et de verbosité obscurantiste, cultivée comme telle, au demeurant aussi vielle que les rabbins et sans doute antérieure à ces ''spécialistes'' de la chose, méthode à laquelle un Derrida n'a ajouté que ses fausses prétentions à la profondeur (''descends, descend, scaphandrier'' … ''dans les profondeurs du vide'' … etc. ….) Dixit Spinoza:''Les rabbins, en effet, délirent complètement. Quand aux commentateurs que j'ai lus, ils rêvent, forgent des explications et finissent par corrompre la langue elle-même'' Tractatus theologico-politicus ou Autorités théologique et politique, Œuvres complètes, La Pléiade, p 756) Aussi au diable l'Epopée de Gilgamesh, original plagié de l'Ancien Testament (plagiat conscient dès l'origine et toujours soigneusement entretenu puisque des fragments de l'Epopée en sumérien furent retrouvés à Qumram et que l'Epopée elle-même fut traduite en anglais dès les années 1830, voir Jean Bottéro)! Au diable le monothéisme d'Akhenaton et celui perceptible dans la mythologie de la Perse antique derrière la figure de Zoroastre. Au diable aussi le monothéisme éthique et laïque qui distingue déjà le Bien du Bon dans une tradition qui va des temples égyptiens - dont Héliopolis - à Pythagore, et de lui à Socrate et à Platon via la Calabre, permettant ainsi la relecture critique de l'Iliade et l'Odyssée par le questionnement du comportement parfois scabreux attribué aux entités divines. Au diable le Roi Sargon, original plagié de la figure narrative typique de Moïse! Au diable le Code Ammourabi, original plagié du Lévitique! Au diable les Douze Tables de la Loi Romaine et leur origine indo-européenne, réduites à deux! Au diable, la Sibylle romaine substituée par une pseudo-Sibylle biblique prêchant la destruction de l'empire romain à grand renfort d'obscurantisme! Au diable la théorie essentielle du salut séculaire par les hommes eux-mêmes inspirés par un "paraclet" (ou si l'on veut par la Conscience collective, seul vrai temple immanent, antithétique aux croisades voulues par les banquiers juifs, par Saint Bernard et ses Templiers et par tous leurs maîtres séculiers et religieux couronnés); cette théorie du salut séculier qui avait été proposée par Joachim de Flore, fut abondamment plagiée et inversée par l'élaboration militaro-croisée et obscurantiste interminable de la Kabbale et de ses ''sekkhina'' parfois démoniaques, souvent en lieu et place de la tradition biblique orale chère à Scholem, plus compatible avec les mémoires et les spiritualités des autres peuples! Au diable l'herméneutique de Ibn Ezra et de Spinoza! Au diable les avancées théoriques émancipatrices de Vico, Kant, Hegel, Feuerbach et Marx. Tous ces Grands et Petits Frères modernes, plus ou moins bien circoncis, se prennent pour le sel de la Terre. De là les cycles d'aridité criminelle et de conflits liés à leur exclusivisme persistant. Les ''conflits de civilisation'' prêchés aujourd'hui sont bien de cette même farine.

Critique des inepties calculées relatives à la BCE.

En guise de conclusion, je propose de revenir sur la dénonciation apparente par ces pitres de la BCE, objet du premier chapitre de mon Livre III, une blague à analyser désormais du point de vue de la fable Les animaux malades de la peste du grand précurseur libertaire La Fontaine. La dénonciation de ce ''mythe sorélien'' joue constamment sur l'ignorance générale des mécanismes monétaires (en fait, comme je le montre, les plus ignorants restent les banquiers centraux. Ces gens ne savent même pas ce qu'est le ou les phénomènes donnés génériquement comme ''inflation-s''. (voir ''Notes du 28 octobre 2005'' de mon Livre III.) Ils craignent la ''déflation'' en s'efforçant d'oublier que le problème principal actuel est une variante de la surproduction et de la sous-consommation, tendance lourde qui, à terme, enterrera le capitalisme comme mode de production; ils s'en accommoderaient pourtant avec joie si la déflation des prix se bornait à être le moteur de la ''wal-martyrisation'' (leur nouveau mais vain Repeal of the Corn Laws) ce qui hâterait leur pathologique course-désir vers la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage, qui est censée produire l'admiration béate des ''pauvres'' pour leurs ''maîtres'' auréolés de leur nouveau credo (en l'occurrence de leur Shoah exclusiviste établie comme autel laïque pour les Gentils sommés d'oublier leur Résistance anti-exclusiviste et leurs propres morts), mais toujours armés de leurs ''Marteaux nietzschéens''. Autrement dit ces gens cherchent effrontément à vouloir imposer l'admiration publique pour eux-mêmes. On retiendra leurs provocations et leur arrogance (par exemple en cherchant à imposer leurs improbables ''racines'' juives à l'Europe, le hold-up de la mémoire historique servant à contrôler le présent et le futur pour ces apologues des ''narrations''. La vérité est que le christianisme se purgea dès le départ de ses racines juives, que les juifs choisissant de vivre dans des ghettos la ''séparation'', déjà, une pratique facile à retracer jusque dans les exceptions demandées du droit romain sous l'empire - furent toujours ultra-minoritaires; on retiendra enfin que les racines musulmanes de l'Europe, via la Première et la Seconde Renaissance, furent bien plus universalistes et fondamentales pour l'Europe qu'on ne le dit aujourd'hui, à l'heure où l'on donne la parole sans contradicteurs à de vulgaires Huntington et des B. Lewis, voire des Alain Bauer, sinon à des Kristol, des Kagan et tant d'autres scribouilleurs de cette formation! Il faut croire que l'antériorité de ces ''racines'' (Adam en lieu et place de Darwin et de la théorie de l'évolution moderne) a pour but de leur conférer gratuitement un rôle d'inquisiteurs-justiciers-moralistes auto-sélectionnés. Droit d'aînesse, Grands frères, Petits frères et autres fadaises pathologiques de ce genre … Soulignons en passant que le grand apport de l'Islam à la civilisation humaine fut de décréter la fin du millénarisme, la fin de l'attente du retour du Premier ou du Second Messie; c'est ce que les judéo-chrétiens et les philosémite nietzschéens attachés à leur pouvoir et à leur influence théocratiques (religieux et temporels), ne peuvent pas pardonner, non plus que la laïcité, acquis civilisationnel que, de façon suicidaire, ils aimeraient traiter telle ''une idéologie comme une autre''! Ces gens ne soupçonnent pas leur propre indifférence démographique ni, via la Loi des grands nombres, leur insondable insignifiance spirituelle et intellectuelle relative, que les plagiats inversés et les narrations présomptueuses déjà cités ne sauraient d'ailleurs effacer. Pour notre part, nous exigeons simplement et sereinement l'application de la loi républicaine et celle des déclarations universelles de droits, qui ne comptent ni les rabbins, ni Hertzl, ni même le Pape comme pères constituants, en particulier celles issues de la Résistance. Ces exigences portent également sur la ferme condamnation des lubies théocratiques dans l'espace public et de la perpétuation des inégalités sociales (ce qui devrait inclure punition et réparation pour plagiats et autres avanies du genre, perpétrés par ces pitres contre d'autres citoyens de plein droit, en tablant sur l'assurance de l'impunité selon leur logique exclusiviste … et aujourd'hui ouvertement atlantiste.)

Ces gens n'ont rien compris à ce qui se passe en Palestine, au Liban ou au Moyen-Orient en général. Mais ils s'efforcèrent aussi, par habitude, d'oublier Stalingrad pour mieux réhabiliter leur exclusivisme, ce qui leur permis de remettre crapuleusement Nietzsche, Heidegger et compagnie à la mode … après Céline et quelques autres. Toujours, indécrottablement, le même ''voyage au bout de la nuit''. (voir la section Racisme-Fascisme-Exclusivisme de mon site) Ne se font-ils pas, de façon récurrente, les apologues fascinés de ces atavismes sociaux qui ravalent l'analyse scientifique de l'''argent'' à la psychologie primitive et mystifiante d'un Georg Simmel, du moins pour ceux qui ne font pas encore la différence entre ''équivalent général (argent, unité de compte) et ''équivalent universel'' (c'est-à-dire, la valeur de la force de travail, seul étalon de mesure permettant d'évaluer entre elles des marchandises diverses.) Les Black, Merton, Scholes, Madoff et tant d'autres de cette même farine ne sont pas sui generis!

Tous ces discours creux contre l'épouvantail facile de la BCE n'ont qu'un seul objectif: faire oublier aux travailleuses et aux travailleurs les responsabilités réelles et prépondérantes du pouvoir politique en matière de politique monétaire, économique et fiscale, en se défaussant sur l'"indépendance" de la BCE. Cette indépendance est pourtant partielle, car soumise à des critères émanant de la politique, tels la comptabilité nationale et d'entreprise - qui aujourd'hui, marginalisme oblige, occulte de façon suicidaire le rôle de la ''plus-value sociale'' -, la définition politique des agrégats monétaires et des outils de mesure des processus inflationnistes ou déflationnistes, ainsi que les Critères de Maastricht revus par le Pacte de Stabilité et de Croissance. Une preuve entre toute: certains affirment aujourd'hui que la crise imposerait la levée ou l'assouplissement des Critères de Maastricht; or, du point de vue du 3% de déficit et du 60 % de dette, le laxisme est déjà à l'œuvre depuis ma dénonciation (voir notes ) Cependant, qui ne voit pas que le plan de sauvetage de Sarkozy qui se chiffra à 26 milliards d'euros, ne produirait pas un tel déséquilibre des comptes sans le bouclier fiscal et sans les exonérations d'impôt pour le patronat, pas plus qu'il ne justifierait une dette atteignant déjà 78 % du PIB mais toujours en hausse? Sans compter, que ces plans de sauvetage n'ont pas enrayé la crise, pas plus qu'ils n'ont permis aux banques de lâcher du lest en ce qui concerne le crédit. Il aurait fallu purger les banques puis les nationaliser pour un euro symbolique, afin de les recapitaliser; une telle politique, à travers, le ratio prudentiel aurait permis de relancer la croissance tout en coûtant moins beaucoup cher au Trésor public… Il est vrai que trop de ''socialistes'' ne conçoivent pas qu'il existe d'autres voies économiquement plus prometteuses que celle visant à renflouer des banques privées voire, des Madoff et Cie avec de l'argent public, aux frais du contribuable, alors que la théorie marxiste et le bon sens commun enseignent qu'il s'agit-là d'un véritable Tonneau des Danaïdes! Pour ce qui est de l'''inflation'', les incohérences de l'économie ''mainstream'' sont aujourd'hui patentes: Trichet le sait bien qui gère l'euro en tenant surtout compte de son rapport au dollar (et donc aussi au pétrole et aux matières premières encore principalement dénominées en dollar américain…) Quant aux Chinois, ils ont vite compris qu'ils leur fallait craindre la dépréciation planifiée de leurs avoirs investis dans les Bons du Trésor US, comme dans Fannie Mae et Freddie Mac ou AIG, une dépréciation à ne pas confondre avec une quelconque hyperinflation loufoque sortie du chapeau par reflex sans tenir compte des changements structurels intervenus dans le cadre socio-économique global qui excluent toute répétition à l'identique, imposant au contraire de nouvelles ''médiations'' monétaires. De fait, les Autorités chinoise pourraient aisément casser cette dépréciation planifiée en cessant d'acheter du dollar pendant un mois ou deux, ce qui forcerait la Fed à relever ses taux. Ils démontrent une grande subtilité en diversifiant leur panier monétaire, tout en relançant leur propre croissance interne sans cesser de soutenir une éventuelle reprise américaine. Rien n'empêche pourtant que les agences de cotation chinoises ne soient plus sévères dans l'évaluation des risques, car une telle information permettrait de préserver préventivement les institutions chinoises investies à l'étranger, autant que les institutions asiatiques. Le feedback sur la Fed et le Trésor US se ferait alors de façon ferme mais sans a coup. (Sur l'ineptie de l'hyperinflation voir http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/03/14/le-poisson-rouge-et-l-hyperinflation-par-pierre-antoine-delhommais_1167976_0.html Mon Commentaire rapide à article est reproduit dans les notes ci-dessous.)

Concernant le rôle crucial de la ''plus-value sociale'' dans la productivité microéconomique et la compétitivité macro-économique structurelles, répétons ici l'exemple typique d'un régime de santé privé américain gaspillant 16 % du PIB en laissant 47 millions de personne sans couverture médicale, alors que le régime public européen moyen d'accès universel coûte seulement autour de 10 %. Notons qu'il coûterait beaucoup moins cher et serait bien plus efficace si les interventions chirurgicales les moins risquées n'étaient pas systématiquement transférées sur fonds publics à concurrence de 80 %, voire plus, vers les cliniques privées! Ou encore si les médecins cessaient d'être payés à l'acte ou même si le numerus clausus était supprimé afin de donner libre cours au '' marché '', ou mieux encore, à une planification plus socialement orientée, en ce qui concerne l'accès à cette profession spécifique; ou encore, si la production de médicaments avec sa filière machines, instruments de diagnostique etc. était totalement socialisée… Or, malgré ces faits massues ne s'acharne-t-on pas, avec l'aide des technocrates surnuméraires et surpayés de l'UE, à nous imposer petit à petit le désastreux modèle américain, tout en prévoyant la semaine de 48, 60, 65, voire 72 heures précaires et par intermittence pour le prolétariat? (Lafargue et Guesde avaient déjà illustré les ravages physiologiques d'une journée de travail supérieure à 8 heures … (v. www.gallica.bnf.fr) On sait que les travailleurs meurent aujourd'hui sept (7) années en moyenne avant les cadres. Il est vrai que Lafargue, outre qu'il était un très grand théoricien marxiste, était également médecin et soucieux de la santé des ses patients.) Sans vouloir m'en prendre à la médecine moderne ou bien à la recherche médicale, il importe de noter que l'économie politique progressiste contribua fortement à l'amélioration de la santé, de la longévité et du niveau de vie des citoyens (voir par exemple les statistiques de Jean Fourastié, ce qui permet de comprendre par exemple sans sarcasme en quoi ''Mao était un grand cuisinier'' etc.) Ici comme ailleurs l'organisation sociale importe. Le même argument peut être fait pour les régimes de retraite et ainsi de suite pour tous les domaines susceptibles d'être mutualisés, comme le prouvent magistralement les quasi-faillites de GM et de Chrysler, en attendant GE et tant d'autres grandes corporations ''transnationales'', grevées par leurs régimes privés.

La vérité est que statutairement la BCE contrôle seule ses taux d'intérêt directeurs, mais partage avec le pouvoir politique l'autorité pour l'établissement du taux de change. Par ses taux directeurs, la BCE tente de contrôler tant bien que mal l'amplitude de ses agrégats monétaires M1, M2 et M3 ainsi que les sous-agrégats. Elle le fait plutôt mal, vu la fonction de production marginaliste qui informe sa théorie, et plus encore les statistiques qu'elle utilise sous couvert de rigueur empirique: ''empirisme baconien'' quand tu nous tiens, dirait Koyr9… En réalité, comme je le montre dans mon essai Les conséquences socio-économiques de Volcker, Reagan et Cie et dans mon Tous ensemble, puis dans mon Livre III, ce qui informe sa pratique, plus encore que sa théorie, c'est le monétarisme pragmatique issu de la contre-réforme volckéro-reaganienne de 1979-1981. En résumé, dans le cadre de la déréglementation et de la privatisation mur à mur, il s'agit d'abuser de la politique monétaire pour piloter l'économie, parallèlement au désengagement d'un Etat capitaliste abandonnant ses velléités keynésiennes d'intervention, qui visaient à soutenir la demande effective. En outre, pour les Usa, en guerre commerciale contre tous leurs rivaux potentiels, il s'agissait également d'enterrer le régime Bretton Woods qui liait le dollar à l'or, afin de donner tout libre cours à leur planche à billet et à leur économie spéculative. Désormais, avec le monétarisme, c'est la politique de l'offre la plus éhontée qui tient le haut du pavé. Et pourtant Marx avait déjà donné une critique définitive de la présupposition initiale de J-B Say selon laquelle "l'offre crée sa propre demande"; Walras tenta ensuite de mathématiser cette proposition en affirmant qu'il faut d'abord offrir pour demander, ce qui lui attira les remontrances de son père Auguste Walras faisant valoir l'importance de l' ''économie sociale'' dans la détermination des objectifs économiques prétendument analysés par la ''science économique''. A ces critiques paternelles s'ajoutent maintenant la critique définitive offerte par mon Livre III qui réhabilite le concept fondamental de l'économie politique classique et de sa critique marxiste, à savoir la ''demande sociale'' de Marx; cette dernière repose sur la Loi de la valeur dûment réintégrée dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie.

A l'origine, il s'agissait pour les monétaristes politiques de contrôler la ''stagflation ''; aujourd'hui, il s'agit, avec l'aide du libre-échange régional et des Cycles globaux de libéralisation négociés au sein de l'OMC, de globaliser la fonction de production bidon de Samuelson-Solow dans l'espoir de faire baisser globalement les coûts salariaux, hardiment confondus avec les coûts de production. Or, contrairement aux prétentions néolibérales monétaristes suicidaires, ces derniers baissent surtout par la mise en oeuvre et le contrôle collectif de la "plus-value sociale", autrement dit par la mutualisation-collectivisation des coûts de production dépassant le cadre strict d'une seule entreprise ... Dans les deux cas, le laxisme dans la gestion de M3 s'impose, l'essentiel du château de cartes spéculatif étant évacué hors bilan, hors du champ de vision des radars des banques centrales et des banques et quasi-banques privées elles-mêmes (i.e. la spéculation dont l'ampleur se révélera vraiment avec la crise du bath et de rouble, puis avec les frasques à répétition de ''maestro'' Greenspan encore en liberté!-, à savoir: l'exubérant P/E ratio de la New Economy; le House Effect et la fin de la supposée ''double taxation'' des dividendes, pour en arriver finalement à la crise actuelle et aux frasques supplémentaires de Paulson-Bernanke-Geithner, déjà analysées dans Credit without collateral et dans The Fed and the Treasury, disponibles dans la section Commentaires d'actualit9 de mon site. Il suffira de rappeler ici que Paulson eut le culot caractéristique, ou chutzpah, de proposer comme remède à la crise en mars 2008 un rapport concocté en mars 2007! Ce qui signifie que pour le Secrétaire au Trésor Paulson et Cie., dans un monde où selon la BRI (11) 15 trillions de contrats tangibles supportent 58 trillions de CDS et 596 trillions de OTC, il fallait encore éliminer entièrement le ratio prudentiel (ou Ratio Cooke-McDonough n'est-ce pas?), dans l'espoir de sauver le dollar comme principale monnaie de réserve internationale, tout en opérant le sauvetage de nombre de banques et quasi-banques (toutes ''universelles'', voire cosmopolites, cela va de soi) ayant pratiqué des ratios de 30 ou 40 pour 1, du moins si l'on se borne à ne considérer que les activités comprises dans les bilans, alors que le ratio ''prudentiel'' envisagé par la BRI dans son Accord dit de Bâle II, conseillait de s'en tenir à un rapport de 8 pour 1!!! )

Rien de tel d'ailleurs que l'étranglement de l'agrégat M1, correspondant grosso modo à la masse salariale compte tenu des rotations, pour faire rendre gorge au pouvoir d'achat des salaires sans devoir recourir à une baisse nominale politiquement incorrecte e syndicalement risquée. (Tous les travailleurs connaissent ce stratagème parfaitement bien puisque sur leurs fiches de paie ceci pris la forme de la fin de l'indexation des salaires sur l'inflation réelle, soit la fin de la clause Cola aux USA, de la ''scala mobile'' en Italie, et ainsi de suite, toujours selon la même logique de grugement lent mais efficace du pouvoir d'achat par l'inflation résiduelle et par le drainage fiscal ou ''fiscal drag''.) Tout le monde comprend aisément que cette manoeuvre produit ses effets avec plus de célérité encore lorsque la politique fiscale néolibérale (flat tax reaganienne, bouclier fiscal, etc.) marche en tandem avec cette politique monétariste pratiquée en lieu et place d'une politique monétaire rationnelle. Le monétarisme est la perversion suprême de la politique monétaire. Cette dernière, sans sombrer dans le laxisme à la Modigliani, tiendrait compte de ce que dans Tous ensemble j'ai appelé l' ''inflation civilisée'', c'est-à-dire celle qui est strictement liée au soutien de l'Armée de réserve causant ainsi un écart entre masse salariale réelle et masse salariale formelle qu'il faut ensuite corriger par les prix constants (chaîne Fischer, équilibre valeur etc...). En définitive, cette inflation civilisée doit ensuite être résorbée par le retour au plein-emploi (RTT etc.), non une quelconque ''médiation'' inflationniste permanente accomplie aux dépens de la masse salariale via M1. Le laxisme à la Modigliani (5 à 7 % d'inflation et plus) fut pratiqué par la Banque d'Angleterre hors Eurozone mais au sein de l'EU, et par l'Irlande au sein de l'Eurozone. Dans les deux cas ce laxisme, allié à d'onéreuses incitations fiscales bénéficiant le capital court-termiste, fut possible par l'exportation vers les USA et vers l'Europe de cette inflation supérieure au seuil de 3 % imposé par Maastricht ainsi qu'au Seuil de 2 % imposé unilatéralement par la BCE. On voulait par ce biais favoriser leur intégration européenne, mais ce fut de la mauvaise façon. Les solutions de facilité sont toujours les pires. Il en va de même pour la rengaine convenue de la baisse des taux d'intérêt (pourtant aujourd'hui à 1% et compensé par le prix du pétrole etc. !!!). Car cette baisse demandée en chœur par tant de pitres permettrait de continuer la gabegie budgétaire et économique actuelle en faveur des plus riches en lâchant un peu de lest pour la survie de la majorité … tout en apparaissant condamner le gros méchant loup incarné génériquement par la ''banque centrale'' ! (Jadis les travailleuses et les travailleurs plus avertis chantaient:'' Ohé, ohé! Pompidou! Pompidou, navigue sur nos sous!'' Mais ils faisaient référence au Président de la République en rupture avec le gaullisme social, non pas au Major de promotion entré chez Rothschild puis à la Banque de France …)

Avec le monétarisme, les bases structurelles de la Nouvelle Economie (financière, intangible, immatérielle etc. … ne se résumant donc pas uniquement aux New Techs) étaient ainsi posées: l'argent produirait de l'argent, dans une logique pyramidale phagocytant les richesses réelles. La déréglementation du secteur public, la déréglementation financière et le Big Bang boursier, alliés au régime des changes flottants, permettaient l'explosion des dérivés financiers et la dominance de ce capital sur les autres fractions du capital, y compris sur le capital productif national et international, via les equity funds et leurs dévastateurs profits à court terme. Comme si la razzia pouvait être la forme viable d'un quelconque mode de production! On ne manquera pas de répéter ici qu'en réalité le pouvoir politique, et non les banques centrales, contrôle aussi bien la définition des variables statistiques, que les critères encadrant le travail de la BCE (dont ceux de Maastricht); surtout, c'est le pouvoir politique qui contrôle la fiscalité directe et indirecte, autant que la politique budgétaire choisie.

Accuser la BCE de tous les maux revient donc en s'en prendre prudemment à l'âne plutôt qu'au roi des animaux et à sa cour de carnassiers cosmopolites. Ensuite, cela coule de source, on approuvera tacitement ou ouvertement le sauvetage des banques comme une action inévitable, on prêchera simultanément les vertus salvatrices du ''salaire'' ''minimum annuel garanti'' au niveau européen. Car travailler comme des brutes pour le compte d'autrui sans accès aux richesses produites, c'est tout de même mieux que l'invraisemblable ''oisiveté'' découlant des 35 heures (précepte moral rigoureux que ni Seillière, ni Parisot, ni l'hyper-agité Sarkozy ne s'aviseraient à s'imposer à eux-mêmes dans leurs propres boîtes aux côtés de leurs travailleurs …)

Quoiqu'il en soit, l'injection de liquidités par les Banques Centrales, et surtout les plans de sauvetage des banques et entreprises privées, sans aucune contrepartie pour les travailleurs et pour l'Etat, ne sont pas des actions gratuites: elles sont très exactement financées par l'endettement public ensuite mis à la charge du contribuable, une sorte de provisionnement pour dette à grande échelle. Ainsi la dette fédérale US explosa de 40 % du PIB à 70 % du PIB et ce n'est qu'un début; pour la dette des entreprises et celle des ménages c'est encore pire (voir note (9) op. citée): le déficit budgétaire américain atteint déjà 12 % du PIB; or, à une balance commerciale en déficit chronique s'ajoute désormais une balance des paiements déficitaire évaluée à 6% du PIB, preuve que les problèmes sont bien structurels et non simplement passagers. En France, le président Chirac avait hérité du gouvernement de la gauche plurielle d'une dette nationale respectueuse du critère afférant de Maastricht, puisqu'elle était évaluée à 59 % du PIB avec un ''trou de la Sécu'' pratiquement résorbé, mais vite redevenu béant avec la hausse des émoluments des médecins et la libéralisation rampante de l'hôpital décidées par la droite dès son retour au pouvoir. Avec Sarkozy cela est bien pire puisque son bouclier fiscal est imposé simultan9ment avec le sabotage masochiste des 35 heures, les plans de ''sauvetage'' des banques et des entreprises privées, sans aucune contrepartie ni pour l'Etat ni pour les travailleurs: Ainsi la dette nationale est déjà estimée progresser vers des sommets supérieurs à 80 % du PIB, ce qui n'empêche pas Sarkozy et son gouvernement d'envisager combler ces déficits en revoyant à la hausse l'âge de la retraite.(12) On notera que cette dérive était déjà prévue dans mon Livre III, et résumée de nouveau dans la Note 3 p 117 de mon Livre III, dans laquelle je soulignais une fois encore la stratégie laxiste de la droite servant généreusement ses classes de référence, en sachant pertinemment qu'en cas d'alternance politique, les médias, les économistes de régime ou simplement ''mainstream'', ainsi que l'UE et nombres de socialistes (!) exigeront unanimement de la gauche des plans d'austérité, devant être unilatéralement imposés aux travailleuses et aux travailleurs afin de rentrer rapidement dans les normes, sans jamais exiger le retour à une fiscalité républicaine progressive, ni le transfert à l'Etat des banques et des entreprises ayant reçu des aides gouvernementales. De la sorte, la hiérarchie inégalitaire est maintenue, voire aggravée selon les circonstances, si bien que la gauche se voit attribuer le rôle de légitimation de ces dérives tout autant que le devoir d'en éponger les coûts, sous couvert de rationalité économique (bien pensante)! Le système est bien rodé, il jouit de la supervision de maçonneries aujourd'hui dévoyées, mais il commence néanmoins à vaciller dans ses fondements. A chacun les siens, n'est-ce pas? Pathétiques bas clergés, va!

J'avais pour ma part demandé la mise en faillite immédiate des banques privées, leur rachat pour un euro symbolique et leur recapitalisation immédiate par l'Etat, afin de sauver les épargnes des ménages, tout en permettant le financement contre-cyclique du crédit des entreprises, des commerces et des grands travaux d'infrastructure, le tout dans le cadre de l'imposition d'une nouvelle définition de l'anti-dumping qui aurait recadré les 35 heures et le plein-emploi national, tout en rétablissant la fiscalité progressive républicaine, contributions sociales comprises. Avec la mise en oeuvre du ratio prudentiel, un (1) milliard de mise initiale dans les banques nationalisées, après leur nécessaire faillite, devenait 8 milliards de prêts immédiatement disponibles pour l'emploi et pour les investissements productifs et infrastructurels, sans risque de monétisation. Un tel plan anti-crise aurait permis la purge nécessaire de la spéculation accumulée depuis toutes ces années. Mieux, il aurait coûté plusieurs fois moins cher que la gabegie cosmopolite actuelle, et surtout, cette manière de confronter la crise n'aurait pas ajouté l'injustice d'une dette nationale en hausse exponentielle - qui devra fatalement être remboursée par le prolétariat au prix de nouveaux plans d'austérité et de nouveaux et indécents "travailler plus" -, à l'injustice obscène du sauvetage de banques et de banquiers privés ne sachant toujours pas re-cloisonner leur secteur, ni respecter le ratio prudentiel, ni calculer le risque; pour ne pas mentionner l'urgence de mettre en place la formalisation, la traçabilité et l'imposition des dérivés financiers, une nouvelle régulation qui s'impose, comme le comprend nul autre que M. de Larosière (voir note (10) op. citée) Cette stratégie pouvait être aisément appliquée à l'échelle inter-nationale, avec un minimum de coordination, en particulier par l'effacement mutuel des ''jeux d'écriture'' que sont au fond ces contrats spéculatifs dans leur très grande majorité. Le FMI y aurait trouvé un rôle légitime de surveillance et de coordination, alors qu'aujourd'hui il en profite pour imposer à l'Europe de l'Est des ''conditionnalités'' et des plans d'austérités dont l'Amérique latine a heureusement su se débarrasser à temps! Le capitalisme philosémite nietzschéen mange ses petits comme les crocodiles des légendes antiques; reste à savoir si les peuples de l'Est, qui appréciaient les droits sociaux dont ils jouissaient collectivement en régime socialiste, accepteront de se faire gober tout rond, sans se rebeller pour réinventer, de concert avec leurs camarades de l'Ouest, un authentique "socialisme à visage humain", capable de se débarrasser pour toujours de cette épaisse lie de l'exploitation de l'Homme par l'Homme, de nouveau offerte en version philosémite nietzschéenne comme dans les années 1920 et 1930.

Réformisme révolutionnaire, Europe sociale et Europe des Nations (recadrer les choses surtout vis-à-vis du PS)

La revendication d'une Europe sociale fondée sur l'Europe des nations s'impose aujourd'hui avec force (voir les articles pertinents dans la Section Economie Politique Internationale de mon site) Dans cette Europe sociale, les ratios Cooke-McDonough seraient ajustés nationalement tout en étant coordonnés par la BCE; les services publics rendus par des entreprises publiques fondées sur la rentabilité à long terme, ainsi que les services sociaux d'accès universels seraient garantis au niveau national, mais harmonisés rapidement par le haut au sein de l'UE, par l'adoption d'une Coordination économique européenne (si on préfère par une Commission au Plan européenne). Il n'est nul besoin de privatiser les entreprises publiques nationales pour répondre à des besoins européens: il suffirait, en effet, de décider les fonctions supranationales à remplir, puis de faire entrer les entreprises publiques nationales intéressées dans un consortium fonctionnel public européen; la rentabilité demeurerait à long terme, les prix resteraient stables de même que l'emploi, et l'accès des usagers serait garanti. Le même type de coopération de caractère public pourrait alors être projeté au niveau mondial par le bais de joint-ventures, ce qui permettrait le décollage économique plus rapide des pays en voie de développement, donc une meilleure exportation pour les pays européens évaluée sur l' ''échelle mondiale de la valeur ajoutée''. Car à quoi bon construire des TGV et autres ensemble-produits complexes si l'interdépendance globale asymétrique ruine systématiquement les périphéries nationales et étrangères? Ces consortiums et joint-ventures fonctionnels représenteraient une option gagnant-gagnant, puisque chaque partenaire retirerait des bénéfices au prorata de sa mise, en décidant seul de ses propres priorités nationales, mais en éliminant tout risque de contrôle étranger. A la différence du seul Ecofin, la Coordination économique européenne reposerait avant tout sur une planification indicative et incitative européenne, selon les compétences de chaque niveau impliqué. Il serait alors loisible de tirer un meilleur parti des Fonds structurels, de la PAC et des ''coopérations renforcées'', tout autant que des initiatives contre-cycliques nécessaires en temps de crise. Cette harmonisation par le haut concernerait forcément le Code du travail et les droits acquis des travailleurs au niveau national. Ce principe d'harmonisation européenne par le haut, qui permettrait le droit de retrait (l'opting out) chaque fois que seraient en cause des droits nationaux supérieurs, devrait s'appliquer à l'ensemble des protections juridiques des droits des citoyens, ne serait-ce que pour concilier le droit souverain des peuples, qui est à la base de leur constitution nationale respective, avec sa dévolution partielle mais croissante en faveur des instances européennes. Ce dispositif de retrait allié à l'émulation européenne qualitative nous éviterait les avanies prévisibles en cas d'adoption, au niveau européen, de la règle majoritaire; sous prétexte de faire avancer l'Europe, cette règle, malencontreusement favorisée par le PS, est l'ennemie de l'Europe des nations, car antithétique à une construction harmonieuse de la communauté ''politique''; mieux vaut prêcher par l'exemple, grâce au droit de retrait compatible avec la philosophie des cercles concentriques. En autre, ce droit de retrait non paralysant pour les Etats qui désireraient aller de l'avant avec certains de leurs projets, serait compatible avec une représentation proportionnelle à la population au Parlement de Strasbourg, ce dernier pouvant alors être constitué démocratiquement sur la base de deux Exécutifs (Conseil de l'Europe et Parlement (la Commission, élue agissant alors comme Conseil des ministres) selon la division des pouvoirs (compétences exclusives nationales ou supranationales ou compétences partagées.) Je crains que trop de gens rejettent cette option justement parce qu'elle rendrait l'Europe des nations cohérente et démocratique, alors que leur projet demeure la construction d'une Europe censitaire des gros actionnaires capitalistes néolibéraux, qui rêvent de hâter le dépérissement des Etats-Nations, siège de la souveraineté des peuples, pour les substituer par leur propre ''gouvernance globale privée.'', voire, par leur privatisation de la défense en faveur de troupes mercenaires. Autrement quel sens aurait la construction d'un ''marché unique'' sans ''préférence communautaire'', mais totalement ouvert au libre-échange global, ce qui rend fatalement l'OMC plus pertinente que la Commission de Bruxelles, dont les directives finissent par incarner la logique globalisante de la première, plutôt qu'une idée cohérente de la construction européenne comme telle.

En ce qui concerne plus spécifiquement le Smic, tous ceux qui désirent réellement l'équité salariale et sociale au sein de l'UE, comprendront que cette manière de concevoir l'Europe sociale à partir de l'Europe des nations éviterait alors l'épouvantable écueil selon lequel chaque nation gérerait son propre niveau de pauvreté, alors que la ''fonction de production'' néolibérale vise le niveau physiologique à l'échelle mondiale: la gestion nationale du Smic allant de pair avec sa coordination communautaire aurait pour objectif final le passage ordonné à un Smic européen uniforme égal au Smic national le plus élevé; ce dernier correspondrait au maximum possible au sein de la Communauté qui serait strictement donné, selon les époques reproductives, par la productivité et la compétitivité de la Formation sociale Européenne au sein de l'Economie Mondiale Capitaliste en transition vers une Division Internationale du Travail plus équitable, ce qui normalement devrait pousser vers un contrôle collectif accru de la "plus-value sociale". Bien entendu, ceci suppose l'adoption d'une nouvelle définition de l'anti-dumping à l'OMC, mais également, sous une autre forme, au sein même de l'UE conçue comme Europe des nations: au minimum ici chaque Etat devra pouvoir défendre le plein-emploi chez lui (contrôle du capital direct et indirect, gestion des inflows et outflows du capital, défense du secteur public etc).

En effet, le "marché unique" européen, la liberté du capital au sein de la Communauté économique européenne en transition vers une communauté politique de plein droit, doit être atteint dans le respect du plein-emploi à temps plein et celui de la protection sociale universelle. Vouloir soumettre l'UE à la "concurrence libre et non faussée" néolibérale, tant au plan interne que global, n'est qu'une affreuse contradiction théorique qui revient à nier la construction européenne. C'est d'ailleurs ainsi que les ennemis philosémites nietzschéens impériaux la conçoivent de préférence. En leur temps, l'interventionnisme keynésien et "l'économie sociale de marché" allemande étaient aussi fondés sur la libre concurrence et sur la propriété privée, quoique refusant de tout abandonner aux "esprits animaux" de la marchandisation mur à mur, refus partiel s'incarnant en particulier dans la reconnaissance du rôle régulateur de la ''plus-value sociale'' sous la forme, à l'époque, du soutien étatique à la demande effective et à l'investissement productif selon des barèmes de rentabilité à long terme...

Conclusion

FEU SUR LE QUARTIER GENERAL! Avec l'hégémonie de la Section Kriegel (au sens large de section philosémite nietzschéenne) depuis 1991, le PCF s'est lentement mais sûrement délité. Pour sauver le Pcf, ce prestigieux Parti communiste français issu de la Commune et de la Révolution d'Octobre, pour préserver de réelles perspectives de gauche aux prochaines élections présidentielle et législatives, il faut savoir bousculer la vénérable maison, aujourd'hui tombée dans de mauvaises mains. Le Parti communiste ne peut se sentir subalterne à aucune autre formation politique ou maçonnique, puisqu'il parle au nom du prolétariat dont il est directement issu. Il importe donc d'infliger une défaite mémorable aux candidat-e-s du Front de gauche aux prochaines élections européennes: à l'encontre d'un Lampedusa, nous affirmons qu' ''il faut savoir faire table rase du présent pour que tout change, dans le respect critique de notre passé''. L'objectif doit donc être zéro élu-e-s pour ce Front de gauche mystifiant et transitoire. L'abstention reste un vote effectif pour la droite. Il conviendrait donc de reporter massivement son vote stratégique vers Lutte Ouvrière et vers le NPA durant les prochaines élections européennes. Les socialistes et les autres voteront aussi, sans doute massivement, contre la droite du tandem Sarkozy-Fillion.

Unité communiste préalable: Alliance de classes, Programme commun ou opposition dure.

Que l'on ne se méprenne pas sur ma position. Si je n'exclus pas en d'autres circonstances le recours à la révolution bolchevique, en ce qui concerne l'UE, je reste pour l'heure attaché à la voie pacifique vers le socialisme décrite dans mon ''Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme'' (dans la seconde partie de mon Tous ensemble). Cette position fut élaborée ensuite dans la troisième partie de mon Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance, par le biais de la distinction stratégique et tactique entre ''pacte républicain'', ''pacte républicain de gauche'' et ''appui critique''. Je crois que ces stratégies et ces tactiques produisent des résultats plus tangibles lorsque aucun membre d'une alliance ou d'une coalition n'est mis dans une situation subalterne. Le programme de Mme Aubry tel qu'il peut être lu à travers la contribution au Congrès de Reims etc. (13) me paraissait de bon augure en vue de la négociation formelle et informelle d'un programme commun de la gauche, plus nécessaire que jamais pour défaire cette droite philosémite nietzschéenne, destructrice de tous les principes républicains et de tous les acquis citoyens, socio-économiques et culturels, voire constitutionnels, d'une République née de la Résistance. Mais ce programme (on se reportera aux frasques médiatiques en apparences vides de sens mais décidément réactionnaires de Mme Royal) peut versé à droite de maintes façons et pas uniquement en raison de la démagogie sécuritaire, ou encore à la pseudo-défense des ''biens communs'', à ne pas confondre avec les services publics offerts par des entreprises publiques. (On sait que le concept de ''biens communs'' naquit au sein d'une Unesco traumatisée par Reagan. De sorte que les ''biens communs'' sont un aspect du blairisme; ils diffèrent du tout au tout des services publics rendus par des entreprises publiques, voir Sauvons ce qui peut encore être sauv9 dans la seconde partie de Tous ensemble.) Car dans la logique libériste globale ces "biens communs" doivent être ''garantis'' sur fonds publics à quel niveau et moyennant quelles facturations? par des entreprises privées et déréglementées en conséquence, y compris au niveau local et régional (On se reportera, à ce sujet la reprise balladurienne de la décentralisation a-nationale recherchée par les néolibéraux européens, dont la suppression sans réelles compensations de la Taxe professionnelles n'est qu'un aspect (14) En leur temps Jaurès ou du Conseil National de la Résistance, tous deux assez éloignés dans l'inspiration et la pratique d'un Blum (toujours très atlantiste, avant comme après sa sortie du camp, ce qui est tout de même un monde!) n'hésitaient pas à se réclamer de Marx, du moins dans le domaine socio-économique. Lorsque un Harrod à Oxford s'avisait de dynamiser la Théorie générale de Keynes il le faisait en s'inspirant en partie lui aussi des cycles du capital de Marx et de l'expérience de la planification soviétique. Pour Keynes nous savions déjà le rôle de transmission joué par Sraffa, ancien ami de Gramsci. Il semblerait qu'il faille ajouter l'influence de l'économiste soviétique Feldman (1928) pour Harrod (voir Trattato di economia applicata, Jaca Book, 2007, livre que tout le monde devrait pouvoir lire … en corrigeant pour le concept marxiste de la ''productivité''.(15))

C'est pourquoi, à l'instar de Jaurès et du CNR, les communistes et les anti-capitalistes se réclamant eux aussi de Marx, ne badineront pas sur la question de l'unité communiste préalable à la formation de tout Front de gauche, ou si l'on veut d'une Fédération anti-capitaliste, pouvant négocier un programme commun acceptable avec un PS soucieux de ses classes de référence, mais bien ancré à gauche dans la tradition jaurésienne. Je crois aujourd'hui qu'une Fédération communiste solide permettrait de faire l'économie de la théorie des cercles concentriques internes incarnée dans la succession Fédération communistes, Fédération anti-capitaliste puis programme commun avec le PS. Il y a une contradiction possible entre les deux derniers termes, surtout si l'avant-dernier ne ressemble à rien de bon. La concentration des forces communistes permettrait sans doute de concevoir un programme commun de toute la gauche, articulé autour des axes porteurs communiste et socialiste, la composante verte, sans lui nier son autonomie en rupture avec le dévoiement hulotien, pouvant facilement être intégrée via l'écomarxisme: seule la lutte de classe le dira. Nous savons pourtant que le mini Front de gauche de Mélenchon-Wurtz-Buffet, qui vise futilement à diluer le Pcf dans un magma sans contours précis pour mieux contrecarrer le NPA et LO, nous a déjà fait perdre une occasion précieuse de tester le dispositif aux élections européennes. Ces manœuvres essentiellement électoralistes et subalternes au PS sont l'œuvre de gens qui n'ont pas pris la mesure exacte de la profonde crise structurelle qui se développe sous nos yeux. Cette crise exige que le prolétariat puisse parler haut et fort de sa propre voix. Espérons que la base et les luttes syndicales pousseront dans cette direction unitaire au moins sur le fond. (16)

En l'occurrence, puisque l'autonomie théorique et organisationnelle des communistes effraie les partis traditionnels au plus haut point, force nous est de noter que le timing de M. Mélenchon, se détachant du PS avant même que ne soit réglée la question de sa direction, était parfaitement pathétique. Il est potentiellement très dommageable pour le programme commun de gauche, qui devrait pouvoir être négocié avant la présidentielle et les législatives prochaines entre le PS d'un côté et, de l'autre, les communistes et tous les anti-capitalistes cohérents. Dans une telle éventualité, les demandes communistes et anti-capitalistes devraient être précises, incisives mais limitées, laissant tout l'espace nécessaire au PS face à ses propres électrices et électeurs. Le double tour aux législatives permet ce positionnement - encore que la gauche aura sans doute appris à considérer l'élection présidentielle comme telle avec une plus grande circonspection, sans négliger le fait qu'elle précède de peu les élections législatives. (Cette prudence, qui ne devrait pas exclure le désistement en faveur d'une seule candidate de la gauche à la présidentielle, advenant un bon accord cadre sur le programme commun à présenter aux législatives suivantes, permettrait de ne pas avoir à s'opposer de manière fratricide sur la question d'éventuelle ''primaires'' hégémonisantes, une ineptie toute italo-américaine dont le centre-gauche de Prodi et Cie ont fait les frais; ce qui était parfaitement prévu puisque aucun accord d'arrière-boutique, entre dirigeants incrustés à demeure, ne saurait remplacé la poussée unitaire de la base articulée dans un programme commun.)

Ainsi le programme de Mme Aubry peut être facilement infléchi de façon acceptable pour les communistes afin de permettre le retour et l'achèvement de la mise en oeuvre des 35 heures. De là découlerait le redressement de la fiscalité publique, ainsi que des programmes sociaux dépendant des cotisations salariales; ces derniers comprendraient au premier chef le régime de retraite public devant être stabilisé à 40 années de contribution, puis progressivement redescendu à 37,5 années en tenant compte des travaux pénibles et des besoins de la nouvelle gériatrie moderne, ainsi que l'assurance-chômage universelle, qui devra sans doute être intégrée dans une Loi de la modernisation sociale, dûment révisée pour tenir compte des dangers de la délocalisation spéculative et sauvage. (voir la Note 5 op. citée, de même que les articles sur la réforme des retraites dans la Section Commentaires d'actualit9 de mon site. Selon moi, les salaires ayant perdus quelques 10 à 11 % du PIB en faveur des profits, il suffirait de récupérer 2 % du PIB annuellement (i.e. bon an mal an, autour de 30 à 35 milliards) pour redresser la barque, en particulier pour la mise en œuvre de la RTT générale et les retraites.) Le reste, par exemple le "trou" factice de la Sécu, dépend pour l'essentiel du redressement de la fiscalité générale obtenu par le biais de la RTT et par le retour à un fisc moins régressif. S'impose ensuite la réhabilitation des entreprises publiques contre les empiétements intolérables de Bruxelles et plus encore de la Cour du Luxembourg qui outrepasse trop souvent son mandat; la réhabilitation de l'éducation nationale laïque et de la recherche publique (l'harmonisation européenne doit concerner l'équivalence des diplômes plutôt que l'autonomie des universités, car cette autonomie est en réalité chargée de détruire les curriculums républicains tout en faisant obstacle à la Loi des grands nombres, le fonctionnement républicain et laïque de cette dernière ayant pour but de faire obstacle à la surreprésentation incestueuse et au piston des mêmes groupes déjà surreprésentés. Car la mobilité sociale sans écarts indécents de traitement, acquise par le biais de l'éducation, reste au coeur de la pensée républicaine.

Dans le contexte actuel, en utilisant les possibilités offertes par le ratio prudentiel plutôt que par l'endettement pur et simple, un dossier essentiel pour la gauche concernerait la constitution rapide d'un pôle financier public, y compris la mise en place de Fonds Ouvriers et de Fonds de productivité (voir seconde partie de Tous ensemble) qui ont fait cruellement défaut lors du déclenchement de la présente crise, en réalité plus économique que financière. Ces Fonds Ouvriers seraient abondés par les contributions salariales, mais également, le cas échéant, par une surtaxe transitoire 0 l'importation - en attendant la négociation de la nouvelle définition de l'anti-dumping; ceci permettrait la montée en puissance des Fonds permettant de décaler d'au moins un an le montant correspondant aux recettes des contributions par rapport à celui correspondant aux versements des bénéfices (pensions, assurance-chômage et formation professionnelle etc.); ce qui reviendrait à refonder le régime par répartition sur la base d'un décalage lui permettant d'agir également comme Fonds d'investissement public permettant aux travailleuses et aux travailleurs de contrôler productivement, de manière collective, une partie de la "plus-value sociale" dans le respect des exigences actuarielles les plus rigoureuses. Bien entendu, pour mettre les contributions salariales à l'abri des aléas boursiers, tous les régimes de retraite publics et privés seraient réunis dans ces Fonds Ouvriers, alors que la taxation frapperait d'avantage les investissements spéculatifs à court-terme. Ceci permettrait de changer rapidement la nature de la propriété, vu la rapidité de l'accumulation du capital dans ces Fonds, surtout en période de plein-emploi que ces Fonds ont également pour mission de soutenir structurellement dans un cycle socio-économique pour une fois vertueux. Les bénéfices des investissements publics ou parapublics de ces Fonds permettraient également de concilier les versements différentiels selon l'échelle salariale et les années de contribution, avec la nécessaire équité interprofessionnelle de traitement.

Un autre dossier délicat sur lequel il faudrait avancer, tout en tenant compte de la position du PS au sein de sa propre internationale socialiste, aussi aveugle maintenant qu'avant la crise, concerne l'abandon du Cycle de Doha et son remplacement par la négociation urgente d'une nouvelle définition de l'anti-dumping (comprenant la défense du salaire individuel, du salaire différé et du ''revenu global net'' des ménages, autant que celle des critères environnementaux.) Ceci ne se ferait pas en un jour; encore faudra-t-il concorder d'avance, au niveau national, les réponses à apporter lorsque l'absence de cette nouvelle définition se traduira par la fermeture d'usines et par l'accélération des délocalisations, via le processus séculier d'internationalisation du capital productif, ou par le biais de la spéculation pure et simple: le retour et le renforcement de la Loi de modernisation sociale serait donc un préalable, ainsi que la possibilité d'imposer de faibles surtaxes à l'importation pour protéger les industries nationales (ceci est encore permis au sein de l'OMC. Le Monde diplomatique du mois d'avril donne un utile récapitulatif des mesures protectionnistes aujourd'hui en vigueur en dépit de la propagande néolibérale), mais surtout pour abonder le Fonds de réserve existant, ainsi que les Fonds Ouvriers et les Fonds de productivité décrits dans mon Tous ensemble qui s'imposent de plus en plus.

Comme on peut le prévoir, la modération stratégique apparente et la flexibilité tactique reposent toutes deux sur la clarté et la rigueur de la pratique théorique concernant l'unité des communistes et leurs alliances possibles avec les autres forces progressistes. Pour avancer sûrement il faut d'abord savoir fixer le cap, puis négocier le meilleur chemin, qui n'est pas forcément le plus rectiligne ni le plus rapide. (17) Seulement ainsi pourront-nous demander la patience et la discipline à nos camarades sans renoncer à nos objectifs à moyen et long terme. Des objectifs qui aujourd'hui comme hier visent à dépasser définitivement le mode de production capitaliste, quand bien même ceci devra se faire par l'extension pacifique, mais continue, du contrôle collectif de la ''plus-value sociale'' (gardons toujours à l'esprit la comparaison signifiante des systèmes de santé publics ou privés mobilisant respectivement 10 % ou 16 % du PIB).

Car force est de constater que le mode de production capitaliste laissé à lui-même ne permet plus de concilier harmonieusement le développement continu de la productivité des forces productives avec des rapports de production démocratiques et avec l'augmentation du bien-être matériel et culturel de l'ensemble des citoyens. Seul un mode de régulation économique, fondé sur la planification socio-économique et sur la RTT selon Marx-Lafargue-Pacault, permettra d'obtenir ce résultat. (v. note 16)

Il nous reste toute la "démocratie socialiste'' à inventer.

Paul De Marco

18 Avril 2009. Relu début mai.

NOTES:

1) Je suis désormais convaincu que ma tentative de distinguer un sionisme de gauche, respectueux de la loi internationale et des Résolutions de l'ONU, d'un sionisme de droite est un contresens. Le sionisme en tant que tel est une idéologie ontologiquement raciste (concept de ''race élue'' exclusivement), théocratique (Sion ou la Terre Promise exclusivement Eretz Israël - n'étant pas dissociables du Temple et donc de ce que Spinoza appelait en toute connaissance de cause ''le délire'' des rabbins); le sionisme est également brutalement colonialiste (au point que certains voudraient affirmer leur droit à des terres habitées ne leur revenant pas, en prétendant que les Palestiniens sont les représentants des juifs restés sur place après l'intervention de l'empereur Titus etc., etc., etc. … en somme, narrativement parlant, tout pour forger des ''racines'' et des titres de propriété, selon une méthode désormais connue mais peu scientifique. Imaginer que d'autres sectes fassent de même, à quoi ressemblerait la carte politique de la Planète? L'interventionniste Wilson est un apprenti auprès de ces pitres calamiteux! Il reste le problème, indéniable, du droit d'asile qui peut, à la grande rigueur, avoir une médiation nationale-étatique, forcément laïque et dépourvue de toute velléité à la ''séparation'', car une telle ''séparation'' imposerait une stricte réciproque. Or, il en va ici comme du ''temple'': en bonne logique émancipatrice universelle (anti-exclusiviste) si le vrai ''temple'' est à proprement parler affaire de conscience, donc de laïcité, le vrai droit d'asile ne sera garanti que par la protection permanente et uniforme des Droits Individuels et Sociaux Universels de la Personne Humaine. Le sionisme ne peut coexister contradictoirement, pour un temps limité, qu'avec le nietzschéisme, qui est un pur fascisme guerrier, antithétique à nos constitutions et à la Charte de l'ONU, toutes issues de la Résistance commune au nazifascisme. Toute confusion naïve se fait à ses propres risques et périls. D'ailleurs ma proposition ''Camp David II'', pourtant sincèrement écrite dans des conditions très difficiles,(voir la section Racisme/Fascisme/Exclusivisme dans mon site http://lacommune1871.tripod.com ), proposition qui donnât lieu ensuite à l'Accord de Genève, approuvé indirectement par le Président Arafat, achoppa sur l'élément essentiel de l'exclusivisme juif et sioniste, la question du Temple, c'est-à-dire sur la question du fanatisme raciste dérivant de la prétention à être la seule ''race élue'' par ''dieu'', conception dont la critique est à la base du socialisme ainsi que l'écrit généreusement Marx à Feuerbach. De ce point de vue, si le Prix Nobel de la Paix devrait être retiré au juif Shimon Pérez pour complicité avec la torture et l'assassinat, au moins indirecte du Président Arafat, Ehud Barak porte une très lourde responsabilité pour sa complicité avec la provocation criminelle de Sharon sur l'Esplanade des Mosquées et pour sa lâche trahison du camp laïque israélien, palestinien et international, lors de Camp David II, et plus encore à Taba. Il eût été du strict devoir de la police d'interdire l'escapade sanguinaire sharonienne sur l'Esplanade des Mosquées. Trop de gens, se méprenant singulièrement sur le sens de leur surreprésentation dans les instances de direction occidentales voire de leurs banques , n'hésitent plus à parler d'un "Etat juif" ainsi que d'un seul Etat, l'Etat juif, en Palestine, une prétention dangereusement criminelle qui aurait déjà dû provoquer la mise en place d'un embargo sévère, voire une attaque préventive de l'ONU au nom de la sécurité collective, plus encore qu'en défense de ses propres Résolutions et de sa Charte.

Ici comme ailleurs, je reste pourtant d'avis que personne n'est autorisé à parler et surtout à décider pour les autres: si, hors de toute contrainte, les Palestiniens étaient prêts à accepter l'existence d'un Etat laïque israélien sur la base du Plan de Partage de 1947 et sur la base des Résolutions 242, 338 (la paix contre les territoires) et 194 (droit au retour) cela ne concernerait plus personne d'autre, encore que cela puisse contribuer à l'éradication de l'intolérable surreprésentation juive philosémite nietzschéenne dans les sociétés occidentales dans le plus strict respect de l'égalité citoyenne (parlements, universités et professions dites "libérales" incluses, d'ailleurs à socialiser d'urgence.)

Il n'est pas indifférent de rappeler la racine ''juive'' de l'œuvre de Nietzsche, antithétique à l'esprit de la Renaissance ou de l'Humanisme européen républicain et égalitaire. Ce nietzschéisme informa tant Mussolini, via ses maîtres juifs genevois (avec l'aide d'Ezra Pound et consort plus tard en Italie), qu'Hitler (avec l'aide de Rosenberg dépêché par Harvard pour en polir les manières …), et bien d'autres encore, jusque dans la Chine occupée par les militaires japonais. Ce dernier pays ayant lui-aussi connu une période suprématiste, vit le philosémitisme nietzschéen s'acclimater et prospérer bien après 1938, c'est-à-dire après l'adoption des lois raciales par le fascisme européen. Les espions de haut vol infiltrés en Russie grâce à la présence du Sade terroriste juif Yezhov, lui même infiltré à la tête du NKVD comme l'autre le fut dans la Section des Piques, agent principal de la "Terreur", se sauvèrent en effet vers l'Est… (voir chapitre ''Fall'' et ''enemy of the People'' in Stalin's Loyal Executioner: People's Commissar Nikolai Ezhov, 18951940 http://www.hooverpress.org/productdetails.cfm?PC=947 Le terme ''loyal'' dit plus sur ces universitaires que sur Yezhov comme le démontre le contenu de la biographie. Staline dénonça Yezhov comme un voyou (a scoundrel). Il n'est pas indifférent non plus, à l'heure où tant de pitres ont œuvré pour réhabiliter Nietzsche, Heidegger et même Carl Schmitt, dans le but de re-légitimer le philosémitisme nietzschéen, de nouveau mis à leur service (car telle est la logique de l'exclusivisme), de savoir que le père du criminel Netannyahou portait une chemise brune, tout comme Jabotinski. Begin et Sharanski, surtout le second, révélés suite à leur immigration en Israël comme de fieffés racistes-colonialistes, sortirent du supposé ''goulag'', ce qui permet en effet de relativiser son utilité ainsi que son imperméabilité supposée. Tout ceci ne peut que mal finir. Or ''Staline'' ne se fera pas reprendre deux fois à ce manège. Encore une fois, ces gens-là croient témoigner de leur supériorité en se plaçant "par delà le bien et le mal". J'ai montré que ce ne sont que de vulgaires "pitres".

2) Envoyez paître la Section Kriegel, ses complices dans la Direction actuelle et les nouveaux Yezhov de service! (Voir plus bas l'Appendice: Sionisme ou communisme? Annie Kriegel: ou l'émergence de l'anti-communisme philosémite nietzschéen. Faites-le sans trop de ménagement, car leur mission reste l'occultation active du marxisme et la dilution-effacement du Parti du prolétariat dans un magma informe, subalterne et pour tout dire philosémite nietzschéen. Faites-le de manière définitive, sans quoi vous subirez toutes les avanies à répétition qu'ont subi les membres encore communistes du Prc en Italie, dans lequel le pitre Bertinotti fut d'abord remplacé par le pitre Giordano, puis par le pitre Ferrero, par simple passage de témoin, entériné ensuite par les membres (Dans le cas de Ferrero le processus fut un peu plus ardu, mais cet ancien ministre du gouvernement Prodi, tout aussi philosémite nietzschéen subalterne que Bertinotti et compagnie, en prend à son aise avec les principes communistes, croyant pouvoir imposer sa ligne politique, autant que la fausse représentation qui la fonde, simplement en arborant la ''faucille et le marteau'', sans voir que le Prc n'a plus aucun député national, que les élections européennes et administratives de juin prochain confirmeront cette débâcle, puisque nos militant-e-s italiennes ont déjà préféré l'abstention plutôt que le compromis éthico-moral, d'ailleurs trop souvent anti-constitutionnel. Il en va de même avec le Pdci qui ne parvient pas à se purger de ses pitres incrustés à la Diliberto; on se souviendra que ce dernier, lorsqu'il était ministre de la Justice du gouvernement Prodi et qu'il fut confronté à l'Affaire Ochalan, oublia tout simplement que le droit d'asile est dûment sanctuarisé dans notre Constitution issue de la Résistance. Le transformisme politico-idéologique est une souillure originelle, produite par l'unité monarchique italienne, que la République née de la Résistance n'a pas réussi à laver. Bien entendu ces gens ont droit à leur opinion, mais s'ils veulent les faire valoir politiquement, ils devront dorénavant cesser de phagocyter nos organisations, ils devront le faire avec leurs propres moyens, en comptant sur leur propre nombre, plutôt que de préserver leur désastreuse surreprésentation et leur censure idéologique en diluant nos partis, tout en imposant leur ligne éditoriale à nos organes de presse et à nos instruments de diffusion théorique. On a le catalogue qu'on mérite: ma parole, aujourd'hui ces gens-là refuseraient de publier Marx et Vallès s'ils étaient vivants, donc capables de s'élever contre leurs plagiats renversés! Ils ne sont pas communistes, c'est leur droit, mais qu'ils s'en aillent, ou qu'ils soient promptement mis dehors! La fausse représentation est le crime anti-démocratique le plus crapuleux.

3) Voir ''Les élus PCF du Nord-Pas-de-Calais aux côtés des pcheurs'' http://www.humanite.fr/2008-05-31_Politique_Les-elus-du-Nord-Pas-de-Calais-aux-cotes-des-pecheurs Le juif Jack Lang à Sangatte; le juif Jacky Hénin sur le Littoral Nord pour calmer les esprits. Notons que le problème des pêcheurs et des petits patrons-pêcheurs ne se résume pas à la question de la gestion des quotas, conjugués à quelques subventions transitoires, le tout destiné à jouer la montre jusqu'à la diminution du nombre de bateaux encore en ligne. Je ne connais pas bien ce dossier, mais il me semble que c'est ce que les pêcheurs disent eux-mêmes. Cela ressemble à si méprendre à la gestion de l'agriculture et de la viticulture déjà bien rôdée à Bruxelles. Dernier exemple en date: l'arrachage subventionné des vignes et la fin de la distillation visant à libérer les terres. Pourtant les vignes poussent sur les terres rocailleuses et semi-arides impropres à d'autres cultures intensives, si bien que la distillation, liée à la production d'éthanol, permettrait de mettre en place un système efficace de gestion des fluctuations du marché, tout en accroissant les revenus des petits viticulteurs et de leurs coopératives. On sait que cet éthanol très volatil constituerait un parfait adjuvant pour le moteur à air comprimé de Guy Nègre qui offre une pollution CO2 presque nulle, ce qui le rend idéal pour les zones urbaines. On sait pourtant d'ores et déjà que l'arrachage terminé, les règles du jeu seront modifiées pour permettrent la constitution d'énormes vignobles pouvant être exploités industriellement, sans avoir à traiter avec les viticulteurs et leurs coopératives, trop attachés à leurs terroirs et à leurs symboles de qualité. La même chose se passe pour les céréales et ainsi de suite: éliminer les petits, favoriser les gros, le tout dans un contexte global entièrement libéralisé qui ferait la part belle à quelques grandes transnationales pratiquant des cultures purement productivistes, qui n'excluent pas le recours aux OGM. Pour la pêche, idem. On note que personne ne propose la diminution des navires de pêche usine, bien plus dommageables pour la ressource comme pour les fonds marins. Il reste également que le secteur de la pêche côtière est manipulée par l'opération d'un marché spécifique, consciemment laissé hors de contrôle, mais pouvant prétendre reposer sur des impératifs scientifiques (fraîcheur du produit), ainsi que sur une tradition éprouvée. Il s'agit de la ''criée'', celle reprise et formalisée par le marginalisme de Léon Walras, mais sans son papa Auguste et son "économie sociale" devant impérativement fournir le cadre dans lequel s'inscrivent les équations de la supposée ''science économique'' marginaliste. Or, cette criée-là est répétée plusieurs fois, si bien que le prix payé aux producteurs n'a plus aucune relation avec le prix de vente en bout de ligne. Il ne s'agit pas ici des singeries issues des dénonciations démagogiques de la rapacité des intermédiaires techniquement nécessaires - ni de la démagogie des dénonciations des marges arrière. Les spécialistes, en particulier ceux qui sont liés avec les associations professionnelles des principaux intéressés eux-mêmes, devraient sans doute considérer le fait qu'une gestion cohérente des quotas ne devrait pas être basée sur des prix fluctuants à la criée, mais plutôt sur un prix fixe préalablement défini (et périodiquement révisé selon les données scientifiques les plus récentes) au moins pour certaines espèces faisant l'objet de quotas sévères. Ce prix serait calculé et révisé selon une équation simple: l'ensemble des quotas octroyés par bateau devrait rapporter un minimum annuel garanti aux producteurs, revenu sans doute modulé selon les saisons de pêche. Les volumes fluctueraient, en général vers le haut (autrement les quotas auront été mal établis au départ, ce qui peut arriver sans aucune malice) Auquel cas, la saison aura été bonne pour tout le monde. La criée peut être conservée telle qu'elle existe actuellement pour les espèces non concernées par les quotas. Advenant des prises infra-quotas, un fonds de compensation (prélevé sur une partie de la TVA actuelle, en fin de chaîne) renflouerait les pêcheurs déficitaires, du moins ceux qui n'auront pas pu se rattraper sur les espèces non contingentées. Parallèlement, des contrôles techniques seraient déclenchés pour ajuster quotas et prix de vente pour la saison de pêche suivante. Un tel système, avec sa flexibilité inhérente, devrait pouvoir maintenir tous les travailleurs oeuvrant actuellement dans le secteur, sans viser leur euthanasie planifiée. Comme la qualité du poisson sauvage et du poisson de ferme reste différente, les deux activités peuvent être développées simultanément. Ce qui concernerait aussi les élevages d'alevins permettant le réensemencement des espèces les plus en demande ou les plus en danger, sans ternir leur statut d'espèce sauvage sur les étals. Ce système ne modifierait pas réellement les étapes de transformation et de ventes actuelles, mais leur conférerait une plus grande prévisibilité, de même qu'aux consommateurs. Il est à parier qu'une telle stabilisation du prix dans le temps induirait une plus grande consommation de poissons de mer, ce qui serait un plus en terme de santé publique. La gestion internationale des quotas, du moins pour la pêche de littoral en serait simplifiée (car en haute mer certains garde-fous existent déjà, tels les 200 miles marins, les droits de pêche historiques et les critères écologiques toujours plus contraignants selon les espèces considérées ou la taille des filets etc. ..) Peut-être les spécialistes au sein des associations de pêcheurs voudront-ils analyser ces généralités de manière fraternelle et critique. Après tout, ce sont eux, au sein de ces associations, qui connaissent mieux le domaine.)

4) Pourtant la communauté juive italienne ne compte que quelques 8 000 membres, 16 000 tout au plus en comptant ceux avec des attaches nationales hors de la Péninsule. Sur Bertinotti et les renégats italiens voir la Section Italia de mon site.

5) Besancenot vs Löwy. Je n'ai guère était surpris par la manoeuvre de Micheal Löwy concernant Besancenot, sans vouloir en rien remettre ici en cause le camarade Besancenot lui-même. En ce qui concerne le pitre Löwy, je me suis déjà expliqué dans la Section Plagiats de mon site (en particulier en ce qui concerne la tentative d'éviscération de mon écomarxisme qui repose sur l'élucidation préalable, à la lueur de la restitution de la Loi de la valeur et de son intégration cohérente dans les Equations de la Reproduction, de la question de la rente foncière comme de l'avantage comparatif de Ricardo, ainsi que de la ''rareté'' de Walras (et plus naïvement encore des marginalistes qui n'ont pas pris le temps de lire la note de bas de page de Léon Walras qui concédait qu'en définitive la rareté dépendait de la production sociale ...) L'écosocialisme de Löwy 0 côté de cela est une fumisterie typique des pitres et bas clergés auto-élus se prenant pour des "nihilistes éveillés" capable de voler le flambeau! Il est peu étonnant que les mêmes attaquèrent sournoisement ma théorie de la ''souveraineté alimentaire'' et des substituts massifiables aux matières premières - dont les biofuels -, y compris en déclenchant une vague spéculative préventive, tout en essayant de fourvoyer certains camarades momentanément affaiblis. Or, aujourd'hui, les mêmes parlent de biofuels de seconde génération comme du Saint Graal, mais proposent dans le même souffle le coton transgénique dans l'espoir de contrôler de nouveau la filière coton mise à mal par la re-négociation de l'Accord Multi-fibres, en faisant miroiter aux Africains la promesse de graines de coton transgéniques comestibles après rôtissage!!! Mon concept de ''souveraineté alimentaire'' va de pair avec un nouveau zonage agricole protégeant les terres arables, avec les rotations en lieu et place des OGM, des engrais et désherbants chimiques dangereux pour la biodiversité, ainsi qu'un changement progressif de la forme d'exploitation et de propriét9 dans les agricultures intensives, mais exemptes d'OGM (nécessaires à l'agroalimentaire de masse), tout comme dans l'agriculture non-intensive et biologique. Voir à ce sujet l'Introduction et Appendice de mon Livre III.)

Pour en revenir au camarade Besancenot, il a certainement déjà réalisé de quoi il retournait lorsque Löwy comprit qu'il avait du mal à occulter le Che, adepte rigoureux de la planification socialiste - critique constructif de Staline mais critique beaucoup plus acerbe de Khrouchtchev, de Liberman et compagnie. C'est ce Che que j'avais tenté de restitué aux militant-e-s par le biais de mon chapitre ''Pour le socialisme cubain'' de mon Pour Marx, contre le nihilisme. Pour une étude magistrale plus spécifique et mieux informée on se reportera au travail du camarade cubain Orlando Borrego qui fut son collaborateur au ministère de l'Industrie: voir Che: el camino del fuego, Ediciones IMAGEN CONTEMPORÁNEA Casa de Altos Estudios Don Femando Ortiz, L y 27, CP 10400, Vedado, Ciudad de La Habana, Cuba in http://www.rebelion.org/docs/3417.pdf . De mon Pour Marx, contre le nihilisme, je ne retranche rien, sauf la confusion dans ce même chapitre sur Cuba, entre le centralisme démocratique interne au PC et la démocratie représentative socialiste bien plus en avance dans le système cubain existant. Ceci prit ensuite la forme d'une distinction théorique plus claire entre ''domaine de la nécessité'' économique (planification et contrôle collectif de la ''plus value sociale'') et ''domaine de la liberté'' (développement de la personnalité communiste et humaine désaliénée) qui est d9veloppée en plusieurs endroits dans les articles de la Section Commentaires d'actualit9. Pour ce qui est du camarade Besancenot, j'espère qu'il ne tombera pas dans le piège d'utiliser le Che contre Staline ou contre Trotski. Notre passé n'est pas à refaire, mais on ne peut pas non plus permettre que nos camarades soient salis sans raison par l'emprunt des théories manipulatrices des anti-communistes, et en premier lieu des philosémites nietzschéens qui arborent le drapeau pour mieux détruire le drapeau.

De toute manière Löwy a déjà réalisé que sa manoeuvre était vouée à l'échec; aussi retrouve-t-il l'accent (voir par ex. Rebelion) de ses collègues pitres partout ailleurs dans le monde, mais en particulier en France, pour en arriver à la conclusion que, finalement, Trotski et le Che sont aussi dangereux que Staline ou Mao! En quoi ils ont, pour une fois, parfaitement raison: ce sont là de grands communistes authentiques.

Le camarade Besancenot aura sans doute réalisé que ce qui plaît le plus à ces grotesques pitres, ce sont les figures médiatiques à la Sous-commandant Marcos, que le "sociologue" Touraine - dont se souviennent encore les étudiants de Mai 68 dans les amphis de la Sorbonne ... -, de concert avec les services français, saluait comme l'alternative pacifique - mais stérile dans son essence plutôt que dans son pacifisme - au ... guévarisme. Du moins en traduction la prose entortillée de Marcos ressemble (goodness grief!) à des pastiches de …Derrida! Or, je ne vois pas que les révolutionnaires d'Amérique du Sud arrivés au pouvoir par les élections aient jamais pensé dénoncer le Che, dont ils portent la mémoire dans leur coeur de manière créative quoique sans mimétisme. (voir Pierre Vayssière Les révolutions d'Amérique latine, Seuil, 1988)

Quant au pathétique pitre ''médiatologue''(!), auto-formaté tel, Régis Debray, son apologie de la religion après la publication de mon "Le lit du néonazisme", montre à quel point il ne sait toujours pas tenir sa langue: mais des pitres restent des pitres; lui, à quelles illusions va-t-il se pendre? J'avais pour ma part demandé l'enseignement, dès la jeune enfance, (disons la sixième) de l'histoire critique des religions pour renforcer la laïcité en supprimant ce qui autrement serait une ''dialectique tronquée''. Plus tard, selon le développement de la psychologie des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, cela permettrait de mieux comprendre Feuerbach, Marx, Engels et Lafargue. Mais ces pitres, qui lisent mal Leibniz, s'acharnent à faire des plagiats renversés en pensant ainsi se rendre maîtres de la flamme!

Le communisme est par nature internationaliste, mais il doit composer avec la question des nationalités en tenant compte de la réalité d'un système international encore largement inter-étatique. Les communistes ne peuvent être les pions des philosémites nietzschéens lorsqu'ils instrumentalisent les droits abstraits de l'Homme pour légitimer les nettoyages idéologiques et leurs guerres préventives (i.e. l'ingérence humanitaire dont doivent se souvenir les Ibos en se souvenant de Jacques Focart!) Tous les partis se réclamant du marxisme et du communisme en France se sont laissés instrumentaliser, y compris la LCR. J'en veux pour preuve cette façon irraisonnée mais facile de renvoyer les systèmes et les gens dos à dos, comme cela fut fait lors de la destruction otanesque de la Yougoslavie puis de la Serbie socialistes, sans oublier l'assassinat du Président Milosevic dans sa cellule. Car ces gens savent la différence que fait du point de vue de la résistance l'existence d'une base arrière étatique organisée, comparée à un simple mouvement diffus et hétérogène. Cette destruction philosémite nietzschéenne fut répétée lors de l'invasion de l'Iraq, puis de la répugnante exécution du Président Saddam Hussein (par des gens qui protégèrent le Minist8re du Pétrole en laissant typiquement saccager le Musée national de Bagdad, témoin de civilisations antérieures aux narrations bibliques de seconde main). Ceci se fait quasiment tous les jours par la timidité coupable imposait sur la question palestinienne; ceci risque de se reproduire de nouveau avec les agressions à venir contre le Soudan, l'Iran, la Syrie et les 60 Etats musulmans explicitement visés par la doctrine (illégale) de la guerre préventive, d'autant plus que les pitres usuels ont réussi à enchaîner (temporairement) la France au char de l'Otan. Dans mon Pour Marx contre le nihilisme, j'ai tenté d'analyser le problème en tenant compte des leçons acquises par le mouvement et par l'ex-bloc communiste, ainsi que de l'évolution des relations internationales contemporaines après la chute de l'Urss et du Pacte de Varsovie. En gros, nous devons réaliser que le système des Nations Unies, tel qu'il fut établi par les Alliés, avec une très forte influence communiste soviétique, représente une conquête démocratique internationale à défendre en renversant les dévoiements produits par la Guerre Froide (par exemple la primauté accordée au Conseil de sécurité, au Fmi, à la Bird et au Gatt-OMC, en lieu et place du Conseil Economique et Social.) Il conviendrait aussi de soutenir la nécessaire évolution démocratique du Conseil de sécurité par sa restructuration ainsi que par la généralisation de la Résolution Acheson. Cette dernière permet le recours à l'Assemblée générale contre la tentative des grandes puissances jouissant du statut de Membres Permanents, donc exclusivement dotées du droit de veto, à s'ériger en Directoire impérial multilatéral au sein du Conseil de sécurité, ce qui leur permet par ce biais de remplacer le maintien de la paix, neutre et négocié avec toutes les parties impliquées dans un conflit, par l'imposition unilatérale de la paix impériale. Pour le meilleur ou surtout pour le pire, les Etats voulant aujourd'hui progresser vers le socialisme ont perdu leur précieuse base arrière, l'Urss. L'Union soviétique nous laisse par contre en héritage une Charte des Nations Unies qui interdit l'ingérence dans les affaires internes des Etats membres et non-membres souverains, ce qui permet la défense de la pluralité des régimes socio-économiques. Ceci est si vrai que les pitres soi-disant ''nihilistes éveillés'' ont tenté de faire sauté ce verrou en développant leur singulière idéologie de ''l'ingérence humanitaire'' tout en oeuvrant Shoah exclusiviste, confusion vénale du sionisme et de l'antisémitisme etc. pour soumettre la Déclaration Universelle des Droits Individuels et Sociaux de la Personne Humaine (qui elle aussi doit beaucoup à l'Union Soviétique de Staline) à la primauté du Lévitique et à l'hégémonie d'un Temple de Salomon à reconstruire dans un Eretz Israël dominant un Grand Moyen Orient passé au crible du ''regime change'', avec Guantanamo, Abu Ghraïb et torture israélienne sous contrôle médical en prime! Là encore, il importe de ne pas confondre les victimes et les bourreaux (On ne soulignera jamais assez le fait que tous les régimes arabes et musulmans laïques furent systématiquement détruits en premier: l'Iran de Mossadegh, l'Egypte de Nasser, l'Afghanistan anti-féodal et socialiste, l'Iraq de Saddam ce dernier ayant été accusé et condamné à la pendaison (!) pour des crimes commis sous pression des Usa, en particulier du criminel de guerre Rumsfeld, pour ce qui est du gazage des Kurdes … -. A cette liste de destruction s'ajoute l'OLP progressiste du Président Arafat.) Une fois les régimes laïques détruits, il était bien plus facile de démoniser l'Islam auprès des populations occidentales, en y mettant les grands moyens ordinaires connus depuis l'Incident du Golfe du Tonkin afin de justifier le bombardement intensif des régimes opposés aux prétentions haineuses d'un Eretz Israël!

Il nous appartient de défendre la Charte de l'ONU, en particulier la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, car ceci revient nous défendre nous mêmes. C'est d'ailleurs une pratique bien rodée au sein des Pays Non-alignés. Ceci ne doit pas nous empêcher de manifester notre solidarité de classe: or, cette tache est bien plus aisée lorsque nous n'avons pas à faire à des franges collaborationnistes, comme ce fut le cas pour une petite minorité du PC irakien, finie dans les fourgons des armées occidentales après l'invasion du pays avec les encouragements de certains dans l'Humanit9. La pratique du PC libanais semble ici exemplaire.

Pour le reste, nous devons éviter de tomber dans la manipulation visant le nucléaire, en défendant les articles IV et VI du Traité de non-prolifération, tout en exigeant le démantèlement prioritaire des 300 et plus ogives nucléaires israéliennes en même temps que la négociation d'un traité régional de réduction et de contrôle des armements au Moyen Orient. L'Iran a le droit de contrôler toutes les étapes de la filière du nucléaire civil; mais en l'absence du désarmement nucléaire d'Israël, seul Etat encore illégal dans la région qui occupe et colonise militairement des terres ne lui appartenant pas, personne ne peut décemment nier le droit des Iraniens et des autres Etats du Moyen Orient à développer une dissuasion efficace. Après tout, l'Iran a une histoire plus longue que celle de la France alors qu'il dispose d'une démographie plus importante sans occuper aucune terre étrangère, ni déporter silencieusement des populations entières, pas même son infime minorité juive …

C'est uniquement en respectant les droits des Etats tels qu'ils sont inscrits dans la Charte que nous parviendrons à faire progresser notre propre agenda, par exemple la planification économique, le contrôle collectif qu'une part croissante de la ''plus-value sociale'' ou l'abolition de la peine de mort … en temps de paix, comme dit Badinter. Cette position est encore plus pressante pour les Etats communistes existants qui ont mauvaise presse comme la Corée du Nord: nous ne devons appuyer aucun recul, car notre soutient de principe des droits inscrits dans la Charte garantit la réception fraternelle de nos critiques constructives lorsqu'elles sont offertes sans aucun désir d'ingérence. Je crois qu'il s'agit-la d'une position compatible avec celle de Trotski, communiste authentique, refusant de suivre un vulgaire Max Schatcham dans la condamnation de Staline et de l'Urss à propos de la question finlandaise (voir www.marxists.org.)

 

6) Il s'agit-là de l'opinion de Marx telle qu'exprimée dans le 18 Brumaire texte essentiel dans lequel il est expliqué que l'Homme fait sa propre histoire mais pas toujours selon ses propres vœux, d'où la nécessité pour le Parti et pour l'Internationale d'accélérer la marche des événements dans la bonne direction. Au MIT, des théoriciens comme Simon et Cyert exprimaient ceci par un pseudo-paradoxe des sciences sociales: si les hommes pouvaient réellement prédire l'avenir, ils pourraient également en changer l'outcome, ce qui n'est qu'une version historiciste qui ne sait pas encore concilier la dialectique de la nature avec la dialectique historique dans la dialectique d'ensemble. Dans le même texte de Marx, qui constitue une magistrale application de la Loi de la valeur aux événements historiques se déroulant en France, (texte qui devrait se lire conjointement avec les Luttes des classes et la Guerre civile en France, www.marxists.org ) Marx ne manque pas de souligner que le passé pèse comme les Alpes sur la liberté d'action humaine. Du point de vue économique, dans les notes méthodologiques de mon Livre III (voir par ex. la Note 9, p 123), j'ai rappelé la contribution du marxisme anglais concernant le ''forward planning'' et le ''backplanning'', ce dernier consistant à rajuster périodiquement les choses pour permettre à la planification d'atteindre réellement les objectifs fixés, malgré tous les imprévus du parcours. J'ai ajouté que ces derniers doivent eux-mêmes être intégrés en développant le concept de ''médiation'')

7) Pour occulter la plus value les marginalistes ont inventé une ''marge'' irrationnelle propre à leur fonction d'utilité. M. Joël Hakim ex. directeur de Pechiney en Australie se rabat tout confiant sur la ''valeur ajoutée'', c'est-à-dire sur une catégorie de la comptabilité d'entreprise bourgeoise. Belle affaire. Voir ''L'Economie réelle et l'autre = ou il n'y a de vérité que dans la création de la valeur ajoutée'' www.lemonde.fr, 07-04-09. Je note en passant que ces réflexions suivent ma remarque à l'effet que distinguer économie réelle et économie spéculative n'a de sens qu'en intégrant le crédit dans les Equations de la Reproduction marxiste. Le marginalisme, tout comme la comptabilité d'entreprise de M. Hakim sont ontologiquement incapables de faire la distinction. Non seulement les économistes bourgeois sont empêtrés dans les différentes nuances de leurs ''bénéfices'' mais, pire encore, ils n'ont jamais compris que l'intérêt est compris dans le profit et non inversement. Ce qui explique sans doute également la bonne conscience dans le milieu des affaires, parmi les ex-collègues de M. Hakim, relativement aux restructurations, aux bonus, aux parachutes dorés et au bouclier fiscal … A ce train-là nul besoin de prétendre avoir contribué concrètement quelque chose via l'''entrepreneurship'' comme tenta de le proposer Joseph Schumpeter sans convaincre grand monde (surtout aujourd'hui dans un monde aux prises avec des écarts salariaux aussi grotesques que criminels allant de 1 à 500 et plus!)

8)Voir ''Face à la crise, partager devient nécessaire'' par Louis Maurin, in www.lemonde.fr , 15-04-09. L'auteur note:'' Philippe Marini, rapporteur UMP de la commission des finances du Sénat, a estimé à 60 milliards d'euros la diminution de recettes fiscales liée aux différentes baisses de prélèvement décidées de 1999 à 2008…''

 

9) Voir la Contribution Urgence Sociale dans le site http://nouvellegauche.fr Le texte est disponible à l'adresse suivante: http://nouvellegauche.fr/PDF Ce document vaut d'être lu en entier. 11% nous fait-on remarquer cela fait ''200 milliards d'euros de perte pour les salariés en une seule année!'' (p 1)

10) Voir ''The High-level group on financial supervision in the EU.'' http://ec.europa.eu/commission_barroso/president/pdf/statement_20090225_en.pdf Sur Ainsi que le résumé du rapport: ''Brief summary of the de Larosière report'' http://ec.eiropa.eu/commission_barroso/presidnet/pdf/statement_20090225.pdf

11) http://bis.org/pul/otc_hy0805.pdf?noframes=1

12) ''L'Elysée n'entrevoit pas encore de sortie de crise'' in www.lemonde.fr , 20-04-09. Selon cet article la troisième solution envisagée par la droite pour sortir de la crise serait de ''retarder l'âge de départ à la retraite, moyen efficace de réduire les engagements financiers de l'Etat.Ce sera le débat de 2010'''.'' Dans le contexte d'une crise due à la sous-consommation/surproduction ceci semble tout à fait dans la singulière rationalité suicidaire philosémite nietzschéenne de cette droite sans ''complexes''!

13) La contribution de Mme martine Aubry présentée au Congrès de Reims du 25 juin 2008 s'intitulait Une vision pour espérer, une volonté pour transformer. Voir également le Texte d'orientation politiques 2008-2009 du PS disponible à l'adresse suivante: http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20081205/1127558_ps_texte_d-orientations.pdf

14)''Vers un Big Bang des finances locales'', http://www.humanite.fr/VERS-UN-BIG-BANG-DES-FINANCES-LOCALES

15) Comme le rappelle dernièrement les auteurs du Trattato di economia applicata, Jaca Book, 2007, p 100. Malheureusement, les auteurs de ce traité n'ont pas cru bon de retenir ma théorie de la productivité, pourtant incontournable pour la compréhension de la loi de la valeur et de la Reproduction Simple et Elargie, comme aussi du problème de la rente (donc de la coexistence à dominance des modes de production et de l'écomarxisme), si bien qu'ils parlent encore de baisse tendancielle du taux de profit, en récitant scolairement un chapitre du Livre III du Capital! Même ils trouvent allègrement que le problème de ''la transformation des valeurs en prix de production'' est un faux problème (ce qui est vrai, comme je l'ai démontré pour la première fois au début des années 1980; il serait d'ailleurs amusant de voir comment ils prétendent solutionner ce problème sur la base d'une composition organique écrite à la manière conventionnelle mais fausse v/c plutôt que v/C où C = v + c) mais sans le démontrer scientifiquement, tout en ignorant sciemment ma démonstration définitive; ainsi vont les affaires académiques …encore que j'aie connu bien pire! Reste que cela ne contribue pas à améliorer la planification socialiste ni à poser les bases pour le développement de statistiques socialistes opératoires dans le cadre de l'application de la Loi de la valeur, développement que j'appelle en vain de mes vœux depuis des années. Notons également que sans la compréhension de la Loi de la valeur, les systèmes développés par les économistes soviétiques (tables imput-output; Produit Matériel Net) étaient nécessairement bancals et présentaient donc deux propensions contraires: l'une en faveur du crédit comme facilitateur prioritaire de l'allocation des richesses fatalement en faveur de ceux qui contrôlent la création du crédit et qui donc finissent par imposer leur hégémonie aux collectifs de travail créant la valeur (i.e. ce sont ceux que l'on pourrait dénommés les ''capitalists roaders''); l'autre en faveur d'une économie de commandement et de contrôle, très bureaucratique. Staline était supérieur à tout cela, car il opérait avec une compréhension lucide des contributions de Lénine en particulier en ce qui concerne la compréhension pragmatique de l'aspect crucial de la productivit9 pour accroître la production, par conséquent pour réduire les heures de travail en accroissant le bien-être des travailleurs; Staline avait également des intuitions justes à propos de la rente et donc de l'importance de surplus énergétiques ainsi que des surplus alimentaires. (Ref. Economic Problems of Socialism in the USSR in http://www.marxists.org/reference/archive/stalin/works/1951/economic-problems/index.htm .) Il semble qu'à chaque fois qu'il soit permis de vérifier, le marxiste-léniniste Staline surpasse tous ses critiques mis ensemble! Ajoutons une dernière remarque à propos de Guesde et de la Loi de la valeur, car le raisonnement diffère selon que l'on soit dans un contexte capitaliste ou socialiste. Alors qu'en Occident nous sommes tout naturellement dans la situation principale faisant l'objet de La critique du programme de Gotha de Marx, soit la transition vers le socialisme, nous sommes obligés de tenir compte des échelles salariales, reliées en particulier à la composition organique du capital, quitte à militer pour une forte réduction des écarts et pour la mise en place de médiations égalitaires sociales (outre le salaire différé, le revenu global net, les services publics etc.) Dans son Essai de catéchisme socialiste, (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800923.r=guesde.langEN ) Jules Guesde qui fut écouté comme Lafargue par les socialistes authentiques d'avant 1991, retrouve l'autre partie de la Critique de Marx en essayant d'anticiper ce que devrait offrir le communisme à ce chapitre. Compte tenu de l'accroissement continuel et fortement recherché de la productivité, il conclut à la nécessité d'un salaire uniforme en faisant abstraction des différences professionnelles, qui dépendent en définitive de l'allocation des ressources collectives dans la formation préalable des travailleurs. Ceci implique une égalité de traitement partout ailleurs. On sait qu'en réalité les systèmes en transition vers le socialisme avaient adopté cette règle guesdiste avec quelques médiations (stimulants matériels, brigades de travail, émulation etc. Le principal problème non résolu dans ce cas était la relation entre la composition organique et la plus value du point de vue de la comptabilit9.) Je crois que le problème de fond ici se trouve niché ailleurs; il exige des médiations quelque peu différentes sans nier la vision égalitaire de Guesde, puisque en régime socialiste toute la plus-value est traitée comme ''plus-value sociale'', de sorte que l'échelle salariale n'a plus de signification économique intrinsèque, car elle se réfère uniquement à la phase de la lutte de classe (NEP, collectivisation etc.) ainsi qu'à l'état d'avancement de la civilisation égalitaire communiste. (La composition organique est notée v/C ou C = c + v de sorte que le rapport d'exploitation pv/v évolue en sens proportionnellement inverse, bien que s'applique alors la formule ''de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.'' Car sous le socialisme et le communisme l'exploitation n'est pas abolie, mieux la plus-value sociale augmente, puisque ce mode de production n'étouffe pas les forces productives par crainte des rapports de production, comme le fait le capitalisme moderne en cherchant à recréer une ''nouvelle société de l'esclavage et de la domesticité''; par contre ce rapport d'exploitation capitaliste est effectivement ''dépassé'' dès l'instant où la société contrôle collectivement toute la plus value (plus-value sociale) et décide collectivement de son allocation à travers la planification.) La planification opère nécessairement dans le temps; un régime suffisamment fort (ressources autonomes, non-isolement relatif, etc.) peut toujours décider quels produits nouveaux doivent être introduit dans la planification. Se pose alors fatalement le problème de l'accès, donc de la rapide massification de ces produits et de leur qualité. Le système capitaliste décide de la priorité d'accès par le contrôle privé des salaires et de la plus-value; le socialisme se voit donc obligé de prévoir la massification prioritaire des nouveaux produits de consommation offerts en quelques modèles uniquement (ou bien avec des variantes ''superficielles'' pour répondre aux différences de goût des citoyens sans grandes modifications au niveau des processus manufacturiers. Dans ce cas, les premiers servis sont les instances gouvernementales, les entreprises et les lieux d'accès communautaires (ex. cuisines et buanderies jadis, alors que le prolétariat occidental vivait encore dans les conditions décrites par Villermin, cafés Internet aujourd'hui etc), pour ensuite en arriver à la production de ''short-runs'' plus diversifiés et plus personnalisés, lorsqu'il ne s'agit plus que de procéder au renouvellement des produits dans des économies matures. (selon le concept de François Perroux.) De ce point de vue, la priorisation peut également se faire par l'épargne des ménages puisque dans la gamme des produits nouveaux certains privilégieront ceci, d'autres cela; on parlera alors d'époques redistributives (voir le chapitre Pour le socialisme cubain.) Quelque soit la nature de cette épargne salariale offrant un certain espace au choix ''individuel'', elle ne doit pas prendre le pas sur le reste de l'épargne institutionnelle, accumulée via les fonds ouvriers gérant les régimes publics de retraite et de productivité, et via la mutualisation publique nécessaire au soutien des services sociaux; ce qui du coup offre la solution du problème du crédit nécessaire aux anticipations de l'économie réelle en régime socialiste. En autant qu'il y ait un bon contrôle du taux de change.)

16) L'analyse d'une possible voie pacifique vers le socialisme dans le contexte européen et français actuel a été tentée dans mon:''Réformisme révolutionnaire démocratique ou lamentable Rossinante du réformisme'' dans Tous ensemble. Si les communistes français réussissaient à réorienter et à recadrer l'action d'un éventuel gouvernement de la gauche dirigé par le PS, ils auraient alors intérêt à faire court mais précis. Quelques exigences précises sans lesquelles il n'y aurait mame pas d' ''appui critique'' au Parlement, et pour le reste la possibilité usuelle d'agir via la mobilisation pacifique des acteurs sociaux et des citoyens sans mettre en question la survie d'un éventuel gouvernement de gauche. (Sans doute au niveau national, comme dans le cadre de l'Onu, conviendrait-il de réhabiliter le Conseil Economique et Social comme premier pas, vers la démocratie industrielle et sociale exercée par la participation de plein droit des acteurs socio-économiques à la Planification indicative et incitative.) Mais pour cela il nous faut être clairs et précis dès le départ, afin de pouvoir argumenter de manière vérifiable auprès de notre base et de nos électrices et électeurs que cette politique têtue des petits pas dans la bonne direction est gagnante. A court terme, c'est-à-dire pendant les deux premières années d'un éventuel mandat présidentiel-gouvernemental, il faudra viser à la préservation et à l'obtention de l'essentiel. Mais toujours il faudra s'assurer de bien prendre l'avenir dans nos propres mains.

Comme nous ne devons jamais céder à la tentation de la facilité, il convient d'ajouter ceci. Du fait de la nature et de la composition du PS, les écueils majeurs restent l'Europe et la politique internationale. Pour cette dernière, il serait vain de ne pas prévoir le retrait du Commandement intégré de l'Otan, car cette réintégration de facto impose à la France et à l'Europe le respect de la Doctrine militaire décidée unilatéralement par le Pentagone et par la Maison Blanche, y compris sur les ''théâtres'' de guerre, lors des déploiements militaires. Ceci implique une servitude difficilement réversible ensuite, comme le démontre le cas de l'Italie, pays de Gladiateurs aujourd'hui à découvert (Otan avec ses Gladio et autres P2, Fininvest etc.). Dans cette Italie asservie on compte 121 bases miliaires US pour seulement 110 régions! Cette servitude volontaire investie lourdement le secteur militaro-industriel (voir les arguments de Sanguinetti ou des généraux gaullistes tels Gallois et Paul-Marie de la Groce); elle investie également le secteur politique et idéologique (voyez l'activisme pseudo-humanitaire de Kouchner, au Soudan et ailleurs, au profit de l'Otan et d'Israël, comme jadis au Kosovo; voyez les pitres médiatiques connus qui ne diffèrent en rien de certains journalistes américains ou canadiens qui, de leurs propres aveux, reçoivent et recyclent des dossiers cuisinés par les services secrets et le Mossad, et pas seulement lorsqu'il s'agit d'évènements louches mais capitaux comme le 9-11 ...) "La France sera toujours la France" disait le général de Gaulle par une de ces ''tautologies signifiantes'' qui auraient ravi Wittgenstein; elle ne l'est déjà presque plus aujourd'hui pour cause de surreprésentation philosémite nietzschéenne. Une France de gauche devra retourner sur-le-champ au statut de non-participation aux guerres préventives, une posture qui fut la pratique consensuelle, jusqu'à cette réintégration peu démocratique décidée unilatéralement par la droite actuelle. Autrement, avec sa légitimité républicaine, elle risque de remettre en cause ses privilèges au sein du Conseil de s9curité de l'ONU et de ses Agences spécialisées, tout en contribuant dangereusement à l'affaiblissement de la doctrine onusienne de la ''sécurité collective'', sanctionnée par la Charte de l'ONU, au profit d'une OTAN croisée, et périlleusement éparpill9e hors de sa zone initiale.

Reste le problème de l'UE et du Traité de Lisbonne auquel nous avons fait référence plus haut. Il importe de comprendre que les données de ce problème déjà profondément chamboulées par la crise actuelle, changeraient du tout au tout avec l'avènement d'une présidence de gauche française; du coup, celle-ci devient presque un objectif crucial en soi. (Cette conviction est renforcés par le fait que l'UE voudrait continuer à se comporter selon la pratique "business as usual", tout en manipulant le désarroi causé par la crise pour faire avancer ses réformes néolibérales les plus risquées; encore que devant les réactions nationales instinctives des grands pays membres face à la crise, elle ne puisse guère aller au bout de sa logique aussi vite qu'elle le désirerait.) Dans ce dossier, il faudra adopter une grande flexibilité tactique, pour autant que le PS soit disposé à affirmer clairement son intention de protéger la compétence sociale exclusive des Etats membres et la protection des entreprises publiques prévues par le Traité de Maastricht (F,3,3b etc.; souvenons-nous que le tandem Mitterrand-Delors avait fait campagne pour Maastricht sur la base de ces réassurances, avec la promesse que la prochaine étape serait celle de l'Europe sociale …). Ceci implique la volonté de réhabiliter la Loi de la modernisation sociale en la remettant à jour et en la renforçant, ainsi que l'engagement à négocier, tant au niveau européen, qu'au niveau mondial au sein de l'OMC, une nouvelle définition anti-dumping. Dans ces conditions, mais dans ces conditions seulement, nous pourrions dédramatiser le dossier, c'est-à-dire, que nous accepterions d'avoir des divergences théoriques et pratiques, sans que cela doive signifier une opposition compacte au Parlement. Notre travail serait alors de faire avancer le débat et le consensus au sein de la société civile permettant ainsi une nouvelle ré-articulation politique et électorale des dossiers.

Le Whig britannique Sydenham proposait d'accorder aux colonies rebelles "l'apparence et non la réalité de la démocratie". Nous proposons ici l'inverse: à nous l'orientation générale et l'encadrement pratique sur ce dossier européen, et la liberté de parole et de négociation pour tous! Ce qui revient après tout à répondre aux voeux majoritaires du peuple français, et, à travers lui, de tous les peuples européens dépossédés du droit souverain de se prononcer par référendum, tel qu'exprimé clairement lors de la consultation référendaire du 29 mai 2005. Sans vouloir enfoncer le clou, on comprendra qu'une telle approche, dans toute sa rigueur et toute sa flexibilité, renforcerait l'unité communiste et l'unité anti-capitaliste au sens large, y compris au sein du PS; le Front de gauche nous propose lamentablement l'inverse avec sa manie de vouloir coûte que coûte contrôler le Parti et diluer, voire effacer, ses analyses et ses contenus proprement communistes, en particulier sa volonté marxiste indéfectible de dépasser, en tant et lieu, le mode de production capitaliste fondé sur l'exploitation de l'Homme par l'Homme.

17) Mon attitude générale reste la même que celle développée dans Tous ensemble puis revue dans l'introduction de ce même livre. La direction vaut mieux que la vitesse. Pour faire la preuve moderne que la RTT, dans la perspective de Marx-Lafargue-Pacault, était non seulement viable (calcul du genre Rocard) mais également préférable (voir la ''Note **'' sur Maurice Allais dans mon Livre III), j'étais prêt pour un temps à accepter l'ouverture modérée du capital de certaines entreprises publiques, mais non pas l'utilisation de cette manœuvre purement défensive pour ensuite couler les entreprises en question et les privatiser entièrement au profit d'alliés politiques, voire de membres proches de sa propre famille, comme le fait la droite. Peut-être ceci relevait-il d'une certaine timidité liée au contexte politique réactionnaire général d'alors dans lequel on pouvait aisément concevoir la ''gauche plurielle'' de M. Jospin comme une irremplaçable opportunité qu'il fallait éviter d'isoler dans le cadre institutionnel européen. Reste que la preuve fut faite de manière magistrale que la RTT, ne serait-ce que dans sa première phase, contredisait toutes les âneries des économistes sur le ''taux de chômage naturel'', ensuite rebaptisé ''taux de chômage structurel'', comme le fit l'OCDE et tutti quanti lorsque fut abandonné l'objectif keynésien du plein-emploi à plein temps coexistant avec un chômage purement frictionnel. (Nous ferons l'économie ici de la ''lump sum'' d'inepties de Samuelson sur la RTT, lui qui, avec Solow, dû pitoyablement faire appel à des proxies étudiants contre les prolégomènes encore hésitants de Sraffa et de Joan Robinson …) Cette victoire de la pratique théorique collective de la gauche plurielle n'est pas rien face à une droite se permettant d'argumenter en faveur d'un "travailler plus pour gagner plus", un mensonge théorique éhonté aujourd'hui totalement déboulonné dans les faits (voir les articles pertinents dans la Section Commentaires d'actualit9.) Il est déplorable que certaines personnes au PS trop nombreuses à vrai dire - n'aient pas eu le courage et surtout la perspicacité de défendre la RTT (voir la Note ** sur Allais dans mon Livre III.) Le marxisme fait peur à ces pitres: mais que font-ils au PS? Le prennent-ils pour un tremplin vers les ministères au profit de l'Otan, peu importe le gouvernement en place?

APPENDICE:

Sionisme ou communisme? Annie Kriegel: ou l'émergence de l'anti-communisme philosémite nietzschéen en France. A la lueur d'une lecture marxiste des nouveaux faits révélés par les Archives, nous pouvons mieux évaluer la véracité historique et l'honnêteté marxiste de dirigeants comme Maurice Thorez ou Jacques Duclos d'une part, et celles des dirigeants de la section Kriegel après …1956 et plus encore après 1991. Il suffit de relire certains articles de l'Humanit9 de l'époque! Antonio Gramsci, qui savait de quoi il parlait, affirma en son temps que ''seule la vérité est révolutionnaire.'' Pour ma part, j'aime à répéter que ce qui n'est pas scientifique n'est pas marxiste et vice-versa. Je ne renie ni Babeuf, ni Marat, ni Saint-Just; si je rêve de conjuguer Vallès, Verlaine, Rimbaud avec ''Staline'', à la manière de Césaire je suis prêt à tout assumer, sachant que je n'abandonnerais pas inutilement un seul pouce de terrain à l'adversaire de classe, tout en exigeant de moi-même et de tous les autres le respect de la déontologie et de la méthode historique.

Pour comprendre l'expulsion de Kriegel, ensuite réhabilité par un Pcf tombé dans de très mauvaises mains (entraînant également l'Humanit9), il faut comprendre le changement de loyauté par trop de juifs surreprésentés en Urss, dans l'Europe de l'Est et au sein de l'Internationale, aussitôt que se matérialisa la formation de l'Etat d'Israël. Avant cela, il y eut la typique infiltration qui donna des cauchemars à Henry Ford, voir son très informé The International Jew: the World's foremost problem Le livre du grand industriel américain Henry Ford est accessible à l'adresse suivante: http://usa-the-republic.com/international%20jew/Index.htm . L'amalgame de Henry Ford, concernant aussi la manipulation par les dirigeants juifs du bolchevisme, ne semble plus si loufoque que cela dès l'instant où l'on connaît le rôle du secrétaire personnel juif de Lénine, Kamenev. Cependant, cet amalgame, centré sur la connaissance des velléités sionistes des dirigeants juifs spécifiquement visés par Ford, ne tient pas compte de la différence marxiste essentielle entre, disons, un Trotski ou un Kaganovitch d'une part et un Martov, ou plus encore un Kerenski de l'autre: nous serions plutôt en présence ici du proverbial arroseur arrosé (pitre), y compris par le biais des fourgons allemands qui permirent à Lénine de rentrer en Russie, c'est-à-dire au-delà du front Est de la Wehrmacht, juste avant la Révolution d'Octobre (en effet, aucun militaire n'aime à se battre sur deux fronts simultanément). Or, si Lénine eut droit à son Kamenev, Bertrand Russell eut droit à son Ralph Schoenman à partir du moment où il se fit l'apôtre de la Paix contre les faucons américains et occidentaux de la Guerre Froide; au grand dam de Simone de Beauvoir, Sartre eut droit à son Victor, alias Benny Lévy; le grand théoricien marxiste Althusser, qui n'était pas né de la dernière pluie, ne fut pas épargné, il eut ainsi droit aux égards de l'Intelligence Service anglais et à son orpheline juive ainsi qu'il le relate lui-même; et pour faire court dans cette longue pratique impliquant aussi en vain l'empereur Titus (étant Romain, celui-ci connaissait sans doute son Suétone!), le syphilitique Nietzsche eut droit à sa Lou Salomé etc. etc. etc.; l'Ancien Testament encense des Ruth et des Dalila vénales; le jeune mathématicien de génie rosicrucien Leibniz fut envoyé à Paris pour fouiller dans les cartons de Descartes après sa mort, et ainsi de suite…. En ce qui concerne Kamenev, juste avant l'insurrection bolchevique, il en publia les plans pour alerter l'autre juif, le libéral Kerenski, que les dirigeants juifs-sionistes préféraient bien entendu aux bolcheviques. Après une épouvantable colère, Lénine, dans sa subtilité habituelle, en conclut qu'il était préférable de le tenir sous la main au sein du Parti. Avec l'arrivée de Staline au pouvoir, Kamenev commença alors à expérimenter le système carcéral très compréhensif mit en place par le régime soviétique et maintenu tel jusqu'à l'assassinat de Kirov: 5 années puis la réintégration; mais il le fit à répétition comme il adviendra plus tard en Chine à Deng Xiaoping et d'autres de cette farine. L'infiltration se compliqua ensuite après l'exil de Trotski, et plus encore du fait de l'assassinat de Kirov par la clique de Leningrad, assassinat qui visait directement Staline lui-même. Pour sa part, Trotski avait totalement rompu avec Martov ainsi qu'avec toutes les expressions hébraïques incompatibles avec le marxisme tout comme Kaganovitch (les philosémites fascisants étant caractérisés par Trotski comme des ''gangsters''.) Pourtant, il n'est pas à exclure que Trotski ait été en partie manipulé à son insu par ces mames éléments, la formation de la IV Internationale trotskiste datant précisément de l'année fatidique 1938. (Je suis convaincu pour ma part qu'il fut assassiné par les reliquats de la section Yezhov (qui alla en Espagne) avec leurs contacts américains, dont les instigateurs de l'hystérique Max Shachtman, ce que les historiens ayant accès aux archives devraient pouvoir vérifier; on se reportera, entre autre, aux attaques aussi vicieuses que révélatrices de Shachtman dans le site http://www.marxists.org . D'ailleurs, l'histoire du passage rapide de pseudo-socialistes à l'ancêtre de ce qui deviendra ensuite la CIA à la faveur de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que leur infiltration des partis de gauche américains et européens (dont la Sfio blumiste) ou des soi-disant ''syndicats libres'', restent encore à établir dans leurs détails, les grandes lignes étant par contre déjà désarchivées depuis des années et partiellement étudiées par les historiens. L'Affaire des Rosenberg en portent également les traces ...familiales. Le rôle du Sade juif de l'Union Soviétique (voir Stalin's Loyal Executioner: People's Commissar Nikolai Ezhov, 18951940 http://www.hooverpress.org/productdetails.cfm?PC=947 ) qui s'était mis en tête de décapiter l'ensemble du leadership soviétique en émulant la Terreur nourrie par Sade à partir de la Section des Piques (voir Maurice Lever Sade Une biographie ed française de 1991; anglaise, moins complète, de 1993) est central dans cette histoire. Trotski a inconsciemment contribué à mettre sur le dos de Staline les crimes de Yezhov. Le seul resté honnête, à date, dans cette histoire de trahison transversale fut le communiste bolchevique Kaganovitch. Mais les infiltrés, nombreux grâce à Yezhov, ne furent pas tous éliminés après l'élimination de Yezshov lui-même. En fait, on les retrouve après la Seconde Guerre Mondiale alors qu'il est question de la cr9ation de l'Etat d'Israël. Pendant la guerre, Staline avait proposé plusieurs solutions étatiques ''communistes'' à la ''question juive'', erreur dans laquelle je suis retombé avec mon Camp David II, en fait infra-marxiste sur l'essentiel (Staline avait proposé un Etat soviétique fédéré en Sibérie ou encore en Crimée. Puis, il avait mis fin à ces propositions en s'attachant à supporter la création d'Israël, alors que les USA s'y opposaient du fait de leur étroite relation avec les monarchies arabes, en particulier avec l'Arabie saoudite, via l'empire Rockefeller et l'importance primordiale du pétrole pour le développement industriel. Ainsi, après avoir défait la machine de guerre nazie et lib9ré les camps de concentration, Staline permit la création effective de l'Etat d'Israël en transférant les armes nécessaires à sa défense, particulièrement après le Plan de Partage de l'ONU en 1947, et après la Proclamation unilatérale d'Israël le 15 mai 1948. Ensuite, de 1948 jusqu'en 1953, le transfert d'armes se fit via l'Allemagne de l'Est et la Tchécoslovaquie. Lorsque Staline chercha à concilier tant les Arabes que les Israéliens, en ordonnant la cessation de tout transfert d'armes sans l'aval expresse du Kremlin, nous eûmes droit au procès de juif tchèque Slansky qui n'avait pas compris la nécessité d'obtempérer. Ceci déclencha une contre-offensive anti-stalinienne qui instrumentalisa la Guerre d'Espagne et les volontaires des brigades internationales (voir en particulier les âneries de Arthur London peu dissemblables de celles de Orwell pour lequel, par contre, la dictature et la novlangue mises en scène dans 1984 (inverse de 1948) visait les Big Brothers (déj0!) de la GB et l'Occident plutôt que l'Urss comme on le fait croire généralement); on instrumentalisa également le refus de Tito de se soumettre au partage de Yalta. (Les résistants yougoslaves de Tito ayant infligé une cuisante défaite aux armées fasciste et nazie avant Stalingrad, il était peu probable qu'ils abandonnassent le pouvoir pour faire plaisir à un Churchill massacreur impitoyable des Partisans grecs … Restent que lors du dépècement de la Yougoslavie puis de la Serbie socialistes par l'Otan, tous ces pitres qui encensaient jadis l'autogestion yougoslave contre le ''stalinisme'' se mirent à la traîne de vulgaires B.H. Lévy et d'autres juifs atlantistes, qui, incroyablement, avaient carte blanche dans une France non encore intégrée dans la structure militaire de l'Otan! Ces pitoyables scribouilleurs juifs se croient capables d'imposer leur ''nettoyage idéologique''; je leur ai déjà signifié ma façon de voir: des excuses et des réparations ou bien, la prochaine fois, sans Staline! Avec de tels gens, nous sommes à des lieues de Trotski et de toute décence personnelle. Sur le conflit balkanique, on lira les articles informés et exemplaires de Paul-Marie de la Gorce, par exemple dans Le Monde diplomatique.)

On sait que le juif-français Kriegel était lié à Slansky. La décision de Staline de rester fidèle au marxisme contre le sionisme mena odieusement à son assassinat. Le fameux complot des "médecins juifs", est aujourd'hui irréfutable. Nous savons également le rôle joué par Beria (sans doute plus juif que Mingrélien) et par les Molotov, en particulier Polina Molotova, dont la riche famille vivait aux USA. Avec une décade de retard, Beria avait tout bonnement satisfait la demande des dirigeants non-élus de la communauté juive que le marxiste authentique Trotski leur avait jadis nié (en particulier du fait de sa position bolchevique sur la question finlandaise, c'est-à-dire sur toute la stratégie défensive de Staline contre le Reich, au vu de la duplicité occidentale.) En effet, Beria avait secrètement consenti à livrer l'Europe de l'Est à l'Otan en échange du soutien (!) de l'Otan pour le nouveau "maître du Kremlin" (qui, heureusement, ne fit pas long feu, grâce en particulier à Joukov et à l'Arm9e Rouge. En 1956, les même éléments tentèrent le coup de force en Hongrie dans une contre-révolution ultra-minoritaire qui réussit seulement à soulever une partie de la capitale: Georg Lukacs montre d'ailleurs ce que vaut l'orthodoxie ''marxiste'' de ces gens-là, simple outil pour conserver leur place dans les instances décisionnelles; en tout état de cause, cette ''orthodoxie'' est impossible à distinguer de l'historicisme d'un Benjamin, vision elle-même informée au fond aux mêmes sources que l'historicisme réactionnaire d'un Isaiah Berlin, qui ne diffère que par le jargon de celles d'un Ezra Pound ou d'un Léo Strauss etc. … Le cheval de bataille de cette orthodoxie d'infiltrés n'était autre que la réhabilitation de la culture bourgeoise philosémite nietzschéenne occidentale (avec ses ''listes Schindler'' auto-reproduites), et le rétablissement du pluralisme politique bourgeois, en lieu et lace du développement original de la démocratie socialiste fondée sur la distinction entre ''domaine de la nécessité'' et ''domaine de la liberté''. D'ailleurs le premier acte des contre-révolutionnaires hongrois fut d'arborer des drapeaux pro-Otan et anti-soviétiques, tout en annonçant la sortie unilatérale du Pacte de Varsovie, une provocation aussi gratuite que meurtrière dans le contexte d'une Guerre Froide bipolaire! L'invasion de la Tchécoslovaquie durant le Printemps de Prague (21 août 1968) est d'une toute autre nature puisque les communistes tchécoslovaques désiraient faire évoluer le socialisme sans remettre le moindrement en cause le Pacte de Varsovie ni le Comecon. (Voir le recueil de textes exemplaire de Sartre Le socialisme venu du froid qui permet d'approcher la tentative de développer une authentique démocratie socialiste au sien d'un ''socialisme à visage humain''. Notons que la séparation entre Tchéquie et Slovaquie fut imposée contre l'avis de plus de 60 % des citoyens, alors que la mort de Dubcek, seule personnalité qui aurait pu faire échec à cette scission, reste obscure …) Ironiquement l'écrasement obligé de la contre-révolution hongroise se déroula pendant que les colonialistes israéliens et occidentaux cherchaient à déposer le laïque et socialisant Nasser, dans une Egypte euphorique après l'appui reçu durant la Conférence de Bandung; ceci se fit par l'occupation éclaire du Canal de Suez, principale source de revenus et de financement des Egyptiens après sa nationalisation. (construction du barrage d'Assouan etc.) Déjà à l'époque, selon leur méthode de la démonisation de l'adversaire, les philosémites nietzschéens européens et français accusaient Nasser d'être le ''petit Hitler du Nil'', expression abusive mais caractéristique, qui sera reprise maintes fois par la suite lors d'agressions illégales et criminelles semblables …) Beria et les siens échouèrent mais ne désarmèrent pas. Cependant, il fallut attendre le juif Andropov et le pitre timoré Gorbatchev pour en arriver, après la rencontre Gorbatchev-Bush Jr à Malte, à la remise effective des rênes à des renégats criminels surreprésentés tels Beresovsky, Gussinski et al., qui réussirent alors l'exploit inouï de détruire l'Union soviétique de l'intérieur en moins de sept (7) ans, en se servant de l'alcoolique Eltsine, que même la Moskova avait rejeté!

On notera finalement l'ignominie d'une idéologue juive comme Annie Kriegel, auteure d'un odieux livre de propagande intitulé "Les grands procès dans les systèmes communistes"(Gallimard, Janvier 1972.) Ce fut un des premiers en son genre en France. D'emblée pourtant on peut voir que Annie Kriegel prétend décrire la Grande Terreur de Yezhov, connue en Union soviétique comme "ezhovhchina", en l'attribuant tout bonnement et entièrement au camarade Staline ainsi qu'aux bolcheviques véritables, par conséquent à une pathologie mentale ''communiste''; ce qui, de la part d'une Kriegel, juive et ancienne dirigeante du Pcf, relève d'une manœuvre crapuleuse, aussi partielle que partiale, mais somme toute caractéristique d'une méthode plus large. Pourtant, dans une note en bas de page, elle remarque qu'un aspect "capital pour l'interprétation" consiste à noter que tant les bourreaux que les victimes "sont tous juifs" (p 96). Ce qui n'est que partiellement vrai d'ailleurs, mais elle se garde bien de nous dire pourquoi, car ceci lui permet d'ignorer la Question juive de Marx. Mais alors en quoi est-elle qualifiée pour discourir du communisme dans un élan accusatoire typique de l'anti-communisme viscéral? Ceci lui permet également d'ignorer la logique de l'exclusivisme et celle de la surreprésentation en dépit de la loi des grands nombres, que la démocratie (bourgeoise ou socialiste) aurait justement pour objet de favoriser. Je conseillerais alors de lire Vychinski dans le texte (http://art-bin.com/art/omosc22m.html ) avec le Un autre regard sur Staline de Martens (http://www.encyclopedie-marxiste.com/histoire_staline_martens.htm ) On lira également The restoration of capitalism in the Soviet Union de W.B. Bland dans http://www.oneparty.co.uk/html/book/ussrindex.html et le Yezhov de Nkita Petrov et Marc Jansen Stalin's Loyal Executioner: People's Commissar Nikolai Ezhov, 18951940 http://www.hooverpress.org/productdetails.cfm?PC=947 … (Ces universitaires américains partent de la présupposition que Staline est de toute façon coupable mais, faisant néanmoins leur travail consciencieusement, on sent qu'ils sont ébranlés sans oser l'admettre. Or, dès que l'on rétablit la trahison de Kamenev suivant dans la lignée de celle de Kautsky, dès que l'on rappelle que le Sanhédrin et les banquiers juifs - dont Max Warburg - ont activement soutenu la montée du fascisme et du nazisme contre le communisme égalitaire et athée jusqu'en 1938 (i.e. jusqu'à l'adoption par l'Italie des lois raciales voulues par Hitler), dès que l'on rappelle le transfert de loyauté de l'Urrs à Israël et, plus grave encore, la trahison de la Question juive de Marx au profit du sionisme de Hertzl, Jabotinsky et compagnie, la figure de Yezhov devient transparente, y compris par sa mise à l'écart au moment où le nazifascisme devenait l'ennemi principal de ses contrôleurs.)

Après ces textes, lisez tous les autres livres que vous voudrez, le reste étant affaire d'honnêteté intellectuelle et d'objectivité historique. Entre-temps, je note que ces manœuvres d' ''exorcisme'' de la mémoire par sa désacralisation et/ou son effacement sont typiques des rabbins et des "talmudistes" (v. Spinoza) de tout poil (en fait, cela remonte à la création d'Israël, certainement même à l'écriture de la narration biblique); il s'agit d'une méthode primitive de domination de l'esprit, plus adaptée à des civilisations orales et peu lettrées, méthode que le catholicisme et à sa suite toutes les franc-maçonneries de la terre reprirent à leur compte. Quoiqu'il en soit, le sujet est trop grand pour ces pitres. Aussi l'idéologue philosémite nietzschéenne Annie Kriegel est-elle contrainte dans un très bref chapitre intitulé "contre les "fauteurs de guerre" de reconnaître que le tournant pour Slansky et les autres condamnés était lié à la politique soviétique-stalinienne envers Israël. Mais, alors qu'elle se ridiculise en voulant donner une longue et laborieuse interprétation générale et pseudo-freudienne des "aveux", elle fait très court sur les faits, en particulier dans ce chapitre qui pourtant démontre qu'elle n'ignore rien de la vérité aujourd'hui mise en lumière par les Archives. Elle renvoie par exemple à une simple note en bas de page, l'avis de l'ambassadeur Américain à Moscou Joseph E. Davies, qui exprimait sa conviction que la Grande Terreur démontrait "toutes les méthodes de la cinquième colonne allemande" (p136) Les Usa ayant soutenu la contre-révolution blanche il savait certainement de quoi il parlait! Mais qui peut douter une seconde que l'idéologue juive Annie Kriegel ne soit mieux informée que l'Ambassadeur américain sur place? Elle renvoie également en bas de page une phrase qui détruit toute la partie personnalisée et demonisée de son interprétation, puisqu'elle est obligée d'écrire:" On sait d'ailleurs que la famille de Staline ne fut pas épargnée" (p 89) (On notera ici que le précurseur de ces idéologues anti-communistes viscéraux, Souvarine ne se gêna pas pour rappeler qu'en 1953, alors qu'elle était encore une dirigeante du Pcf, elle écrivit un article très virulent contre les ''Blouses blanches'' accusées d'avoir assassiné Staline. Voir l'article sur Annie Kriegel dans www.wikipedia.org . L'article original de Kriegel est accessible dans les Archives de l'Humanit9.)

A part son philosémitisme, Staline était un austère mais authentique grand communiste: c'est ce qui ne lui est pas pardonné par ces pitres, y compris ceux à qui l'Union soviétique qu'il dirigeait, sauva la vie, au prix de 27 millions de morts soviétiques (je dis bien 27 millions et non pas 3 ou 6 millions selon les chiffres hésitants de l'historien juif-israélien Benny Morris concernant les victimes juives des nazifascistes.) Pour le reste, elle est bien forcée de révéler l'origine de ses thèses, à savoir Brzesinski, Robert Conquest, Furet, Radio Free Europe etc ... On sait que Brzesinski tira, sans le mentionner, son livre la Révolution technétronique (Ed française datant de 1971) du rapport secret de l'Establishment US (rapport validé sur l'honneur par J. Galbraith dans la préface) Ce rapport secret traitait de la nécessité de contrer les effets de la productivité sur la libération du temps de travail et de la main-d'oeuvre par la réintroduction ''soft'' (pace Joseph Nye!) d'une nouvelle société de l'esclavage et de la domesticité; la Trilatérale du juif Huntington avec son retour à la ''déférence envers l'Autorité'' s'exerçant grâce au contrôle des flux de communication, ainsi que le nouveau credo philosémite nietzschéen de la Shoah pour le compte de Gentils (dans le cadre des artificiels ''conflits de civilisation'' visant la construction par les armes de Eretz Israël dans un Grand Moyen-Orient recomposé et inféodé au Temple), ne sont que des étapes de cette régression crapuleuse, théocratique-raciste et anti-démocratique - voir un résumé dans la Note 15 sur John Galbraith dans mon livre III. Il s'agit-là, surtout de la part de gens comme la juive Annie Kriegel, d'une pathologie négationniste visant à occulter les déterminantes racines talmudiques du nietzschéisme qui nourrit toutes les formes d'anti-démocratisme, fascisme et nazisme inclus, depuis la défaite de la Commune de Paris jusqu'à 1938, et de nouveau aujourd'hui ouvertement depuis 1991. Il s'agit d'un véritable nazifascime ''soft'', encore une fois souhaitable pour ces gens-là et leurs héritiers et héritières, dès lors qu'il serait philosémite nietzschéen, leur offrant l'hégémonie au sein des maçonneries. Ce qui constitue une vulgaire et dangereuse méprise, au vu de la réalité historique et de la logique de l'exclusivisme analysée par moi à la lueur de la Question juive de Marx. Finalement, comme les communistes sont athées, Staline devient pire d'Hitler n'est-ce pas? (Sur l'athéisme des communistes, voir la psychoanalyse marxiste dans la seconde partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme)

Bien entendu si l'idéologue juive Annie Kriegel est prête à mettre sur le dos de Staline et des communistes les tortures pratiquées par Yeshov, elle nie tout rond, et sans la moindre gêne morale, la pratique de la torture par Israël; elle ose même accuser un "maoïste" non nommé, mais coupable d'avoir dénoncé ces pratiques israéliennes, de la même façon que d'autres pitres prétendront accuser Sartre ... après sa mort! (p 83) On ne s'étonnera pas que d'autres pitres de cette même farine aient finalement réussi, sans doute de manière transitoire, à enchaîner la République française, née de la Révolution, de la Commune de Paris et de la Résistance, au char militaire de l'Otan, avec l'aide d'un Sarkozy! Or, ce livre de Kriegel vaut d'être relu dans le contexte actuel, après un travail consciencieux sur les faits et à la lueur de mon Pour Marx, contre le nihilisme! Il n'y a pas de meilleur vaccin contre l'anti-communisme viscéral surtout philosémite!

Cette méthode accusatoire de Kriegel produit ses pathologies spécifiques, celles qui enfantent les Yezhov du moment. Dans son Saint Louis l'historien Le Goff s'étonnait de ce que les parjures, renégats et tout particulièrement les apostats juifs devenaient les inquisiteurs les plus fanatiques et les plus sanguinaires: la vérité sur Yezhov et ses contrôleurs au sein du ''sanhédrin'' (pour simplifier) devrait éclairer ses disciples anti-communistes et anti-staliniens actuels.

En tout état de cause, les communistes ne tolèrent plus d'être salis par cette lie fanatique et archaïque, sans cesse renaissant de ses cendres. Ils exigent excuses et réparations. En particulier, en ce qui concerne le respect de la Mémoire de la Résistance commune oui, mais essentiellement communiste, et de la Déportation. Par exemple, si l'on ne construit pas un monument à la gloire de l'Armée rouge qui libéra le camp après avoir défait, seule, la machine de guerre allemande, en particulier à Leningrad et à Stalingrad, il sera préférable de raser le camp de Auschwitz plutôt que de prétendre y célébrer une criminelle Shoah exclusiviste (en excluant même les croix …).

De même, il est inacceptable qu'un Etat quelconque puisse officialiser la pratique raciste et exclusiviste des rabbins qui prétendent distinguer les "juifs" et les "gentils" et, parmi ces derniers, des "justes", dit tels uniquement en relation avec cette judéité rabbinique sans aucun lien avec l'éthique ou bien avec la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Accuser Staline tout en mettant l'industriel nazi Schindler au rang des "justes" (simplement par ce qu'il partageait la croyance en une Liste hiérarchisant les hommes, juifs inclus, entre eux) est une horreur absolue. (Les rabbins font de même à l'intérieur d'Israël, puisqu'ils mettent des signes anodins sur l'état civil pour distinguer les tribus, elles-mêmes hiérarchisées. Les Etats occidentaux ont en outre acceptés de verser les archives de l'état civil aux Mormons des USA; or, on sait que les franc-maçonneries s'en servent pour retracer, sans autorisation préalable, la ''lignée'' de certaines personnes selon leurs propres lubies anti-démocratiques, ce qui est parfaitement intolérable …)

L'Etat d'Israël devrait donc se dissocier de ces âneries rabbiniques théologico-racistes et présenter des excuses à tous les Résistants, notamment les résistants communistes. Par simple décence historique, il devrait ériger une statue au camarade Staline pour accueillir les visiteurs à Yad Vashem, tout en apprenant à parler, avant qu'il ne soit trop tard, d'Histoire commune de la Résistance et de la Déportation, plutôt que de prétendre ériger un crapuleux autel séculier philosémite nietzschéen de la Shoah exclusiviste pour la seule adoration des "gentils", et pour la duperie permanente des masses israéliennes et juives.

Soulignons un autre aspect de la logique exclusiviste du philosémitisme nietzschéen d'hier et d'aujourd'hui: Par la politique matrimoniale aidée par les techniques de Polina Molotova, par la déconstruction interne de la théorie de base du régime, en l'occurrence le marxisme, et par la surreprésentation, habilement soutenue de l'extérieur, de tant d'infiltrés, les juifs sionistes ont tout fait pour détruire le communisme et pour salir la figure de Staline - qui les avaient pourtant sortis des camps. Les USA, en particulier, depuis l'arrivée massive des néocons au pouvoir avec Reagan et les deux Bush, subissent aujourd'hui le même sort, selon les mêmes procédés, au nom de la création d'un ''Etat juif'' (!) désireux d'imposer sa volonté à l'ensemble des Nations sans égards pour la Charte de l'ONU. De même, au nom de l'édification du Temple (illégitime de Salomon, mythe dépourvu de tout fondement historique et archéologique vérifiable), ces gens prétendent imposer leur Lévitique de seconde main à toutes et tous sans égards pour la Déclaration Universelle des Droits Individuels et Sociaux de l'ONU (ou pour l'antériorité du Code Hammourabi!) Il est vrai que ces pitres sont singulièrement (auto)élus! Mais il s'agit-là d'un jeu dangereux, car les yeux ont commencé à se déciller, les oreilles à entendre et les cœurs à comprendre.

Lorsque l'on prétend juger les figures historiques, il convient de le faire sans anachronisme, en les insérant dans leur contexte; il convient également de se donner des critères objectifs. Il est purement idiot d'accuser Staline de ne pas croire dans les bienfaits du capitalisme; mais si l'on veut le juger du point de vue de la démocratie, on ne pourra pas faire l'économie de la critique marxiste de la démocratie bourgeoise, ni de la critique concrète donnée par la lutte de classe menant aux différentes conquêtes démocratiques déjà décrites par Marx. Il ne sert à rien de répéter comme des perroquets le mot de Churchill à propos d'un système supposément moins mauvais que les autres, qualité qui, du point de vue du Bulldog anglais, se vérifiait surtout dans le modèle de Westminster (autrement dit le ''crétinisme parlementaire'' dénoncé par Lénine) s'exprimant mondialement dans un empire britannique imaginant les premiers camps de concentration modernes en Afrique australe ainsi que la répression colonialiste partout ailleurs (le tout en intégrant, dès le départ, l'inégalitarisme de caste des brahmanes à leur Tradition burkéenne fortement nietzscheisée.) Il se trouve que les peuples visés n'étaient pas plus d'accord avec Churchill que les électeurs anglais qui refusèrent majoritairement de le réélire immédiatement après la guerre, ce qui le poussa à lancer la Guerre Froide avec son discours revanchard de Fulton, Missouri, en ...1946 ... dans lequel il parlait d'un supposé ''rideau de fer'' coupant l'Europe en deux, premier acte officiel de lancement de la Guerre Froide.

De son temps, les conquêtes politiques et sociales de la collectivisation stalinienne étaient telles qu'elles forcèrent la bourgeoisie à lâcher du lest en mettant sur pied le Welfare State ou Etat providence (démantelé ensuite aux forceps sitôt acquis le démembrement de l'Urss.) Pour ce qui est du ''goulag'', j'ai déjà dit dans les notes de mon Pour Marx, contre le nihilisme ce qu'il en était objectivement à la lueur des faits connus (voir en particulier les chapitres portant sur le ''goulag'' ainsi que la Note 8. Dans son livre Un autre regard sur Staline Martens clarifie la question du point de vue des statistiques; cette clarification doit aujourd'hui tenir compte de ce que l'on sait de Yezhov! Goulag en effet!) Le régime stalinien comptait en effet sur la réhabilitation par le travail alors que le régime bourgeois condamne massivement les prolétaires et les immigrés pour la moindre infraction contre la propriété privée, tout en laissant courir les voleurs en col blanc responsable de pertes se chiffrant dans les milliards de dollars (Madoff n'est pas le pire …) Il me suffit d'ajouter ce que disent aujourd'hui les Archives: la répression devint plus brutale après l'assassinat de Kirov par la bande de Leningrad qui visait Staline en personne. Encore qu'à son comble elle fut l'oeuvre personnelle de l'infiltré Yeshov, qui s'était donné le mandat de décapiter le Parti et l'armée durant la montée du nazifascisme. La Grande Terreur cessa après la chute de Yeshov, qui correspond également au changement de fusil d'épaule des juifs infiltrés, après l'adoption des lois raciales de 1938 en Italie.

Disons en forme lapidaire que la moyenne annuelle des prisonniers sous Staline (à ne pas confondre avec ses successeurs à moitié renégats, qui aujourd'hui paient leur bifteck, ou plutôt leur hamburger, avec des accusations faciles en taisant opportunément leur propre rôle) était inférieure à la moyenne des pays capitalistes, tout en étant exempte du caractère raciste et discriminatoire de cette dernière. Sous Franklin Delano Roosevelt sévissaient la ségrégation raciale et les ghettos pour les juifs américains considérés moins que des chiens sur les vitrines des restaurants et ailleurs; sous Truman et jusqu'à aujourd'hui sévit un maccarthisme indécrottable, aussi criminel qu'anti-constitutionnel, quoique mis récemment mis de manière quasi exclusive à la sauce philosémite nietzschéenne par le ''lobby juif'' nettement plus fort que les autres lobbies américains; sous Churchill la classe ouvrière subissait toute la domination perverse de la Tradition burkéenne, alors que la répression militaire s9vissait dans l'empire. En Union soviétique, sous Staline, la démocratie réelle progressait si bien que, de l'alliance contre le nazifascime qui fut largement son œuvre, naquit la Charte de l'ONU. Cette Charte ne formalisa pas seulement le concept de souveraineté égalitaire des Etats et celui de la ''sécurité collective'', elle fut aussi le prélude au processus de décolonisation, à l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits Individuels et Sociaux de la Personne Humaine, et des Constitutions antifascistes des Etats occidentaux modernes. Staline, grand et authentique communiste, issu de la meilleure tradition russe, européenne et française, est donc bien l'ennemi principal de ces pitres, qui craignent qu'il ne provoque une fois encore une forte émulation, avec autant d'abnégation dans la lutte!

Pour le reste, les critiques constructives sont nécessaires, car il faut comprendre son passé pour mieux cerner l'avenir. Ceci est d'autant plus facile pour des gens comme moi que, les aimant tous les quatre, Lénine, Trotski, Staline et Boukharine (pour ne nommer qu'eux) leurs dissensions me posent des questions réelles et incontournables, qui se reposeront s'en doute sous d'autres formes, mais que nous devront apprendre à solutionner en cohérence avec notre temps, tout en mesurant la taille de nos prédécesseurs bolcheviques par rapport à la nôtre, si chétive. Staline n'a pas eu le loisir de construire le communisme en temps de paix, ni en position économique hégémonique: mais il fit de l'Urss une superpuissance agissant comme base arrière inexpugnable de toutes les révolutions prolétaires de son époque. Mao le rappelle à sa façon en parlant de "dîner de gala" et de ''révolution''. Contrairement aux pitres talmudistes ou philosémites nietzschéens de tous les temps, un Staline gagne à être mieux connu!

XXX

Commentaire rapide de l'article ''Le poisson rouge et l'hyperinflation, par Pierre-Antoine Delhommais'' in http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/03/14/le-poisson-rouge-et-l-hyperinflation-par-pierre-antoine-delhommais_1167976_0.html e-mail du 14 mars 2009.

 

Commentaire rapide, (à moins que ce ne soit un poisson d'Avril anticipé ...)

Payer ses dettes avec l'inflation ou mieux encore avec l'hyperinflation. Voilà qui fera rêver les naïfs en quête d'un élusif paroxysme. O rage, o désespoir ... que d'attentes trahies!

Les choses changent mais ne se ressemblent pas. Ce qui étonne, c'est que ces balivernes de néophyte soient reprises par des personnes de la stature de M. Artus. Ce dernier a tort de deux façons : a) pour avoir raison, il faudrait que le marginalisme confondît le marxisme (et que l' ''équivalente général'' monétaire se substituât à l' ''équivalent universel'' valeur de la force de travail …) b) et que l'Histoire passée confortât ces inepties. Or, le futur montrera vite aux historiens idéologiques actuels ce qu'il faut penser du Dr. Hjalmar Schacht ou de Léon Blum (Les étages de la Chicago University semblent ne valoir pas grand-chose, ni pour l'économie, ni pour l'histoire (voir le Chili de Pinochet); pourtant il nous en revient nombre d'hurluberlus fortement médiatisés et surreprésentés partout …)

Du point de vue théorique

Pour que cette thèse inflationniste soit recevable, il faudrait :

a) Que le marginalisme soit une science et que ses prétentions contre le marxisme soient confortées ainsi que nous l'avons dit plus haut, ce qui aurait des conséquences sur l'unité de compte fictive ou réelle employée.
b) Qu'il n'y ait qu'un seul type d'inflation.
c) Que les agrégats monétaires n'existassent pas, par conséquent, non plus leur relation avec la masse salariale, en particulier M1
d) Que les banques centrales n'aient pas comme objectif la gestion de ces agrégats.
e) Que l'interdépendance asymétrique n'existât pas; que, par conséquent, les Tarifs plutôt que les changes flottants réglassent le commerce et les échanges internationaux, contribuant ainsi à fixer le taux de change des monnaies.
f) Que outre cela, il y ait un Etalon Or (ou Dollar-Or ou autre du même type) entérinant la suzeraineté d'une ou de quelques-unes des monnaies de réserve principales sur l'ensemble du système d'échange, ce qui impliquerait aussi que les Formations sociales nationales ne soient pas aussi ouvertes qu'à présent

Du point de vue historique, il faudrait qu'il n'y ait pas de différence de méthode, ni d'objectif, entre Léon Blum et le Dr. Schacht après le Traité de Versailles.

On sait que le Juif-Français Blum (qui pensera toute sa vie (!) appartenir à la '' race de Herder '') paya consciemment les augmentations de salaire accordées du fait des mobilisations de 36 (Grenelle) en permettant au patronat de les reprendre rapidement par la suite, via l'inflation. Il est vrai que Blum avait des conseillers économiques américains, liés à ces mêmes banquiers qui outraient Henry Ford profondément (voir The International Jew: the World's foremost problem Henry Ford. Ford http://usa-the-republic.com/international%20jew/Index.htm .)

Il reste que si les conditions listées plus haut avaient été différentes, si les ouvriers français avaient pu acheter à Wal-Mart, le résultat aurait été l'endettement de la France, avant l'élimination des hausses salariales elles-mêmes par l'inflation. Nous aurions eu à faire à un tout autre '' jeu ''.

De plus, lorsque M1 est quasiment isolé par rapport à M3, mais également en grande partie par rapport à M2, c'est la relation masse monétaire M1 et masse salariale qui compte. On a vu, durant la New Economy, des P/E ratios monter de la moyenne antérieure de 15/1 à d'exubérants ratios de 60 et beaucoup plus sur 1, sans que cela ne change la donne relativement à la ''core inflation''. Il en sera également ainsi maintenant du moins en l'absence de hausses de salaire réelles. Ce qui veut dire que, via les changes flottants, via Wal-Mart et les discount stores, via les déséquilibres externes, c'est moins l'inflation (et l'hyperinflation) qu'il faut craindre, que la sous-consommation et l'endettement externe d'un Etat de caste philosémite nietzschéen, sabotant la productivité et la compétitivité interne (y compris avec la précarité et les heures supplémentaires offertes pour des emplois précaires souvent totalement déconnectés de tout logique économique selon la logique de du '' revenu '' annuel minimum garanti aux nouveaux domestiques imaginé par Friedman et al..)

On ressasse beaucoup d'inepties au sujet de Schacht. Son cas est quelque peu différent de celui de Blum. Schacht visait en premier lieu à reconstruire le potentiel industriel et économique de l'Allemagne contre les obligations du Traité de Versailles sur lesquelles veillait jalousement la France, du moins celle de Poincaré. Avec la complicité de ces mêmes banquiers dénoncés par Ford, tant dans la City qu'aux USA, grâce au Plan Dawes, Schacht (mais également les autres ministres des finances, y compris transitoirement un Hilferding mimétique) atteignit ses objectifs : les trusts et cartels allemands prospèrent, l'Allemagne paya ses dettes au compte-goutte, mais seulement avec l'argent reçu du Plan Dawes et de ses avatars. En ce qui concerne les ouvriers, ils étaient payés avec des augmentations de salaire nominales du fait de la pression de la base syndicale et communiste (avec un modèle soviétique menaçant car efficace) Cependant comme la production était destinée à d'autres buts, en particulier l'exportation pour obtenir des devises, l'inflation domestique se transforma en hyperinflation. Ceci n'eut pas été possible dans le cadre du libre-échange, soit d'une Formation sociale nationale ouverte. La classe ouvrière ainsi trahie par la social-démocratie paya le coût de cette stratégie de redressement élitaire et militariste à tout prix; en fait, autant que la France, jamais totalement payée malgré l'occupation de la Saar et de la Ruhr.

Il serait douteux que les USA se mettent à augmenter les salaires réels, en présence de Wal-Mart, sans le moindre tarif supplémentaire, et surtout sans négocier au préalable une nouvelle définition de l'anti-dumping. Car alors ils ajouteraient très rapidement à l'endettement des ménages (déjà catastrophique) tout en ruinant l'Etat en encourant par laxisme marginaliste des dettes impayables. Or, les pays créanciers des Usa (Chine et Russie : Voir leur exposition respective dans AIG ou dans Fannie Mae et Freddie Mac …) ne pratiquent pas le même laisser-faire banquier-financier à la mode aux USA qui prétendent se gérer sans aucun ratio prudentiel, tout en accélérant le décloisonnement bancaire et financier, y compris au niveau local (voir le Plan Paulson et les études antérieures à la crise sur lequel il s'appuyait … Je rappelle que selon la BRI le ratio prudentiel devrait être autour de 8 pour1 , alors qu'il est officiellement de 30 ou 40 pour 1, ce qui ne rend pas compte des dettes hors bilan. La BRI estime qu'il existe 58 trillions de CDS et 596 trillions de OTC face à seulement 15 trillions de contrat réels!!! Voir http://www.bis.org/publ/otc_hy0805.pdf?noframes=1 ) Ces pays n'accepteront pas du papier de singe comme monnaie sonnante et trébuchante : Mais ils se ménageront une transition la moins douloureuse possible. Ils demanderont surtout à être payés avec de vraies créances, par exemple, en achetant Unocal et d'autres entreprises du genre5
S'ils avaient vraiment compris ce qui est en jeu, ils nationaliseraient rapidement leur propre secteur financier, le remplaçant par des Fonds Ouvriers et des Fonds de Productivité (v. Tous ensemble). Puis, ils re-cloisonneraient fonctionnellement ce secteur stratégique (qui régule la relation vitale entre '' crédit '' et '' économie réelle ''). Surtout, pour finir, ils transformeraient la Bourse en un Institut des Seuils Tobin qui serait alors strictement lié à la Planification, donc à ses ministères gérant les secteurs, les branches et les filières, tout en tenant compte du contrôle de ce que j'ai appelé dans mon Livre III '' l'échelle internationale de la valeur ajoutée ''.

Ce genre d'ânerie d'économiste sur l'inflation (au singulier …!!!) est identique en tout point à celle voulant que lors des crises boursières rien n'est grave puisqu'il s'agirait de corrections attendues et salutaires des cours, et que, au demeurant, ce que les uns perdent les autres le gagnent!

Or, il n'en n'est rien. Si le nombre des suicides lors des Krachs boursiers est moins courant qu'on ne le dit selon la mise au point de J. Galbraith (ce n'est pas leur genre, semble-t-il ...), nombres d'entreprises réelles sont emportées par les déboires de l'économie spéculative, mais emportées pour de bon via la délocalisation, etc.… Cet effacement brutal des ardoises concerne également les épargnes personnelles des ménages, ou bien encore celles accumulées via des intermédiaires privés ou semi-publics (fonds de pension privés notamment. Les 401K américains ressemble désormais plus à des 201K ou moins: Gare à Jeffery Siegel et compagnie, donc! Voir la Section Economie Politique Internationale …)

Qui se souvient encore du fait que le régime par répartition naquit justement de la triste et traumatisante expérience de ce genre de déboire-là durant la première moitié du XX e siècle? Ce qui ne veut pas dire que le régime par répartition ne puisse pas être rendu compatible avec les Fonds Ouvriers, malgré une pyramide démographique moins favorable que celle qui prévalut durant les premières années du Baby Boom. Ceci peut se faire en prévoyant le décalage actuariel entre contributions accumulées et versements. Une surtaxe à l'importation, en attendant la nouvelle définition anti-dumping, pourrait permettre de monter en puissance très rapidement. De tels Fonds permettrait en outre de financer les investissements productifs, mais également les emprunts de l'Etat au niveau domestique, en évitant ainsi les effets de monétisation autant que l'effet encore plus dangereux de l'endettement vis-à-vis de l'extérieur.
Paul De Marco

E-mail du 14 mars 2009.

 

 

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